Cœur de glace enflammé

CHAPITRE 29

Pdv Kora

De toute ma putain d'existence, je ne me suis jamais sentie aussi brisée. Je suis épuisé, complètement exténuée. Et, mon corps en feu me fait extrêmement mal.

Je n'avais jamais vraiment mené de combats aussi long non plus. Je suppose que c'est dû à cela.

Je prenais toujours le temps de mettre en place des plans assez solide pour commettre mes crimes. Et, les fois où je me suis battue j'étais la tueuse hors pair se battant comme la pro qu'elle est.

Depuis que j'ai rencontré ce mâle ma vie est un véritable tourment.

Un cauchemar!

Les quelques fois où je me suis battue, je me suis fait tabassé, malmené, démoli. J'étais nulle, absolument nulle. J'ai finis par me retrouver le corps ensanglanté, déchiré de toute part.

Le corps enkylosé, j'essaie vainement de faire bouger mes pieds afin de me relever des jambes de cet Alpha de malheur qui me colle à lui comme de la glue.

Lentement, j'ouvre mes yeux lourds de fatigue pour tenter de comprendre où je me trouve. Je remarque en premier que nous sommes dans une voiture, un homme que je ne reconnais pas se trouvant au volant.

Mon frère assis du côté passager me fait un mince sourire, dissimulant ses angoisses qui doivent sûrement le ronger.

Au fil des dernières années passé à l'organisation, j'ai fini par comprendre que s'en est un tic de sa part pour cacher ses peurs et ses craintes. Comme la fois où il est venu me chercher à l'hôpital de la meute, où je me suis réveillé le corps recouvert de bandage.

Ou la fois où sa voiture a freiné en plein milieu de la rue, alors que j'étais poursuivi par mon âme-sœur et ses bêtas.

À chaque fois, il a toujours eu le tic de me sourire dans les pires situations, comme en ce moment même.

-Jimin ! L'appelai-je, souriant à mon tour.

-Kora! Il souffle, attrapant ma main dans la sienne avant de la relâcher d'un coup.

La chaleur s'est affluer tout d'un coup dans mes doigts pour me signifier qu'un intrus s'est introduit sur son territoire.

Les muscles engourdies, je ferme un peu mes yeux afin de ne pas trop m'attarder sur la contradiction qui se joue dans mon corps endolori.

Mon épiderme complètement doré est recouvert de flamme parcourant chaque centimètre tandis que dans ma chair un froid glacial me brûle les entrailles.

- J'ai froid! Me pleignis-je , alors que je sens mon sang se frigorifier dans mes veines.

Le froid!

Comment pourrais-je l'aimer?

Comment pourrais-je ne pas détester ce qui a tuer mon frère?

Au début, j'aimais la magie de la glace. Je riais comme une folle quand mon frère me faisait ces petites démonstrations en refroidissant les mets délicieux des convives lors des bals de la reine Ethera.

Nous sommes peut-être de la même race, utilisant la magie primitive mais le feu et le froid n'a jamais fait bon ménage. Et, je vous jure que je suis en train d'en faire l'expérience.

Ma peau en feu est recouvert d'un fin tissu qui m'arrache une grimace à chaque frottement tandis que le froid circulant dans mes veines m'arrachent un gémissement plaintif, dissimuler par l'orage qui gronda sauvagement peu après, arrivant avec la pluie.

-Éteignez cette putain de chauffage! Braille mon frère, tentant de me prendre la main mais il finit par se raviser au dernier moment.

Je me sens soudain vaseuse et si éreintée du chaud et du froid en moi que je me colle à Azaël, ma seule source de réconfort.

Je me colle de toutes mes forces contre sa peau douce alors que je le repoussais y a même pas deux minutes. Enfouissant mon nez dans ses pectoraux, je me laisse aller contre lui, le serrant intensément.

Je ne pense pas avoir déjà eu aussi froid de toute ma vie. J'ai l'impression que mon sang se transforme en glaçon.

Une douleur fulgurante s'insinua d'un coup dans mon cerveau. La douleur est si intense qu'elle me vrille le cœur. Je suffoque, incapable de reprendre mon souffle tant la brûlure dans mon crâne est atroce.

Incrédule, je regarde la ligne de sang qui s'écoule de mon nez, salissant la peau de mon âme-sœur.

Calmement, il essuie le sang de mon nez, faisant preuve d'une si grande douceur que je me perds à le contempler, oubliant presque la douleur qui me broie le cerveau.

L'alpha se penche vers moi, soulevant une mèche de cheveux qui me barrait les yeux. Ses yeux doré plein de compassion me fixe. Un long silence s'en suit dans l'habitacle avant qu'il m'embrasse la tempe en me murmurant:

-Ça va aller ma Luna! Ça va passer!

Sa voix douce me rechauffa, je tends aussitôt la main vers le visage de l'alpha, touchant ses lèvres de mon pouce.

Doucement, il lèche mon pouce, ramenant mon esprit qui commençait à divaguer vers la réalité tandis que je ferme les yeux. Je le sens sourire contre mon doigt , manifestement soulagé.

Pendant ce temps, Eos et Kader passent des appels à côté de nous.

Pour la première fois, je tends mon esprit vers lui, cherchant son loup.

Surpris, Azaël mit du temps à m'accepter avant d'abaisser ses barrières mentales et que je les passe doucement.

Au fin fond de sa conscience, j'erre tranquillement entre ses souvenirs avant de me stopper devant sa souvenir de notre première rencontre.

Sous sa forme animale, je regarde le loup qui me fixe dans la noirceur tandis que sa joie de me trouver me percute de plein fouet. Son amour pure dès le départ fait couler une larme sur ma joue.

Malgré la douleur dans son corps, j'arrive imperceptiblement à distinguer comme un fin sourire sur les lèvres de l'animal.

Lentement, j'ouvre les yeux sur le visage de l'alpha qui me dévore du regard alors que sa main vient caresser ma joue. Mon cœur enrobé de douceur, je pose ma main sur la sienne, savourant sa chaleur exquise.

L'alpha respire un grand coup. Sa cage thoracique se bloque en plein mouvement.

-Azaël! Murmurai-je

Il écarquille les yeux, tentant de reprendre son souffle, ses pupilles dilatées.

- Ma Luna! Il soupire, avant de déposer un baiser sur mon nez.

Maladroite, je dépose furtivement mes lèvres sur les siennes... Hésitante, je pose ma main derrière sa tête, caressant ses cheveux soyeux. Azaël réponds à mon baiser, prenant le contrôle alors que je le laisse faire.

Je lui laisse l'accès à ma bouche, sa langue s'enroulant autour de la mienne, pendant que je suis timidement le mouvement.

Une merveilleuse chaleur se répand en moi, tandis que les battements frénétique de mon pauvre cœur s'accélère.

La douleur et le froid me quittent enfin alors que je me détends.

Quand nos lèvres se séparent, je colle mon front au sien, emmêlant nos doigts, pendant que je me laisse emporté par son regard doré.

Toujours blotti contre l'alpha, je me sens tellement bien que je finis par m'assoupir.