Chapitre 42: Juliette

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Cela fait trois heures que je suis enfermée dans cette chambre. Mon esprit est embrouillé, et je n'ai vraiment pas envie de me battre avec Raven. Mais la faim commence à devenir insupportable. Jake est parti pour une affaire importante, c'est ce qu'il m'a dit avant de partir. Alors, j'espère que Raven n'est pas là. Je prends une grande inspiration, rassemble mon courage, et déverrouille la porte.

Descendant les escaliers, je remarque que la maison est étrangement calme. Soulagée, je me dirige vers la cuisine. J'ouvre les placards, cherchant quelque chose à manger, n'importe quoi pour apaiser mon estomac.

Mais soudain, je sens une présence derrière moi. Un souffle chaud sur ma nuque me fait frissonner.

__ Ça va, toi ? C'est sa voix. Il est juste derrière moi. Mon cœur s'accélère.

Avant que je ne puisse réagir, il me retourne brutalement pour me faire face et m'attrape par la gorge. Sans ménagement, il me soulève et me plaque sur le rebord de la table. Il est si proche, beaucoup trop proche. J'ai du mal à respirer, chaque souffle devient un effort.

__Tu t'es bien défoulée, d'après ce que j'ai vu, murmure-t-il, son souffle chaud caressant mon visage. Ses mots sont glacials, pourtant sa bouche sent le dentifrice frais.

Je tente de détourner la tête, mais sa main serrée autour de ma gorge m'empêche de m'éloigner. Ses yeux, perçants et pleins de mépris, me transpercent. Je ne peux rien faire d'autre que de soutenir son regard, même si chaque seconde me fait me sentir plus vulnérable.

__T'es consciente que t'as fait du mal à ma sœur ? Sa voix est encore plus froide, et sa prise se resserre. L'air commence à me manquer, et je secoue faiblement la tête en signe de dénégation.

Ses yeux deviennent plus sombres, plus dangereux, et je me rends compte qu'il est prêt à m'achever là, sur cette table. Puis, soudain, il me relâche. Je tombe à genoux sur le sol, haletant, une main instinctivement posée sur ma gorge douloureuse.

__Je savais pas que c'était ta sœur... dis-je, la voix tremblante, tentant de reprendre mon souffle.

Il ne dit rien. Il ouvre un tiroir, en sort un couteau qu'il pointe directement vers moi. Son regard est rempli de mépris et de dégoût.

__ Rien ne m'empêche de te tuer maintenant, dit-il doucement, avec une calme inquiétant. Juste pour voir ta tête rouler par terre, je le ferais avec grand plaisir. Ça serait comme un trophée pour moi.

Je suis figée, paralysée par la peur. Comment peut-il dire ça ? Comment peut-il savoir ce qu'il sait ?

__ Tu as tellement une grande gueule, Juliette. Tu te mets directement dans des situations dont tu ne pourras jamais te sortir. T'as même pas d'amis, ni de famille. Tu critiques tout le monde alors que t'as eu une maison, de la bonne nourriture. T'es là à insulter ta tante, à menacer de la tuer. T'as même tabassé des filles de la rue. Et le plus impressionnant ? Tu couches avec ton meilleur ami. Quelle sacrée réputation, hein ?

Mon sang se glace. Comment sait-il tout ça ? Mes yeux se remplissent de larmes, mais je les retiens, refusant de montrer à quel point ses mots me blessent, à quel point je suis faible.

Raven continue, implacable

__T'as pas besoin de te montrer comme une femme forte.

__Tu sais rien de ce que j'ai vécu ! crie-je, ma voix brisée par la rage et la douleur. Ne me juge jamais sans me connaître !

Il appuie le couteau contre ma gorge, si proche que je peux sentir le froid de la lame contre ma peau.

__Peut-être que je connais pas ta vie, mais je sais au moins que t'es une connasse qui sait pas être reconnaissante.

Une larme coule malgré moi, et je l'essuie immédiatement.

__ Qu'est-ce que ma vie a à voir avec tout ça ? Tu me parlais de ta sœur... Alors vas-y, tue-moi. T'as raison, il ne me reste plus rien.

Il m'observe un long moment, ses yeux fouillant les miens. Puis, lentement, il recule, remettant le couteau dans le tiroir.

__Approche-toi encore une fois de ma sœur, et je te jure que j'exaucerai ta faveur. Je te tuerai.

Sans un mot de plus, il tourne les talons et quitte la cuisine, me laissant seule, tremblante.

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