La vérité qui détruit

Chapitre 13

—Tout est en place, déclare Catalina au téléphone.

Parfait. Mon père ne souhaite pas que je visite les membres de la famille de Mme Ivery? C'est donc exactement ce que je vais faire. Heureusement que Catalina a accepté de m'aider dans mon plan pour qu'il ne découvre rien.

—Ok, dis-je, tu peux y aller.

Cachée derrière les buissons, j'observe ma meilleure amie passer devant moi comme si de rien était, tout en portant ma veste favorite, capuche sur la tête. Quelques secondes plus tard, j'aperçois deux hommes la suivre. Ils sont tombés dans le panneau, ha ha! Catalina n'a plus qu'à se rendre au cinéma, ils l'attendront à la sortie. Lorsqu'ils découvriront le subterfuge, il sera trop tard. 

Mme Ivery m'avait parlé de sa sœur, avec un peu de recherches supplémentaires, je suis parvenue à trouver où celle-ci habitait. Les deux étaient très proches, sa sœur pourra peut-être m'aider à comprendre ce qui se passe.

C'est alors que je vois l'autobus tourner le coin de la rue, je sors rapidement de ma cachette et embarque dans le véhicule, ni vue ni connue.

...

La maison de la sœur de Mme Ivery est de taille modeste, de jolies fleurs entourent les marches conduisant à la porte. J'ignore pourquoi, mais je sens les battements de mon cœur s'accélérer tandis que je pousse le bouton de la sonnette.

Après quelques instants, une femme dans la soixantaine vient ouvrir. Son visage rond et ses yeux bruns pétillants sont semblables à ceux de la libraire, mais ses cheveux blancs sont plus bouclés.

—Bonjour, mon nom est Iris et je me demandais si vous étiez disponible pour parler un peu, dis-je en cherchant mes mots.

J'avais méticuleusement réfléchi à chaque détails de mon plan pour la rencontrer, mais je n'avais pas pensé à la façon dont je m'y prendrais afin qu'elle écoute une parfaite inconnue.

—Je suis désolée, peu importe ce que tu souhaites me vendre, je ne suis  pas intéressée, répond-elle fermement.

Elle s'apprête sans doute à me claquer la porte au nez lorsque je m'exclame :

—Attendez! C'est au sujet de votre grande sœur. Je sais que cela doit être difficile pour vous, mais je souhaite simplement lui rendre justice. C'est moi qui ai découvert son corps et plusieurs détails clochaient. Si seulement vous pouviez m'accorder quelques... 

D'un geste brusque qui me surprends, elle me tire à l'intérieur et referme la porte derrière moi.

—Ne parle pas de ça à l'extérieur, c'est trop risqué! me réprimande-t-elle.

—Pardon, madame, je balbutie, encore choquée par la tournure que la situation a pris.

Elle pousse un soupir et m'indique un fauteuil.

—Assied-toi. J'ai l'impression que nous avons beaucoup à discuter, toi et moi.