Chapitre 26

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Le troisième salon se situe au troisième étage (eh oui!), c'est une pièce calme au tapis épais et moelleux. Je m'y rends souvent afin de lire ou simplement me changer les idées.

Lorsque j'y arrive, Erel et son secrétaire sont déjà en train de m'attendre.

—Ah, Iris. Te voilà enfin. 

Je lui lance un regard noir, mais répond poliment : 

—Désolée du retard.

Il acquiesce simplement avant de déclarer : 

—Pour ta première leçon, tu devras apprendre à lire les autres plus en détails. 

—Je sais déjà comment faire cela. Par exemple, votre secrétaire a volé 15 dollars et 25 sous du porte-monnaie de Mélissa. 

Si mon affirmation le surprend, il ne laisse rien paraître. 

—C'est un début, admet-il finalement. Cependant, le plus difficile à voir est souvent les intentions de la personne lorsqu'elle commet l'action en question. Les détails superficiels sont facilement trouvés, ceux plus en profondeurs sont mieux dissimulés. Alors ton premier devoir sera de me dire pourquoi mon secrétaire a volé de l'argent à Mélissa.

Je fronce les sourcils, fascinés malgré moi par ses paroles. Je n'avais jamais porté attention à cela. Je plante mon regard dans celui du secrétaire.

—Il l'a fait... Parce que vous le lui aviez demandé... Cet argent vous avait tout d'abord été dérobées par Mélissa elle-même. 

—Bien, approuve froidement Erel. Maintenant, sans le regarder, que lui ai-je promis en retour?

Je me concentre, sans succès.

—Je ne sais pas, dis-je avec frustration. 

—Essaie encore. La clé est de faire le vide dans sa tête. Parfois, tu ne pourras pas sonder une personne plus de cinq secondes sans paraître suspecte. Il est donc important que tu saches retrouver dans ta mémoire les informations que tu recueilles. Je reviens dans une heure, tu as intérêt à avoir trouvé.

Je soupire, exaspérée et en colère contre mon incapacité à obtenir la réponse à sa question. Je me retrouve bientôt seule dans le salon. 

—Il aurait pu me prévenir que je ne pourrais pas le re-sonder, je grommelle. 

Je me laisse tomber sur le canapé en cuir du salon tout en pestant contre Erel. Je ferme les yeux pour me concentrer sur la tâche, sans y parvenir, même après trente minutes. J'ai la désagréable impression de connaître la réponse, mais de ne pas arriver à la trouver. Comme quand j'oublie un mot. 

J'ai rapidement mal à la tête, ce qui complique la tâche. Je me lève pour faire les cent pas, peut-être que marcher un peu m'aidera. Une vingtaine de minutes passent, le stress monte. Si je n'arrive pas à trouver...

Je m'imagine le visage du secrétaire et alors... Je sais!

Quelques minutes plus tard, Erel entre dans la pièce. Je tiens un livre dans ma main, comme si la tâche qu'il m'avait attribué s'était avérée un jeu d'enfant et m'avait laissée du temps supplémentaire.

—Alors? interroge-t-il. Quels étaient les motivations de mon secrétaire?

—On pourrait croire que c'était les mille dollars que vous lui aviez promis en échange... Mais la véritable raison pour laquelle il a accepté, c'était pour vous prouver sa loyauté. Il ne le sait peut-être même pas lui-même, d'ailleurs.

— Excellent, approuve Erel, l'air satisfait. Combien de temps as-tu passé à réfléchir à la question?

—Oh, seulement quelques minutes, c'était vraiment trop facile, je mens sur un ton détaché.

Il reste silencieux quelques secondes, avant de se détourner. 

—Tu as bien travaillé aujourd'hui, tu peux y aller. Nous referons ce genre d'exercice demain. Ah, et n'oublie pas que je suis aussi capable de détecter un mensonge.

Il quitte la pièce, tandis que je me maudis d'avoir oublié encore une fois qu'il possédait le "don" lui aussi.

Manifestement, il faudra que je cesse de lui mentir.... Je ne m'y habituerai jamais.

La vérité qui détruitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant