Chapitre 35: Juliette

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Mon corps est lourd, mes paupières me semblent impossibles à soulever. Pourtant, peu à peu, je sens une légère pression dans ma main droite, un picotement constant qui m'amène lentement à reprendre contact avec le monde. Le plafond blanc au-dessus de moi est flou au début, puis se précise lentement, un peu trop immaculé, un peu trop étranger. Je prends une profonde inspiration, et une légère douleur dans ma poitrine m'oblige à respirer plus doucement.

Je tourne lentement la tête, mes yeux parcourant la chambre. Des machines se trouvent à côté de moi, leurs lumières clignotantes et les bips réguliers remplissant l'air. Une perfusion est attachée à ma main droite, injectant un liquide transparent dans mes veines. Mon regard se perd sur ce tube fin, puis sur les murs de la pièce. Je reconnais enfin où je suis... la chambre qui m'a été attribuée. Une vague de panique monte en moi. Je prends une profonde inspiration. Une odeur de désinfectant flotte dans l'air, me rappelant l'atmosphère stérile d'un hôpital.

Je tente de me redresser, mais une douleur aiguë me transperce le crâne, m'arrachant un gémissement. Je porte ma main à ma tête et découvre un épais pansement autour de mon front. Les larmes commencent à monter, sans que je puisse les retenir. Je me sens tellement mal... tellement vulnérable. Les souvenirs de ce qui s'est passé sont encore flous.

Une douleur encore plus forte que celle de ma tête serre ma poitrine. Nathan... Une vague de désespoir me submerge à cette pensée, et les larmes commencent à couler librement sur mes joues. Je sanglote, incapable de m'arrêter, chaque respiration devenant plus difficile que la précédente. Nathan a toujours été là. Il savait comment me calmer, me rassurer... et maintenant, il est loin, trop loin.

Je serre les draps entre mes doigts, essayant de me calmer. Ma respiration devient saccadée, et les machines à côté de moi se mettent à bipper frénétiquement, comme si elles reflétaient l'état de panique qui m'envahit. Je tente de prendre une grande inspiration, mais mes poumons refusent de coopérer. Mes lèvres tremblent, mes mains agrippent mes cheveux alors que je sombre de plus en plus dans ma crise. Mon cœur bat à toute vitesse, et je sens que je perds peu à peu le contrôle.

Je glisse du lit, tombant lourdement sur le côté droit de ma tête. La douleur est instantanée, brutale, mais elle est noyée par le chaos qui règne dans ma tête. Les larmes continuent de couler, ma respiration se coupe par saccades, et mes pensées se brouillent.

__Nate aide-moi...

Je n'arrive plus du tout à me contrôler, je sens que mon cœur me lâche. Des cris me parviennent, mais ils semblent lointains, comme s'ils venaient d'un autre monde, mon corps ne répond plus.

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