Cela fait deux semaines qu'elle m'a rendu les papiers d'adoption. Depuis, c'est le silence radio le plus complet, impossible de la joindre sur son téléphone. Le numéro est toujours attribué, mais je tombe sur sa messagerie plusieurs fois par jours. Les seules nouvelles que j'arrive à obtenir sont les explications de sa sœur, qui est venue plusieurs fois chez moi. Nous cherchons désespérément un moyen de la sortir de là sans impliquer les forces de l'ordre, mais à part débarquer et l'arracher a sa famille de force, je ne vois pas ce que je pourrais faire...
Son père a trouvé les traces de l'adoption, alors pourquoi est-elle toujours coincée là-bas ? Pourquoi Alys décrit-elle la situation comme catastrophique ? Qu'est ce que je peux bien faire d'autre pour l'aider ? Je ne veux pas être celui qui viendra lui arracher sa famille, mais plus le temps passe, plus je comprends que c'est le seul rôle qu'il me reste à jouer.
Je ne peux pas laisser cette situation continuer plus longtemps. Si, quand Alys arrive, elle ne m'apporte pas de bonnes nouvelles, je ne la laisserai pas passer un jour de plus dans cette maison. Surtout pour ma fille qui commence sérieusement à s'inquiéter pour Alvia. Elle commence même à se persuader qu'elle l'a vraiment abandonnée, et ça, je ne peux pas le concevoir.
J'entends un léger bruit contre ma porte d'entrée. Je me lève et laisse le portrait craché d'Alvia s'installer dans mon fauteuil. Je m'appuie contre le mur du couloir, regardant la jeune femme triturer ses doigts, des larmes roulant silencieusement sur ses joues.
- C'est de pire en pire, Adagio. sanglote-t-elle.
- Qu'est ce qui pourrait être pire ?
Elle prend plusieurs grande inspiration, la tête en arrière, sûrement pour empêcher ses pleurs de s'intensifier. Cette situation est en train de détruire cette famille bien plus qu'elle ne le devrait... Alvia ne devrait pas avoir à subir la violence de son père simplement parce qu'elle ne respecte pas son envie de la marier à un homme qu'elle n'aime pas.
- Adagio, je crois qu'elle n'arrivera pas à sortir de là toute seule.
Pourquoi ne veut-elle pas me dire ce qu'il se passe dans cette putain de maison ? Qu'est ce qu'elle peut bien être en train de vivre ? Est-ce que Marek abuse d'elle ? Est-ce qu'elle a encore une fois essayé de mettre fin à ses jours... ?
- Qu'est ce qui est pire ? demande-je, plus sèchement que je le voulais.
- Marek va dans sa chambre. On ne sait pas vraiment ce qu'il se passe, mais on l'entend hurler dans toute la maison.
Je fais demi-tour si vite que ma tête se mets a tourner. J'enfile mes chaussures et mon manteau en répondant à la sœur de la femme qui va finir par me rendre fou :
- Lève-toi, je vais sortir ta sœur de là.
- Marek et mon père sont constamment là-bas. Tu n'arriveras même pas à aller jusqu'à sa chambre. panique-t-elle, s'accrochant à mon bras, les yeux remplis de larmes.
- Je ne la laisserais pas une nuit de plus dans cette maison.
Mon ton, plus que déterminer, la décide à me lâcher. Je la sortirais de là, peu importe qui je dois affronter pour y arriver. J'ouvre la porte et laisse la jeune femme descendre avant moi.
- Je vais prévenir ma mère, elle va nous aider. m'annonce-t-elle en dévalant les escaliers à toute allure.
Je n'ai pas vraiment confiance en leurs mère. Elle est elle aussi emprisonnée dans un mariage arrangé et forcé, d'après ce que Alys m'a expliqué cette semaine. Si parfois ce genre de mariage fonctionne, comme cela a été le cas pour la jeune femme assise sur le siège passager, c'est souvent tout le contraire qui arrive. Les personnes finissent par être malheureux et les femmes, dans la plus part des cas, finissent par être écrasées par leurs maris. Katarina a vécue, elle aussi, la violence de son mari, mais comme ses filles, elle n'est pas décidée à appeler la police pour sortir de là. Alors il faut que nous fassions justice nous-même en la sortant de là par tout les moyens qui existe.
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Libère moi
RomanceAprès ses études Alvia commence enfin à faire le travail qu'elle a toujours voulu. Elle a tout pour elle : Un petit ami, Un travail, Une famille, Une vie parfaite, C'était sans compter l'arrivé d'Adagio son collègue de travail un peu trop froid.