Chapitre 17 : Eden

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J'émergeai en gémissant de douleur, mon crâne me lançait horriblement et un poids dans mon dos m'empêchait de me détendre les muscles. Je me secouai légèrement, en vain. Le poids était toujours présent. Je me résignai à ouvrir les yeux. La pièce, plongée dans la pénombre, était à peine suffisamment éclairée par le soleil à travers les volets pour distinguer ce qui m'entourait. Ma tête était comme dans un étau et j'eus bien du mal à porter un regard derrière moi.

Un grand chat blanc était tout simplement couché sur mon dos comme s'il était totalement normal de me confondre avec un panier. Stop. Une seconde.

Un chat blanc ? Chorizo !

D'ailleurs, pourquoi s'appelait-il ainsi ?

C'est pas le moment de penser à ça !

Ignorant ma douleur, je me redressai brusquement et le chat glissa sur le matelas en miaulant de mécontentement. Un vertige me prit et je restai assise une bonne minute avant de tenter de me mettre debout. Ça ne pouvait pas vraiment être arrivé. Je ne pouvais pas vraiment être chez elle. Et pourtant, quand je découvris mon chemisier blanc au sol, je me souvins parfaitement du moment où je l'avais laissé tomber.

Mon cœur s'accéléra et j'eus soudain mal au ventre. C'était donc ça, la gueule de bois ? Ou était-ce mon angoisse de me retrouver chez Alix après ce qui s'était passé la veille ?

Hormis le chat qui battait désormais de la queue, vexé d'avoir été viré de sa couchette, le lit était vide. Alix était-elle déjà réveillée ? Je priai en silence pour qu'elle soit en train de prendre une douche, histoire de pouvoir filer en douce. Repérant mon sac à main près de la porte de la chambre, je me dirigeai vers lui d'un pas aussi discret que possible. Il fallait que je sorte d'ici.

En me voyant ouvrir la porte, Chorizo sauta du lit et vint se frotter à mes jambes en miaulant.

- Chut, lui fis-je doucement en mettant le doigt devant ma bouche comme pour parler à un enfant.

Ce simple bruit résonna dans mon crâne et je poussai un léger gémissement en posant une main sur ma tête. En faisant un pas de plus le froid sous mes pieds me fit comprendre que j'avais complètement oublié d'enfiler mes chaussures et je fis demi-tour en les repérant près de l'armoire.

J'eus un mouvement de recul en me retournant à nouveau vers la porte.

- Oublie tout de suite ce que t'es en train de faire et prend ça, m'ordonna Alix qui se trouvait sur le pas de la porte, un verre d'eau et un cachet dans les mains.

Elle fronça les sourcils et m'incita à lâcher ma paire de chaussures d'un mouvement du menton. Habillée et maquillée, elle semblait être réveillée depuis un moment et je ne pus m'empêcher de me sentir mal à l'aise. Je ne devais pas ressembler à grand-chose après ma beuverie.

- Alix, je...

Elle pencha la tête sur le côté et je me stoppai. Je n'allais pas lui mentir. Elle savait que je comptais partir sur la pointe des pieds. J'avançai alors, me résignant à l'affronter, et manquai de trébucher sur son chat.

- Chorizo ! Va voir ailleurs si on y est, râla la rousse.

Sa voix se répercuta dans mon crâne et je saisis le verre d'eau pour avaler le médicament sans attendre. Elle eut un petit mouvement de la tête, satisfaite que je m'exécute puis se dirigea vers son salon, sans un mot.

- Je suis désolée de vous avoir dérangée cette nuit, Alix, commençai-je en essayant de ne pas paraître déstabilisée par la situation.

- Arrête tes conneries, Eden, me coupa-t-elle brusquement en me tendant une tasse de thé, le visage fermé.

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⏰ Dernière mise à jour : 3 days ago ⏰

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