Chapitre 17 : Alvia

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Mon téléphone entre mes jambes continue de vibrer inlassablement. Je reste pourtant concentrée sur la route qui se dresse devant moi. Il faut que je trouve un moyen de m'en sortir, mais je n'arrive pas à penser à autre chose qu'aux joues inondées de larmes de la petite merveille que j'ai laissés derrière moi.

- Tu arrêtes ton cinéma ? lâche sèchement Marek

- Tu crois que je fais du cinéma ? Je n'ai pas le choix d'être ici, je l'ai compris.

- Tu sors avec lui depuis combien de temps ?

- Je ne sors pas avec, mais j'aimerais bien.

- Dommage pour toi, tu es une femme presque mariée.

- Tu es devenu un monstre Marek.

Il sourit à ma phrase, complétement aveuglé par les envies de nos parents. Il faut absolument que mon cerveau réfléchisse vite, il me faut un plan pour me sortir de là.

Marek gare la voiture dans l'allée de mes parents. La voiture de ma sœur y est aussi garée, elle saura m'aider, j'en suis sûre et certaine. Il n'y a qu'elle pour me sortir de là, ma seule alliée.

Je rentre chez mes parents avec une peur bleue d'y passer. Mon père peut se montrer violent, Marek aussi d'ailleurs. Je n'aurais jamais dû attendre avant de rompre avec lui. Dès que mes yeux se sont poser sur Adagio, j'aurais dû tout arrêter. Je n'en serais là ou j'en suis aujourd'hui. Que je perde ma famille aujourd'hui ou il y a un moins de ça, quel différence dans le fond ? Sauf que cette fois, je ne vais pas simplement m'éloigner d'eux, mais je vais être obligée de faire une croix sur eux.

Mon père se lève de son fauteuil. Il ne voit plus que moi. Ses poings sont tellement serrés que je vois ses phalange blanchir, son regard est si noir qu'aucune lumière ne peut s'y refléter. Ma sœur est plus rapide que lui et vient me prendre dans ses bras. Elle me tire avec elle jusqu'au jardin. Un long soupir sort de ma bouche, sachant qu'elle m'a fait gagner quelques précieuses minutes.

- Ne te laisse pas faire. Marek nous a prévenu que tu avais dormi chez le libraire, Papa le sait. Il est furieux contre toi, fais ce que tu as à faire. Je te couvre et je t'aiderais de mon mieux.

- J'étais avec lui et sa fille quand je suis montée dans la voiture de Marek. Elle hurlait après moi, Alys. Elle a dit " Maman, m'abandonne pas ". explique-je difficilement, essayant de retenir au mieux mes pleurs.

Ma sœur me prend dans ses bras, et toutes mes résolutions pour ne pas fondre en larmes s'évaporent. Je profite de ce moment de calme pour me laisser aller avant de devoir être forte pour qui sait combien de temps. J'aurais pu blesser Adagio des centaines de fois, mais Evana une seule fois est déjà de trop. Le simple fait de savoir qu'elle pense que je suis en train de l'abandonner me tord le cœur de peine. Il faut que je règle ça au plus vite, il faut que je retourne auprès d'eux.

- Tu retourneras à leurs côtés, ne t'inquiète pas. On va tout faire pour, d'accord ?

Ma sœur me prend la main et nous rentrons ensemble dans la maison. Je ne suis pas seule face à eux, Alys saura me défendre quand j'en aurais besoin, et je peux sentir la force qu'Adagio et sa fille me donnent même s'ils ne sont pas avec moi. Notre entrée faire taire la conversation entre mon père et Marek, même les pleurs de ma mère se font plus silencieux.

- Assis toi. Tu nous dois des explications. m'ordonne mon père.

- Je n'ai rien à dire. J'ai voulu mourir hier à cause de vous deux. J'ai voulu mourir pour échapper à ce mariage. Je ne veux toujours pas me marier, mais si même quand ta fille veut mourir à cause de toi ça ne te réveille pas, je ne vois pas ce que je peux faire de plus. lâche-je, le souffle court à cause de la colère qui monte en moi.

Libère moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant