Adriana.QG général.
Le bruit des coups frappés résonne dans la salle de combat, un écho de mes frustrations et de mes échecs. Je me tiens là, le souffle court, les muscles tendus, le visage déformé par une concentration féroce. Le sac de frappe, usé et taché, est mon unique public, le seul qui endure ma colère et ma détermination.
Les coups pleuvent, rapides et précis, chaque impact résonnant dans la pièce, ma rage se libérant dans le rythme régulier des frappes. Mon casque couvre le bruit de la salle, me plongeant dans un monde où seule la musique compte. Les paroles crues et les riffs de guitare me transportent loin de la froideur du QG général, loin des attentes oppressantes de mes parents.
Je m'efforce de me concentrer sur le sac, les mouvements devenant une sorte de danse désespérée, chaque coup me permettant de relâcher un peu plus la tension accumulée. L'intensité de l'exercice est une manière de me libérer de ce fardeau invisible qui pèse sur mes épaules.
Je m'arrête un instant pour ajuster mon casque, quand je l'entends. Le bruit d'une porte qui s'ouvre, puis se referme. Je tourne la tête, mais le casque me prive de toute vision périphérique. Le son de la musique est si fort que je suis presque isolée du reste du monde.
— Adriana, tu es là ?
C'est la voix de Julian, mais elle se perd dans le vacarme. Je continue à frapper le sac, ignorant sa présence. Sa voix semble venir d'un lointain brouillard, et je me concentre sur le rythme implacable de mes coups.
Je lance un coup particulièrement puissant, et le sac se balance violemment. Mes bras commencent à fatiguer, mais je ne m'arrête pas pour autant. La colère est un feu qui doit être alimenté, et je ne peux pas me permettre de faiblir.
Julian s'arrête à quelques pas de moi, attendant que je remarque sa présence. Il observe mon travail acharné, le regard légèrement amusé.
— Tu sais, il y a d'autres moyens d'évacuer, dit-il en se penchant contre le mur.
Je fais une pause, essuyant la sueur de mon front, et me tourne enfin vers lui. Je suis essoufflée, les muscles tendus. La musique continue de battre dans mes oreilles, mais je peux maintenant entendre le son de sa voix clairement.
— Qu'est-ce que tu veux ?
Julian hausse les épaules, comme si sa présence était la chose la plus naturelle au monde.
— Juste pour vérifier si tout va bien et aussi pour te dire que nos parents nous attendent pour une réunion.
Le mot "réunion" me fait grincer des dents. Je regarde Julian, mon souffle encore rapide et mes poings serrés.
— Comme si on n'avait pas assez à faire.
Julian sourit, un sourire qui ne touche jamais vraiment ses yeux.
— Ce n'est pas moi qui fais les règles. Tu sais comment ils sont.
Je soupire et tire sur mon casque pour l'enlever. Les bruits du QG général me ramènent à la réalité, les échos lointains d'autres combats, les murmures étouffés, mais surtout, ce sentiment d'oppression qui ne me quitte jamais vraiment ici.
Nous sortons de la salle de combat, et le silence entre nous devient de plus en plus lourd à mesure que nous nous rapprochons de la salle de réunion. Chaque pas résonne dans le couloir, mes muscles encore tendus de l'effort physique que je viens de fournir. Je sens Julian à côté de moi, son calme apparent contrastant avec mon agitation intérieure.

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Los Maestros.
RomanceDans les coulisses du pouvoir et de la manipulation, trois figures se détachent dans un monde où les émotions sont des outils et la compassion, une monnaie d'échange. Plongée dans un univers où la soif de pouvoir écrase l'humanité et où chaque geste...