Chapitre 15 : Alvia

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Mes yeux, encore gonflés par les pleurs d'hier, s'ouvrent difficilement. Les murs rose de la pièce me rappelle que j'ai passé la nuit avec Evana. Elle n'est plus dans le lit, depuis je suppose plusieurs heures. J'essaie de me souvenir comment j'ai terminé dans son lit, mais tout semble si flou. Marek qui s'arrête sur l'autoroute, moi qui pense à la pire chose sur terre, ce moment ou je me rend compte des choses. Et puis, par je ne sais quel miracle, j'ai réussi à venir ici à pied, seule. Je me souviens aussi avoir pensé pendant un bref instant à Evana quand j'ai vu ce camion foncer sur moi, mais pour le reste, mon cerveau ne semble pas vouloir en savoir plus sur la situation.

Je m'assis sur le lit, essayant de prendre mon courage à deux mains pour sortir de la chambre. Quel honte... Comment je vais faire pour expliquer à Evana la situation ? Elle doit se poser un tas de question depuis qu'elle a vue que j'ai passé la nuit avec elle. J'imagine que, vu la curiosité qui l'habite, elle n'a pas hésité à harceler son papa ce matin pour savoir ce qu'il se passe. Le connaissant, il a dû lui expliquer dans les grandes lignes, de toute façon ce n'est pas comme si il savait grand-chose...

Je redresse la tête, quand le grincement de la porte arrive à mes oreilles. Le petit corps d'Evana se glisse le plus délicatement possible dans la pièce, elle doit penser que je dors encore.

- Tu es réveillé ? me demande doucement Evana.

- Oui, tu as bien dormi ?

- J'étais dans tes bras ce matin et je me suis réveillé à huit heures. Papa était étonné que je dorme aussi tard.

- Tant mieux. J'avais peur que tu aies mal dormi.

Evana vient s'asseoir dans le lit à côté de moi, elle a l'air préoccupée. Je prends ses petites mains dans les miennes pour l'encourager à se confier a moi.

- Papa m'a dit que quelques chose de pas cool du tout t'étais arrivé et que je t'avais aidé, c'est pour ça tu avais dormi avec moi cette nuit.

A peine étonnée par la confession de la petite, je me penche vers elle pour la prendre dans mes bras. Après avoir passé la soirée à être chouchouter par Adagio, j'ai ressenti le besoin de dormir avec Evana. Je voulais me sentir en sécurité, et c'est elle qui pouvait m'apporter ça hier soir, parce que c'est elle qui ma protégée de mes démons, sur cette autoroute.

Personne n'aurait pu m'aider comme eux l'ont fait hier.

- Aller vient. Papa nous attend dans le salon !

Evana attrape ma main et me tire jusqu'au salon. Adagio est assis dans le fauteuil, son téléphone dans les mains, il semble occupé à écrire un message. Il est déjà habillé d'un jogging gris et d'un t-shirt blanc. Plus simple, il n'y a pas, pourtant qu'est-ce qu'il est beau dans cette tenue.

Lentement, je m'approche de lui, alors qu'Evana nous annonce qu'elle va jouer dans sa chambre. Il prend le temps d'inspecter les traits de mon visage, avant de prendre mes mains dans les siennes.

- Comment tu te sens ? me demande-t-il, alors que ma tête vient se poser sur son épaule.

Sa main vient se poser sur ma cuisse nue qu'il caresse. J'observe son pouce faire des ronds sur ma peau couverte de frissons. Est-ce que je vais bien ? Je n'irais pas jusque-là... Est-ce que je vais mal ? Je n'irai pas jusque-là non plus... Pour être franche, je ne ressens pas grand-chose, si ce n'est une vide immense et une bonne dose de stress et d'angoisse. Il faut que je sache ce qu'il se passe en dehors de cette bulle de paix et de sécurité ou je me trouve.

- Tu as mon téléphone ? Il faut que je sache la gravité de la situation avant de te répondre.

Il se retourne vers la petite table entre les deux canapés dans le coin près de le fenêtre. Il me tend mon téléphone qui est chargé au maximum, je me souviens pourtant être arrivée ici sans batterie... Il a dû le mettre charger pour que je puisse l'utiliser quand je me réveillerais. Mon écran de verrouillage n'affiche aucune notification mais quand j'arrive sur l'écran d'accueil, je vois d'innombrables appels et messages de tout le monde. Ma mère, mon père, ma sœur, Marek et mes deux amies m'ont contactée. La terre entière est au courant de ce qu'il s'est passé, je peux le deviner à leurs messages paniqués.

Libère moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant