La libraire est particulièrement calme en cette fin de journée. Assise sur ma chaise, j'ai terminé toutes mes tâches depuis plusieurs heures. Je ne peux qu'observer les clients qui entrent dans l'espoir de trouver leur prochaine lecture ou parfois simplement pour se réchauffer des froides températures qui s'abattent sur nous cet hiver. Le soleil ayant disparu depuis plusieurs heures, il doit faire un froid de canard dans les rues. En regardant les allées presque vides, je me revois quelques mois plus tôt. Touchant chaque livre dont la couverture me plaisait. Lisant des résumés pendant des heures. Empilant les livres dans le creux de mon coude, jusqu'à ce que je me retrouve à tenir la pile avec mon menton pour ne pas qu'elle s'effondre. Toute cette collection que j'ai remplie petit à petit depuis mes 10 ans, tout est resté chez mes parents...
Quand Adagio m'a proposé de rester chez lui, je n'ai pas eu besoin qu'il me dise quoi que ce soit. Il n'y avait pas la place pour moi chez lui – comme dans sa vie, au début-, j'ai donc dû faire des choix, et ma collections de livre ne rentrait définitivement pas dans la bibliothèques, déjà pleine à craquer, qui entoure sa télévision.
Perdre cette collection que j'ai aimée et chérie pendant une décennie m'a fait ouvrir les yeux sur le tournant que prend ma vie. En moins de quatre mois, tout à changé. J'ai dû quitter la maison familiale, ainsi que mes parents. J'ai toujours un petit ami, mais il ne s'agit plus du même homme. La seul chose qui ne change pas c'est la présence de mes amies dans ma vie. Ma sœur est elle aussi bien plus présente qu'elle ne l'était avant.
Ce serait mentir que de dire que j'ai tourné la page et que je vis au mieux ma vie. Certains aspect de ma vie d'avant me manquent. Pouvoir m'appuyer sur l'épaule de ma mère lorsque je rentrais de longues journées de stage, particulièrement. Le chemin sera long pour apprendre à vivre par mes propres moyens, avec mes propres envies. Ce n'est pas une nouveau chapitre de ma vie qui s'ouvre à moi, mais un livre complet et complètement vierge, qu'il ne me reste plus qu'à noircir avec ma propre histoire.
La main de Silvan qui se pose sur mon épaules, me fait sursauté.
- Tes amies t'attendent. Vas-y, je vais fermer seul. M'annonce-t-il, un large sourire sur les lèvres.
Quand je relève les yeux, je vois effectivement deux femmes, un sourire éclatant sur le visage, entrain de me faire signe de me dépêcher. Je remercie rapidement Silvan, avant d'aller récupérer mes affaires dans la salle de repos.
La musique à fond, faisant trembler nos corps résonne dans la voiture, nos voix encore plus fortes. J'ai l'impression d'avoir de nouveau 19 ans et d'être en première année à l'université. Nos premières soirées. Un sentiment de nostalgie me prend en regardant mes deux amies à l'avant de la voiture. Nous avons vécu nos vies étudiantes comme si demain n'existait pas, et je ne regrette à aucun moment toutes les conneries que nous avons pu faire.
Edana se gare sur le parking d'une brasserie. Nous allons donc plus boire que manger ce soir. Une chance qu'Evana n'est pas à la maison ce week-end. A la maison... Comme si j'allais rester de façon permanente chez Adagio. Même si cette idée est plus qu'alléchante, je réfléchis aussi au fait de prendre mon propre appartement quand je m'en sentirais capable. Après tout, personne n'a dit qu'il ne fallait pas, parfois, des années avant de se sentir capable de vivre seule. Peut-être même que je n'en serais jamais capable...
- On va se mettre une mine ce soir pour fêter ta libération. Nous dit Edana, nous tirant à sa suite jusqu'à une des tables de la brasserie.
Un verre...
Deux verres...
Des fous rires,
Des confessions,
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Libère moi
RomanceAprès ses études Alvia commence enfin à faire le travail qu'elle a toujours voulu. Elle a tout pour elle : Un petit ami, Un travail, Une famille, Une vie parfaite, C'était sans compter l'arrivé d'Adagio son collègue de travail un peu trop froid.