Le jour où tout a changé

21 : Le chaos

- Maintenant que je suis sûre que tout le monde est digne, je peux divertir mon roi. Que les nobles choisissent ! Voulez-vous d'abord une histoire que j'ai inventée ou directement le contenu de ma précieuse lettre ?

   Les nobles se levèrent et demandèrent à la vieille femme qu'ils voulaient le contenu de la lettre.

- Mon roi, je respecterai le choix des nobles. Ils ont choisi le contenu de la lettre. Cela vous divertira-t-il ? demanda la vieille femme

- Oui, cria le roi.

La vieille femme ouvrit la lettre et commença à la lire.

- Après 40 semaines d'attente, cette saison des bals a été longue et formée de pleins de suspense. Mais c'est aujourd'hui que l'attente se termine. Son Altesse royale, la princesse héritière épousera l'Opé Téofilé de la région du Nord-Est héritier de la grande famille suprême du Nord-Est. Que cela plaise ou non, le fou du roi a fait son travail, le roi a été diverti et tout le monde est témoin de mes paroles. Que ce mariage soit célébré dans une année.

   C'est à cet instant que le temps s'est arrêté, pour tous les nobles de la pièce, pour le roi, mais surtout pour Emeraude. Oui, Emeraude en était surprise, car elle n'arrivait toujours pas à croire qu'on l'ai vraiment laissé le choix. C'était comme une victoire qui venait de s'accomplir, car elle pouvait voir la surprise sur la tête de son grand-père, elle avait envie de lui faire perdre son sourire et c'était fait. Emeraude avait enfin réussi. Mais son sourire se transforma rapidement en stupéfaction.

  Le roi s'assied brutalement sur son trône, en ayant la main au cœur, mais ce n'était toujours pas ça le plus étonnant, non. Certains nobles c'était tout bonnement évanoui sur leur siège, voire pire...mais Emeraude ne l'espérait pas, car elle ne comprenait pas.
  Comment une telle annonce pouvait provoquer un tel état ? Comment le prénom de Téofilé pouvait déclencher cette réaction chez les gens ? Qui était-il et pourquoi Ijémé l'avait-elle choisi ?

  L'adolescente tourna alors soudainement la tête vers l'élu. Il était assis sur son pouf en ayant la tête rivée vers le sol. De là, Emeraude n'arrivait pas à distinguer d'émotions sur son visage. Il ne bougeait même pas, comme s' il était mis sur pause. Emeraude décida alors de regarder vers Bowé qui s'était mis accroupir afin d'aérer le visage de sa mère évanoui sur le sol. Sa tête se tourna donc vers Mopo qui observait subjugué son cousin Téofilé qui était comme sans vie. Dans ce chaos, Emeraude espérait au moins qu'Epo pourrait la rassurer en faisant une drôle de grimace, mais il en fut tout le contraire. Non, le jeune homme d'habitude joyeux et amuseur, avait cette fois-ci l'air très sérieux et même inquiet. Il était en train d'aider son père qui était tombé de son pouf à se relever. Puis il se dirigeait vers d'autres nobles afin de les aider.

  Quel bordel avait-elle créé ? 

  Comment cela avait-il pu se passer ? Comment allait-elle arranger ce problème ? Malheureusement, elle n'en avait aucune idée. L'adolescente était en panique. Emeraude chercha le regard du roi, mais il était aussi choqué que tous les autres. Il avait comme du mal à respirer, mais aucun garde ne venait auprès de lui pour l'aider.
C'est la vieille femme vêtue d'une robe noire qui la sortie de son désarroi. Parmi toutes les personnes dans cette pièce, c'était la seule qui semblait la plus calme. 

- Votre Altesse ne vous inquiétez pas trop. Ils vont tous s'en remettre, même le roi j'en suis sûre. Mais vous aurez à surmonter pleins d'épreuves avant que cette union soit acceptée, alors je l'espère de tout cœur pour vous que vous y êtes préparé, expliqua-t-elle de sa vieille et faible voix.

- Non ! Je ne savais pas que ça allait être comme ça. Qu'est-ce que je dois faire maintenant ? demanda-t-elle complètement paniqué  

- Je ne suis qu'une simple personne du peuple, je n'ai pas le droit de vous dire quoi faire, mais je peux vous suggérer d'accompagner le roi jusqu'à ces appartements car aucun garde ne le fera à votre place. Après vous verrez d'une manière ou d'une autre tout s'arrangera, dit-elle d'un sourire.