Chapitre 3 : Alix

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Toc, toc, toc !

Mon cœur rata un battement. Quelqu'un frappait à le porte de mon appartement. Je n'avais pas besoin d'aller ouvrir pour savoir qui oserait me déranger un samedi à neuf heures du matin. Je soufflai en renfonçant la tête dans mon oreiller. Peut-être que je ne l'entendrai pas comme ça ?

TOC, TOC, TOC.

C'était plutôt clair. Adieu la grasse matinée, bonjour Ellie. Je repoussai mes draps et me levai au ralenti. Les yeux entrouverts, je somnolai jusqu'à ma porte d'entrée. Enfin... C'était sans compter sur Chorizo et son habitude de se balader dans les jambes de tout le monde et tout particulièrement dans les miennes. J'eus à peine le temps de voir cette boule de poils blanche surgir que déjà je tentai de l'éviter en me laissant tomber sur le mur le plus proche pour ne pas lui marcher dessus.

— Aïe !

Un miaulement d'indifférence totalement me répondit et il se coucha à mes pieds comme si de rien n'était. Si jusque-là, je n'étais pas vraiment réveillée, maintenant je l'étais parfaitement. Le mur devait y être pour quelque chose. Foutu chat. Foutue meilleure amie. Ce samedi commençait bien.

Ellie devait probablement s'impatienter derrière la porte puisque j'entendais désormais mon téléphoner sonner depuis ma chambre.

— Oui ça va, j'arrive ! m'écriai-je pour la faire patienter.

Je ne savais pas si elle pouvait m'entendre à travers la porte mais je me laissai pas le temps de le découvrir et lui ouvris rapidement. Une tignasse brune me passa à côté si rapidement que mes yeux n'assimilèrent pas.

Bonjour à toi aussi Ellie. Comment je me sens ? Plutôt bien pour quelqu'un réveillé depuis moins de deux minutes.

— Je savais que j'aurais dû garder mon double des clés, s'exclama-t-elle tout sourire en me tendant un sachet de notre boulangerie préférée.

— Je savais que j'avais raison de reprendre ces clés, rétorquai-je en attrapant le sachet en question. Au moins tu ne me réveilles pas en m'attendant au pied de mon lit comme une psychopathe.

Elle leva les yeux au ciel et s'assit sur le canapé, aussitôt rejointe par Chorizo qui grimpa sur ses genoux. Le traître lui réclamait tranquillement des caresses après sa tentative de meurtre sur ma personne. J'ouvris le sachet pour jeter un coup d'œil.

Miam.

— Je te pardonne uniquement parce que tu as rapporté des croissants aux amandes.

— De toute façon, tu ne peux pas rester fâchée contre moi plus de cinq minutes, répliqua-t-elle avec un sourire en coin.

— Hum...

Je marchai doucement pour rejoindre Ellie et Chorizo dans le canapé. Je frottai mes yeux, pas encore totalement habitués à la lumière du jour. Même si ma meilleure amie me fatiguait, je devais bien reconnaître qu'après toutes ces années je m'étais habituée et je savais que je ne pourrais me passer d'elle.

— Qu'est-ce qui t'amène à cette heure-ci ?

Chorizo tourna sa tête vers moi comme pour me reprocher d'essayer de faire fuir sa meilleure amie. Un ricanement m'échappa et je sentis le regard interloqué d'Ellie peser sur moi.

Quoi ? Je ne peux même plus rire tranquillement avec mon chat ?

— Ce soir, on sort, répond-t-elle finalement.

— Oui, et ? Il est neuf heures du matin. Il me semble que le soir c'est plutôt vers dix-huit heures. Bien qu'il y ait des débats en cours, je suis presque certaine que personne ne considère qu'il commence à neuf heures, débité-je d'une traite, un sourire amusé étirant mes lèvres.

Eden & DentelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant