Chapitre 10 : Eden

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Alix gara sa voiture dans le parking souterrain appartenant sûrement à son immeuble et je la vis détacher sa ceinture avec précipitation.

— Montez avec moi, souffla-t-elle en ouvrant sa portière. Je n'ai pas la moindre idée d'où j'ai pu ranger ce répertoire alors à deux on ira plus vite.

Jetant un œil sur ma montre, je vis que le temps filait et que la préparation pour le défilé n'ayant toujours pas commencée, nous n'allions pas tarder à être en retard.

— Bien mais dépêchons nous, s'il vous plaît ! m'écriai-je en sortant du véhicule.

— Je fais aussi vite que je peux, me répondit-elle sur un ton légèrement agacé en récupérant son sac à main à l'arrière de la voiture.

Hormis Diane, aucun de mes employés ne se permettaient de me parler sur un ton comme celui-ci, mais Alix n'était pas comme les autres. Cela semblait être plus fort qu'elle et bizarrement ça ne me dérangeait pas du tout.

Dans la précipitation, la lanière de son sac s'emmêla avec la ceinture de sécurité du siège arrière, ralentissant le mouvement brusque d'Alix pour sortir sa tête du véhicule. L'arrière de sa tête se heurta à l'encadrement de la portière, lui provoquant un léger gémissement de douleur. La rejoignant en quelques secondes, je posai ma main sur son épaule, inquiète. S'était-elle ouvert le crâne ?

— Vous allez bien ? soufflai-je en cherchant à écarter ses cheveux pour évaluer les dégâts, oubliant totalement le but de notre présence ici.

Ses yeux vert d'eau rencontrèrent les miens et elle grimaça légèrement de douleur lorsque mes doigts entrèrent en contact avec une bosse en formation. Sa main se fraya un chemin dans ses boucles rousses et remplaça la mienne.

— Laissez-moi voir, vous vous êtes peut-être ouverte, soufflai-je doucement en posant ma main droite sur sa joue pour qu'elle penche sa tête.

Ce simple contact fit remonter un léger frisson le long de mon bras. Il était rare que je dépose ma main sur la joue d'une femme sans chercher à l'embrasser et à cette simple pensée, mon ventre se contracta.

— Je vais bien, montons chercher ce répertoire, me coupa-t-elle en reculant.

Elle attrapa cette fois son sac sans difficulté, coupant court à cette tension qui venait de s'installer. À moins que je ne l'ai imaginée. Peut-être étais-je la seule à avoir sentie cette connexion se créer ? Je secouais légèrement la tête en lui emboitant le pas, ce n'était pas le moment de penser à ça. Et puis, que me prenait-il de penser à avoir la moindre connexion avec une de mes employées ?

Empruntant l'ascenseur jusqu'au deuxième étage, je la suivis ensuite à son appartement qui se trouvait juste en face de l'ascenseur. Lorsqu'elle ouvrit la porte, je découvris un salon composé d'un grand canapé tourné vers une belle télévision. À gauche, au fond de la pièce se trouvait une cuisine grise et bois moderne agrémentée d'un bel îlot sur lequel un splendide chat aux longs poils blancs trônait, jaugeant notre arrivée avec suspicion.

Claquant la porte derrière elle, Alix déposa son sac à main à côté de son canapé.

— Cherchez sur le meuble TV, je vais voir sur mes tables de chevet ! m'ordonna-t-elle sans un regard, se précipitant dans une pièce au bout d'un couloir qui devait donc être sa chambre.

Déposant mon sac à côté du sien, je me dirigeai ensuite vers la pile de documents déposé sur le meuble en question et entrepris un tri. Magazines de mode, prospectus publicitaires, prises de notes, il y avait tout type de papier mais aucune trace du répertoire. Mon rythme cardiaque recommençait à s'accélérer tandis que je réalisais une chose.

Eden & DentelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant