Chapitre 15

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L'autobus roule tandis que je suis absorbée dans des sombres pensées pour me venger. Je pourrais aller tout raconter à des journalistes. Ou bien je pourrais... C'est alors que mon téléphone se met à vibrer dans mon sac, je décroche, enfin des nouvelles de Catalina!

—Ah, enfin! J'ai pleins de choses à te raconter! Je suis contente que tu m'appelles, je commençais à m'inquiéter.

—Comme c'est touchant. 

Je me fige en entendant la voix sarcastique de mon père à l'autre bout du fil.

—Où es-tu, Iris? 

Je consulte rapidement ma montre, le film que Catalina a regardé est terminé depuis une minute. Logiquement, je ne peux pas être dans l'autobus, je dois lui mentir.

—Au cinéma, le film vient de finir. 

Un silence s'installe, Erel se demande sans doute si je dis la vérité. J'en profite pour demander innocemment : 

—Pourquoi veux-tu savoir cela? 

 —Je m'assure simplement que tu es en sécurité. C'est mon rôle, après tout.

Je serre les poings, mais parvient à répondre :

—Je dois y aller, le bus est là.  

—Ce n'est pas la peine, j'ai envoyé un chauffeur te chercher.

Je perçois une pointe d'amusement dans sa voix, comme s'il savait très bien que je ne suis pas au cinéma.

—C'est trop gentil de ta part, mais je pense pouvoir me débrouiller.

—Allons, c'est la moindre des choses. Laisse-moi te gâter un peu, j'insiste.

Plus de doute, il sait.

—C'est d'accord. À tantôt.

—Il arrive dans cinq minutes, tu ne devrais pas attendre trop longtemps.

Je peux presque entendre son sourire triomphant à travers le téléphone. Je n'arriverai jamais à temps au cinéma, il me prendra en flagrant délit. Ou du moins, c'est ce qu'il croit.

La vérité qui détruitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant