Liaison Nocturne

Chapitre 44: Juliette

Il est 21h, et Emilie et moi sommes toujours en train de nous préparer chez sa mère, qui habite à une heure de route de la fête. Cela fait maintenant quatre heures que nous sommes enfermées dans la chambre, et malgré tout ce temps, nous ne sommes toujours pas prêtes. Marc, le "prince" de la soirée, est déjà là, accompagné de deux de ses copains. Ils patientent dans le salon, tandis que la mère d'Emilie, visiblement un peu agacée de notre retardement, tente de les distraire.

Je termine à peine de me maquiller, tandis qu'Emilie enfile déjà sa robe. Je décide de filer aux toilettes pour m'habiller et me jette un dernier coup d'œil, quand nous entendons la voix de Marc retentir depuis le bas des escaliers

__DÉPÊCHEZ-VOUS LES FILLES !

Emilie, sans perdre une seconde, lui répond en criant

__On arrive, mon amour !

Elle accourt vers la porte de la salle de bain et frappe frénétiquement.

__Juliette, sors vite !

Je sors enfin, un peu nerveuse, et ma colocataire reste bouche bée en me voyant. Elle ouvre grand la bouche, clairement impressionnée. Mon cœur bat un peu plus fort.

__ Alors ? demandai-je, un peu anxieuse.

Elle se gifle légèrement, comme pour vérifier qu'elle ne rêve pas.

__Je ne rêve pas, hein ? me dit-elle, les yeux écarquillés.

Je ris légèrement, amusée.

__ Je ne crois pas non.

Elle attrape ma main, toujours en admiration devant ma tenue.

__T'es vraiment trop belle, Juliette, une vraie princesse ! Comme dans Roméo et Juliette... Il te manque juste ton Roméo et tu serais parfaite.

Touchée par ses mots, je la prends dans mes bras et lui murmure à l'oreille, en la mordillant légèrement.

__ Arrête de dire des bêtises.

Elle se recule en frottant son oreille, feignant une mine boudeuse.

__T'es méchante ! dit-elle d'un ton enfantin.

Mais avant qu'elle n'ait le temps de continuer, je la coupe en riant.

__Ton chéri est censé nous attendre, je te rappelle.

Ses yeux s'agrandissent soudainement de panique. Elle attrape son sac précipitamment et lance

__ Bordel de cacahuète !

Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire.

__Bordel, de quoi ? lui dis-je en riant encore plus fort.

Elle rit aussi, tout en me tirant par la main pour quitter la pièce.

__T'as très bien entendu ! Allez, viens, on y va !.

23h46.

La soirée bat son plein, et je suis assise sur un canapé adossé au mur du hall. Les lumières clignotent entre le vert et le rouge, créant une ambiance étouffante, tandis que le bruit des conversations et de la musique s'échappe du jardin. En face de moi, Emilie est assise sur les genoux de son prince, complètement absorbée par lui. Ils sont littéralement en train de s'embrasser avec passion, à un point où cela en devient presque gênant.

Je détourne le regard, cherchant quelque chose pour échapper à cette scène, quand un type s'assied à côté de moi. Sans même me demander, il attrape un verre posé sur la table de chevet à côté et commence à boire. Je l'observe d'un regard perplexe, essayant de comprendre qui il est. Après un moment, je lui lance d'une voix froide

__ T'es qui, toi ?

Il me répond, tout sourire

__Celui qui te fera gémir.

Un soupir agacé m'échappe. J'ai tellement entendu ce genre de répliques que ça ne me fait même plus réagir.

__ Dégage, je réplique en le fusillant du regard.

Juste à ce moment, j'entends une voix familière.

__Ah, mais t'es venu toi aussi ! C'est Marc, le mec d'Emilie. Toujours assis avec elle sur ses genoux, il s'adresse à l'inconnu qui est à côté de moi

__ Obligé, t'es devenu un vrai homme maintenant.

L'inconnu rigole, clairement amusé, tandis que Marc se tourne vers moi.

__Alors, vous vous connaissez déjà, à ce que je vois ?

Je hausse les sourcils, irritée par cette situation bizarre, et lui réponds sèchement

__ Tu veux dire que je dois sourire et discuter avec ce type ?

Le gars à côté de moi éclate de rire, suivi par Emilie et son mec.

__ Très aimable , lance Marc, un brin sarcastique.

Frustrée, je me lève pour m'éloigner de cette situation. Mais juste avant que je ne parte, ma colocataire me crie d'une voix moqueuse

__ Fais attention à toi ! Ne fais pas de bêtises comme la dernière fois, j'ai pas envie de te gérer encore !

Puis, sans me laisser le temps de répondre, elle retourne à son activité avec son prince. Pendant ce temps, l'inconnu continue de me fixer sans relâche, un sourire narquois collé aux lèvres.