Le jour où tout a changé

11 : Troé

 Cela faisait presque deux semaines que Milly n'était plus venue travailler et Emeraude n'avait aucun moyen de savoir pourquoi, mais elle avait plus important à penser en ce moment. Aujourd'hui elle apprendrait à le connaître. La jeune adolescente l'appréciait déjà car il avait l'air d'être respectueux, gentil et rempli de qualité de roi, mais complétait-il sa liste d'attente pour être son futur mari ?

Sa tête était chamboulée par toutes ses pensées et Emeraude se dit qu'elle y penserait un autre jour. Maintenant elle devait prendre son petit déjeuner.

Il y avait du poisson avec des légumes du potager dans son assiette, cela ne la motivait pas vraiment, mais elle s'en contenta. Et puis elle ne pensait pas seulement à Troé ou aux autres prétendants, elle pensait aussi à ses études, mais surtout à ses parents qui lui manquaient énormément et à ses parents biologiques qu'elle ne connaissait pas du tout. En fait pour une si jeune adolescente c'était trop en même temps.

  Lorsqu'elle serait mariée et couronnée, tout irait mieux dans sa vie, se dit-elle à elle-même pour se rassurer. Tout irait mieux.

  Dans la salle à manger des tambours retentirent avec quatre long coup d'affilée, cela signifiait qu'une personne extérieure à la famille royale venait d'entrer dans le château. Cela devait être Troé. Elle avait un peu peur et ses mains tremblaient, malgré le fait qu'il n'y en ait aucune raison. Que pouvait-il la faire si peur ? Troé n'était pas une bonne personne ?

  Arriver devant la pièce de rendez-vous Troé était habillé d'une longue toge noire à manche longue accompagné d'une femme habillée d'accoutrement extravagant. C'était une robe pleine de froufrou tachée de rose et bleu.

  En voyant Emeraude, la femme la salua très gracieuse, tandis que Troé fit une salutation toute discrète et convenable.

- Je vous prie de m'excuser Votre Altesse, commença-t-il, mais je vous présente ma mère Ila qui était impatiente de vous rencontrer, dit-il d'une voix neutre.

-  Bonjour Votre Altesse, sourit la dame qui était la mère de Troé.

Il ne ressemblait en rien à sa mère, mais Emeraude taisa cette constatation. Elle la dévisagea : son visage était rond, une couleur de peau plus brunâtre que celle de son fils et des yeux plus rouges, plus passionné que Troé.

-  Je voulais vous rencontrer depuis si longtemps, continua Ila, on ne dit que du bien de vous surtout mon fils, dit-elle avec un petit rire nerveux. Vous occupez toutes ses pensées et égaillez toutes ses journées.

Tant de compliments en une seule phrase, mais est-ce que Troé avait vraiment dit ça ou est-ce que c'était seulement des mensonges pour l'amadouer ? Emeraude détestait ce sentiment qui l'empêchait de faire totalement confiance à une personne.

-  Bon, je vous laisse tous les deux, je vais aller me promener dans le beau parc du château. Depuis que je suis née je rêve de le visiter, dit-elle avec une grande joie.

   Ila partit rapidement avec joie et Troé et Emeraude se retrouvèrent seuls dans la salle de rendez-vous. Il eut un petit silence pendant quelques secondes. Des secondes qui parurent durer des heures pour Emeraude . Que pouvaient-ils se dire ? À quoi Troé pouvait-il bien penser ?

- Je suis vraiment désolée pour ma mère, Votre Altesse. Elle peut parfois être envahissante et exaspérante. Je ferai en sorte qu'elle ne vienne plus vous importuner, si tel est votre choix, dit-il d'une voix si calme et si grave avec un visage sans émotion.

  Emeraude hésita beaucoup avant de trouver une réponse, même si c'était une simple question qui ne méritait pas autant de réflexion.
   Elle chercha son vocabulaire courant dans sa tête pour ne pas se tromper sur la prononciation et ne surtout pas bégailler.