Hier soir, j'ai marché jusqu'à sentir mes jambes hurler de douleur. Quand je suis enfin rentré chez moi, complètement épuisée, la maison était baignée par le calme. J'ai réussi à éviter la fureur de mon père pendant un court instant. Malgré la nuit passée, il n'a pas manqué de me faire des réflexions en me voyant rentrer comme une furie dans la cuisine pour prendre une bouteille d'eau. J'étais tellement lessivée autant physiquement qu'émotionnellement que j'en ai complètement oublié de mettre mon téléphone en charge. Résultat des comptes mon réveil n'a pas sonné et je me retrouve à courir comme une folle sur mes hauts talons pour ne pas arriver en retard.
Arriver en retard lors de son deuxième jour... Pendant sa période d'essai... Quelle catastrophe... J'ai eu de la chance de venir en bus et qu'il ait pu éviter les embouteillages grâce au bandes réservées mais ça n'enlève rien au stress que j'ai emmagasiné aussitôt dans la journée.
Je m'arrête devant la librairie essoufflée comme si je n'avais jamais couru de ma vie -ce qui est un peu le cas-. Un bref regard vers ma montre m'indique que j'ai quand même cinq minutes d'avance. J'ai réussi !
— On est en retard pour son deuxième jour ?
Je reconnais la voix grave d'Adagio dans mon dos. Je relève la tête pour pouvoir le regarder et comprendre s'il se moque de moi ou s'il me fait une remarque. En voyant le faible sourire sur ses lèvres, je penche pour la première option et décide de rentrer dans son jeux.
- Tu l'es aussi un peu, il me semble.
- Oui mais moi ça fait quatre ans que je travaille ici, pas deux jours.
Aïe.
Ça c'est le genre de pique qui fait mal. Le sourire toujours aux lèvres, il me dépasse pour rentrer dans la boutique en premier. Au final, il se moquait vraiment de moi... Mais pas de la façon dont je l'espérais.
A mon poste depuis plus de cinq heures, je sens la faim tirailler mon ventre. Hier, j'ai passé ma pause déjeuner avec Silvan et Adagio qui ont continué ma formation même si nous étions censés être en pause. Mais maintenant que je dois gérer mon horaire seule, je n'ai aucune idée du bon moment pour quitter mon poste et surtout je n'ose pas aller demander à Adagio qui ne se prive pas pour souffler à chaque fois que je lui pose une question. Pourtant, je n'ai jamais dévié du travaille même si ce n'est pas l'envie qui manque d'essayer d'entrer une nouvelle fois dans sa vie privé.
— Alors le travail, madame la libraire ?
Je me retourne, légèrement énervée par ce commentaire déplacé, qui rentre clairement dans ma vie privé, - comme si ce n'était pas ce que je rêve de faire avec Adagio - quand je vois les sourires mes deux amies, mon corps se détend instantanément. Je les prends dans mes bras et les salue.
— Je vais bien. J'aime beaucoup pour le moment. Attendez, je vais aller voir si je peux prendre ma pause maintenant. enchaîne-je.
Je les quitte pour me diriger vers le bureau de Silvan. Prise d'une bouffée de courage, je toque à sa porte. Après avoir entendu un léger « entrez », j'entrouvre la porte pour ne passer que ma tête.
— Je venais voir si je pouvais prendre ma pause ?
— Tu ne l'as pas encore pris ? Mais il va être presque quinze heures. Demande à Adagio s'il n'a pas besoin de toi et va en pause.
Je lui souris avant de refermer la porte. Maintenant, le plus dur, aller voir Adagio...
Il n'a pas l'air de très bonne humeur aujourd'hui, je crois qu'il n'est jamais vraiment de bonne humeur de toute façon Je me dirige vers lui, bien décidée à partir manger avec mes amies.
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Libère moi
RomanceAprès ses études Alvia commence enfin à faire le travail qu'elle a toujours voulu. Elle a tout pour elle : Un petit ami, Un travail, Une famille, Une vie parfaite, C'était sans compter l'arrivé d'Adagio son collègue de travail un peu trop froid.