Je monte les escaliers jusqu'à ma chambre sur la pointe des pieds. Ensuite, je fourre dans un sac porte-monnaie, portable, carte d'autobus, barres protéinées et vêtements de rechange. Je redescends les escaliers en silence, la décision de fuguer claire et sans équivoque dans mon esprit.
Je pose la main sur la poignée de la porte d'entrée, lorsqu'une voix glacée retentit derrière mon dos.
—Où crois-tu aller comme ça, Iris?
Je ne me retourne même pas, maintenant que je sais qu'il possède le don lui aussi, je dois éviter le plus possible le contact visuel.
—Loin d'ici. Je pars.
J'ouvre la porte, l'air frais caresse mon visage déterminé.
—Si j'étais toi je reconsidérerais ce geste.
Sa voix est calme, beaucoup trop calme. Un frisson me parcourt l'échine, mais ce n'est pas à cause de la basse température du soir.
—Je ne peux pas continuer à vivre sous le toit d'un monstre. Au plaisir de ne plus jamais te revoir... Papa.
Je m'apprête à sortir du manoir pour ne plus jamais y revenir, lorsqu'il dit :
—Tu es libre de partir et je ne tenterai pas de te retenir. Cependant, tu devrais savoir que cela serait regrettable pour ta famille adoptive.
Je me retourne brusquement, mon regard brûlant de haine croisant le sien.
—Tu n'oserais pas, dis-je.
Erel rit doucement, comme s'il trouvait mon affirmation stupide.
—Je pense que nous savons tous les deux que ce n'est pas vrai, ma chère. Tu n'as qu'à vérifier, si tu ne me crois pas. Vas-y, je serai très heureux de te prouver à quel point tu te trompes.
Je serre les poings, mais ma rage est à présent teintée de peur. Je baisse la tête tandis que je referme la porte d'entrée, anéantissant par ce geste tous mes espoirs.
—Pourquoi tiens-tu tant à ce que je reste ici?
—Parce que, tu es destinée à accomplir de grandes choses. Tu réalises à peine tout ton potentiel, et moi je vais t'aider à utiliser pleinement ton don. Personne n'est prêt à voir son secret le plus noir être révélé, et je vais t'apprendre à en tirer avantage. Si tu te joignais à moi, nous serions invincibles.
Impuissante, je pèse mes options, avant de déclarer avec amertume :
—Très bien, Erel, tu as gagné. J'accepte que tu m'aides à développer mon pouvoir, et je m'engage à l'utiliser comme tu le souhaites.
Je m'avance à sa hauteur, avant de terminer à voix basse :
—Mais ne te fais pas d'illusions quant à mes motivations. Et si jamais tu oses faire du mal à ma famille adoptive... Tu le paieras cher.
Il sourit, l'air satisfait.
—Entendu, ils resteront intacts tant que tu m'obéiras. Tu as ma parole.
J'acquiesce froidement, résignée.
—Tu peux aller te reposer, tu auras besoin de toutes tes forces pour demain. Tu iras à l'école comme d'habitude, mais le soir, tu t'entraîneras.
Je monte l'escalier, désemparée. J'ai l'impression d'être prise dans les mailles d'un filet impossible à briser.
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La vérité qui détruit
Ciencia FicciónIris est une adolescente possédant un pouvoir très spéciale, qu'elle porte comme un fardeau. Plusieurs l'envient d'être la fille de l'homme le plus riche de la ville, mais personne ne soupçonne la cruauté de ce dernier. Lorsqu'un meurtre survient, I...