Chapitre 31: Raven

58 9 0
                                    


Après avoir remarqué la gêne palpable lorsque Jake a vu le bras de Juliette accroché au mien, j'ai souri intérieurement avant de m'éloigner. Il était temps de trouver mon parrain. Je me disais qu'il devait sûrement être dans son bureau, l'endroit où il se terre souvent.

Je traverse le manoir, évitant les regards et les conversations inutiles. En arrivant devant la porte du bureau de Donovan, j'entends des murmures étouffés. J'entre sans frapper et découvre une jeune femme d'une vingtaine d'années assise sur ses genoux, ses lèvres collées aux siennes. La scène me dégoûte.

__Toque, toque, dis-je d'un ton sarcastique.

Donovan lève les yeux et me regarde. Il repousse doucement la femme et lui murmure quelque chose à l'oreille. Elle se lève rapidement, réajuste sa robe et quitte la pièce, me lançant un regard de peur au passage.

__Qu'est-ce que tu veux, Raven ? demande Donovan, agacé, tout en essuyant ses lèvres d'un revers de main.

Je ferme la porte derrière moi et m'approche de son bureau.

__J'ai besoin de te parler. C'est au sujet de Juliette.

Il arque un sourcil, visiblement intrigué.

__Qu'est-ce qu'elle a fait ?

__Ce n'est pas ce qu'elle a fait, c'est ce qu'on a découvert. Elle porte un bracelet identique à celui que portait une femme sur une vieille photo de la famille de Pablo.

Il se penche en avant, intéressé.

__Tu es sûr de ce que tu avances ?

__Oui, j'en suis certain. Jake l'a vu aussi. Ce bracelet pourrait être la clé pour trouver Pablo, dis-je en insistant sur chaque mot.

Mon oncle réfléchit un instant, son regard devenant plus calculateur.

__Intéressant. Très intéressant. Si ce bracelet est vraiment si important, nous devons trouver un moyen de l'exploiter.

Je prends une inspiration avant de lâcher ma décision.

__Puisque cet indice nous aidera à le trouver, Juliette n'habitera pas chez toi.

Donovan se lève brusquement, s'approchant de moi avec un air menaçant.

__Depuis quand c'est toi qui décide ?demande-t-il, les yeux étincelant de colère.

Je le fixe droit dans les yeux, sans ciller.

__Depuis que j'en rêve de prendre ta place, et cette chance je l'est entre mes mains, je t'interdirai de l'avoir.

Il reste un moment silencieux, me jaugeant, puis souffle d'agacement.

__ J'en ai vraiment marre de toi !

Je le regarde, les sourcils froncés.

__Tu n'avais qu'à ne pas me mettre sur ton dos.

__Je t'ai sauvé d'une vie de misère, rétorque mon parrain, en serrant les dents. Tu allais pourrir, et sans moi, tu ne serais pas l'homme que tu es aujourd'hui.

__L'homme que tu voulais former à ta manière, répliquai-je, acidulé. Tu voulais me façonner à ton image.

__ Eh ! Ne me casse pas les couilles. Va accueillir tes invités.

__Je déteste cette fête, et tu le sais très bien. Tu n'avais pas besoin d'inviter tous ces gens d'État Unis. S'exclama ai-je d'un ton de dégoût.

Il rigole, son sourire méprisant.

__Au lieu de cracher ta haine, remercie-moi pour ce que tu es devenu.

__Ah non, j'ai tellement hâte pour ce soir, dis-je, sarcastique.

...

Liaison Nocturne Où les histoires vivent. Découvrez maintenant