Chapitre 27 : Alvia

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Evana ressemble plus à une pile électrique qu'à une enfant aujourd'hui. Elle ne cesse de crier après père, qui glisse sur la glace essayant de protéger son équipe des attaques de ceux qu'ils affrontes, et de courir à droite et a gauche, le suivant comme son ombre. Ne pas le voir la touche bien plus qu'elle ne veut l'admettre. Elle a sacrifié son week-end avec son papa, ainsi que sa soirée tonton, pour me laisser seule avec lui. Et il est hors de question qu'elle recommence à faire ça une nouvelle fois. J'ai été touchée qu'elle le fasse, mais maintenant que tout va bien entre son père et moi, elle n'a plus aucune raison de se mettre en retrait. Surtout que maintenant, nous formons une famille. C'est nous trois ou rien.

- Evana, viens t'asseoir deux minutes. L'appelle-je, prête à mettre les choses au clair avec elle.

Intriguée par ma demande, elle s'approche de moi en tenant son doudou dragon bleu contre sa poitrine. Est ce qu'elle pense que je vais l'engueuler ? Ce ne serait pas étonnant... Depuis que nous l'avons récupérée, elle n'a presque pas ouvert la bouche, ce qui est une grande première. Elle ne sait sûrement plus où se mettre maintenant que je fais partie de leurs vie. Raison de plus pour mettre les points sur les « i » avec elle !

- Qu'est ce qui se passe, Evana ? Tu n'as pas l'air dans ton assiette. Demande-je en passant ma main dans ses cheveux détachés.

- Mon papa et toi... Vous êtes amoureux maintenant ? J'ai vu qu'il tenait ta main dans la voiture.

Je n'ai aucune idée de ce que je dois répondre. Est ce qu'Adagio voudrait lui annoncer lui-même ? On a pas pensé à parler de la façon dont on voulait l'annoncer à Evana. C'est bien ma veine, maintenant je me retrouve dans cette situation ou je n'ai aucune envie de faire quelque chose qu'il tenait peut-être à coeur de faire. La seule solution qui me vient en tête, c'est de lui répondre sans vraiment le faire, surtout quand je vois sa petite lèvre inférieur ressortir alors qu'elle essaye de faire la moue devant moi.

- J'aime beaucoup ton papa et je crois que je t'aime encore plus. Je ne veux pas que tu aies peur que je prenne ta place. Tu seras toujours la princesse à ton papa, et je voulais te dire merci pour ce week-end qui nous a beaucoup aidés tous les deux mais c'est la dernière fois que tu fais ça.

Je vois ses yeux briller encore un peu plus. Son petit corps se jette sur le mien. Nos bras s'encerclent mutuellement.

- Mon papa... est fort heureux depuis... que tu es là.... Je veux plus... tu partes. Bégaie-t-elle, la tête posée sur mon épaules.

- Je veux rester avec ton papa et toi, Evana.

- Tu crois que je peux demander à papa pour t'appeler maman ou c'est trop tôt ?

Mon palpitant rate un battement. Sa petite tête s'est relevée vers moi, dans l'attente d'une réponse. Je plaque mes lèvres contre son front. Je reste un instant ainsi, réfléchissant à sa question. Je ne sais pas si Adagio serait d'accord. Je suis pas sûr qu'il ait assez de recule sur ce qu'il se passe et qu'il ait eu le temps de soigner ses blessures pour qu'Evana puisse lui demander ça sans le braquer, voire pire, le blesser.

- Je pense que tu devrais attendre. Tu sais qu'il est sensible avec ça.

Elle hoche la tête pour me dire oui. Mes mains passent sur ses joues ou quelques larmes de joie ont coulé. Je suis surprise quand elle se hisse sur mes genoux au lieu de retourner encourager son père. Je l'aurais bien suivie, mais les vestiges de ma soirée m'empêchent d'élever la voix et de sautiller sans avoir une violente envie de vomir.

- Mamy dit que tu vas être une super maman pour moi. Chuchote-t-elle, comme si dans le fond elle n'était pas sur de vouloir partager cette information avec moi.

Libère moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant