Ses larmes avaient arrêté de couler...
Son corps avait arrêté de trembler...
Les muscles bandés. Je n'ose plus bouger, de peur de perturber le calme qu'elle semble avoir trouvé. Elle a enfin réussi à trouver le repos qu'elle mérite d'avoir et il est hors de question que je la sorte de ce sommeil dont elle a tant besoin.
Malgré la peur que je lui inspire, elle n'a pas hésité à combattre ses démons en restant dans mes bras. Depuis hier, en contradiction avec ce que son corps lui fait ressentir, elle cherche à se sentir en sécurité à mes côtés et je suis prêt à lui donner ce qu'elle veut si elle s'en sent prête.
J'admire ce petit bout de femme qui est en train de dormir dans mes bras. L'une de ses mains posée sur mon torse. Un rictus étire mes lèvres, même si je voulais bouger, j'en serais incapable. Entre sa jambe sur les miennes et sa main sur moi malgré le sommeil profond dans lequel elle semble être plongée, je suis coincé.
Je cligne plusieurs fois des paupières, sentant moi aussi la fatigue accumulée se répercuter sur mon corps. Les garçons n'arriveront pas avant plusieurs heures... Evana fait sa sieste... J'ai bien le droit de me reposer un peu aussi...
Impossible de dormir à deux dans mon canapé, alors le plus délicatement possible, je porte Alvia jusqu'à mon lit. J'observe les traits de son visage qui sont toujours aussi détendus. J'imagine qu'elle doit vraiment bien dormir pour ne même pas se réveiller quand on la bouge et moi qui osais à peine respirer de peur de perturber ses songes.
Je me couche à côté de la jeune femme, qui commence à ronfler comme si sa vie en dépendait. Je ris en la rapprochant de moi. Qui aurait cru qu'une aussi belle créature pouvait faire un bruit aussi horrible en dormant ? Une fois qu'elle se trouve collée contre mon torse ses ronflements diminuent progressivement. Note à moi-même : ne pas la laisser dormir sur le dos, si je ne veux pas avoir l'impression de dormir avec Eliaz.
Je sens à nouveau sa main se poser sur mon abdomen et sans le vouloir des flashs d'elle me reviennent en tête. Elle en pleure. Elle portant des vêtements en lambeaux, couverts de sang. Les cris horribles qu'elle poussait me donnent encore la nausée. Je crois que je ne pourrais jamais effacer ces images de mon esprit...
Elle ne mérite pas le mal qu'on lui a fait.
Personne ne mérite ça.
Mes yeux ne lâchent pas son visage détendu, avec précaution je caresse sa joue beaucoup moins rebondie que ce qu'elle était. Elle a perdu tellement de poids que je n'arrive même pas à comprendre comment elle tient encore débout... Déboussolé et épuisé par toutes les inquiétude qui tournent en rond dans ma tête, je pose mon menton sur le dessus de son crâne. Je la serre un peu plus fort contre moi sans savoir si j'essaie de la rassurer, elle ou moi...
Mon besoin de la savoir près de moi, de la savoir en sécurité. Je ferais tout pour assouvir ses besoins devenus presque obsessionnels au fil des semaines. Plus je savais que la situation dégénérait, et plus ses sentiments grandissaient en moi. Et me voilà maintenant, complètement incapable de la tenir loin de moi... Complètement incapable de nier l'évidence.
Je suis tombé pour cette femme...
Je ne peux plus faire machine arrière. Elle a su fissurer mes murs bordés de barbelés, ses questions incessante, son faux sourire qui s'est transformé en éclats de rire sincères au fur et à mesure des moments passés ensemble, ses problèmes qui ne m'ont pas laissé d'autre choix que de me donner corps et âme à elle.
Je ne sais plus vraiment ce que c'est d'aimer et d'être aimé sans souffrir, alors j'imagine et je me laisse porter par ce que je crois être un amour naissant pour la jeune femme dont le souffle chatouille la peau de ma nuque.
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Libère moi
RomanceAprès ses études Alvia commence enfin à faire le travail qu'elle a toujours voulu. Elle a tout pour elle : Un petit ami, Un travail, Une famille, Une vie parfaite, C'était sans compter l'arrivé d'Adagio son collègue de travail un peu trop froid.