Devant la télévision depuis seulement quelque minutes, je sens mes paupières se fermer. La soirée à été plus que compliquée, Evana n'a pas arrêté de pleurer pour un oui ou pour un non. Elle voulait absolument téléphoner à Alvia avant de dormir, mais quand j'ai essayé de la joindre, je suis tombé sur son répondeur. Ca n'a pas aidé à calmer ma fille, qui m'a rabâché les oreilles qu'il était arrivé quelque chose à Alvia, que ce n'était pas normal que son téléphone soit éteint. Complétement épuisé par sa crise, je lui ai promis qu'on essaierait de la joindre demain matin avant que nous ne partions à mon match de hockey, et c'est seulement après cette promesse qu'elle a bien voulu se glisser dans ses draps et tomber endormie. Elle avait de toute façon tellement pleuré qu'elle aurait fini par fermer les yeux à un moment ou un autre, mais le plus tôt était le mieux.
A moitié endormi, je sursaute après avoir entendu deux faibles coups contre le bois de ma porte. Qui viendrait toquer chez moi en plein milieu de la nuit ? Je regarde ma montre que j'ai oublié de retiré, 23 heures... Est-ce que l'un des garçons a eu un problème ? J'ouvre la porte, prêt à découvrir l'un de mes amis derrière la porte.
Je reste figé en voyant la personne qui me fait face. Alvia est devant moi, de longues traces noir recouvrant ses joues et descendant jusqu'à son cou. Elle a pleuré, beaucoup trop pleuré.
J'ai à peine le temps de la regarder avec plus d'attention qu'elle se jette dans mes bras. J'enroule les miens autour de ses épaules après l'avoir entrainée à l'intérieur pour pouvoir fermer la porte. Ne voulant pas rester devant la porte d'Evana de peur de la réveiller, j'attrape Alvia sous les fesses pour la porter contre moi et l'amener jusqu'à la chambre. Elle ne fait aucun bruit, mais je peux sentir mon t-shirt s'humidifier là où son visage s'est réfugié. Je m'assois sur le lit sans jamais détacher ses jambes de ma taille.
Elle ne s'arrête pas de pleurer et sert tellement fort mon t-shirt que j'ai l'impression qu'elle va le déchirer. Ça me brise le cœur de la voir comme ça. Elle a l'air exténuée et submergée. Je ne me suis jamais intéressé à sa vie personnelle plus que ça. Je savais dans le fond que c'était difficile pour elle, mais en la voyant au bord du gouffre, je me rends compte qu'elle souffre bien plus que je ne le pensais. Mes mains caressent ses cheveux et son dos, espérant la calmer un bref instant pour savoir ce qu'il se passe.
- Explique-moi, Alvia.
- Ils ont lancé la bombe.
- Quel bombe ?
- Mon mariage, mon père veut me marier avec Marek et il est d'accord avec mon père.
Un mariage forcé ? Elle est coincée dans un mariage forcé ? Cette femme qui passe son temps à me répondre, à faire ce qu'elle veut malgré mon comportement, n'arrive pas à se sortir d'un mariage forcé ? A quel point cette situation est importante pour qu'elle n'arrive pas à s'en sortir seule ?
- Marek roulait si vite... J'ai cru mourir Adagio... J'ai essayé de rompre avec lui... Il n'a rien voulu entendre. arrive-t-elle à articuler entre ses sanglots.
- C'est fini. Tu es ici en sécurité.
- Il a arrêté la voiture au milieu de l'autoroute et je suis sortie. Pendant un moment, j'ai voulu mourir. J'ai vraiment voulu mourir pour échapper à ça.
- Tu es vivante, c'est le principal.
Alvia ne bouge pas malgré que ses pleures se soit calmés, son corps est encore traversé par des soubresauts, mais elle n'a plus l'air d'avoir besoin d'extérioriser. J'aimerais tant pouvoir l'aider, mais je n'ai aucune idée de ce qu'il faut faire dans ce genre de situation.
- Tu t'es douchée depuis hier ? tente-je, peu sûr de ce que je suis en train de faire.
Elle secoue la tête en signe de négation. Je la porte une nouvelle fois et l'amène dans la salle de bain. Je la pose sur les toilettes pour pouvoir lui préparer un bain, qui, je l'espère saura la détendre un peu. Plusieurs fois, je lui jette des coups d'œil pour être sûr qu'il n'y ait plus de larmes qui coulent sur ses belles joues, mais j'ai surtout l'impression qu'elle ne se rend même pas compte de ce qu'il se passe autour d'elle.
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Libère moi
RomanceAprès ses études Alvia commence enfin à faire le travail qu'elle a toujours voulu. Elle a tout pour elle : Un petit ami, Un travail, Une famille, Une vie parfaite, C'était sans compter l'arrivé d'Adagio son collègue de travail un peu trop froid.