Julian.
Je ne suis pas du genre à paniquer facilement, mais ce genre de situation ne promet jamais rien de bon. Je serre les dents et active discrètement mon oreillette.
— Les gars, ça...
L'explosion me coupe la parole, une détonation sourde qui secoue le bâtiment tout entier. Le verre vole en éclats autour de moi, le souffle de l'explosion me projette en arrière, heurtant violemment le mur derrière moi. J'ai à peine le temps de reprendre mes esprits que la voix d'Alexander crépite dans mon oreille, tendue, mais maîtrisée.
— Julian, est-ce que ça va ? Est-ce qu'Adriana est avec toi ?
Mon cœur rate un battement.
Adriana ?
Merde !
Je jette un coup d'œil autour de moi, cherchant désespérément un signe de sa présence mais rien. Elle n'est nulle part en vue.
— Adriana n'est pas avec moi, réponds-je, ma voix rauque, essayant de contenir la panique. Je croyais qu'elle était avec toi.
— Merde, Julian, gronde Alexander, sa voix teintée d'une inquiétude qu'il peine à dissimuler. On doit la retrouver, maintenant.
Je scrute les environs, mais la fumée épaisse et la confusion générale rendent les choses compliquées. Les invités crient, certains tentent de fuir tandis que d'autres restent figés, pris de panique. Les silhouettes en noir que j'avais repérées plus tôt sont désormais en mouvement, se fondant dans le chaos avec une efficacité terrifiante.
— Alexander, c'est le bordel ici, dis-je en reculant vers la sortie de la terrasse pour avoir une meilleure vue d'ensemble. Elle était près du bar tout à l'heure, mais maintenant... putain, j'en sais rien !
— Reste concentré, me coupe Alexander, sa voix se faisant plus dure. On la trouve et on sort d'ici. On ne laisse personne derrière.
Je hoche la tête, même s'il ne peut pas me voir, et me mets à courir à travers la salle en ruines, les yeux fouillant désespérément chaque recoin.
Adriana... où est-ce que tu te caches ?
Je descends rapidement les escaliers qui mènent au hall d'entrée, repoussant ceux qui se mettent en travers de mon chemin. Mon regard furète à travers la confusion, chaque seconde me donnant l'impression de durer une éternité.
Et puis je la vois.
Adriana est étendue sur le sol, inconsciente, son corps traîné sans ménagement par l'un des types en noir. Son costume élégant contraste violemment avec sa brutalité. La rage explose en moi, balayant toute rationalité. Mon arme est déjà dans ma main, et avant même de m'en rendre compte, je suis à leur poursuite.
— Lâche-la, putain ! je hurle en visant.
Mais ils sont rapides, trop rapides. Le type lève les yeux vers moi un instant, et je jure qu'il me sourit sous sa cagoule. Je presse la détente, mais le coup rate sa cible, le bruit du tir résonnant à travers la salle comme un cri de désespoir.
Je pousse mes jambes à leur limite, bousculant les invités paniqués sur mon passage, mais quand j'atteins enfin la porte d'entrée, ils ne sont plus là.

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Los Maestros.
RomantizmDans les coulisses du pouvoir et de la manipulation, trois figures se détachent dans un monde où les émotions sont des outils et la compassion, une monnaie d'échange. Plongée dans un univers où la soif de pouvoir écrase l'humanité et où chaque geste...