5. La propriété

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- Tu étais lààà, mon chériii ! lança Nolwenn, sa voix chantante contrastant avec l'ambiance feutrée de la pièce. Elle se dirigeait vers Jordan à pas rapides, un sourire radieux accroché à ses lèvres.

Le jeune homme sursauta légèrement en entendant cette voix familière, et une ombre d'irritation traversa son visage.

- Nolwenn ?! Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda-t-il d'un ton où perçait une nette impatience.

- J'ai regardé ta géoloc' sur Snap, voyons. Pourquoi, tu n'es pas content de me voir ? répondit-elle d'une voix faussement innocente, un petit rire s'échappant de sa gorge.

Avant que Jordan ne puisse réagir, Nolwenn s'installa sur ses genoux avec la désinvolture de quelqu'un qui en a l'habitude, ignorant totalement Gabriel. Ses bras s'enroulèrent autour du cou de Jordan, et elle l'embrassa langoureusement, forçant une intimité que ce dernier ne semblait pas vouloir partager.

Gabriel détourna immédiatement les yeux, une gêne palpable se répandant en lui. La scène, si personnelle, le mettait profondément mal à l'aise. Sentant sa présence presque intrusive, il se racla la gorge pour rappeler sa présence, avant de porter sa tasse de café à ses lèvres et d'en avaler le contenu d'une traite, se brûlant presque la langue.

Jordan, sentant le regard confus de Gabriel sur lui, rompit finalement le baiser. Ses yeux rencontrèrent brièvement ceux du Secrétaire, y lisant de l'embarras.

Nolwenn, visiblement agacée par l'interruption, se détacha de son compagnon et tourna un regard méprisant et hautain vers Gabriel, ses yeux passant de son visage à sa tenue avec une condescendance à peine voilée.

- C'est qui, lui ? demanda-t-elle, un sourcil arqué.

Jordan serra légèrement les dents, cachant mal son irritation.

- Je te prie d'être plus polie avec mon invité. C'est un dîner d'affaire, Nolwenn, répliqua-t-il, la voix étrangement froide. Tu ne reconnais pas Monsieur Attal ?

- Ah oui, pardon, répondit-elle, un sourire narquois aux lèvres, faussement désolée. Je ne retiens pas en mémoire les personnes inintéressantes.

Elle roula des yeux, resserrant son étreinte autour de l'homme, comme pour en affirmer sa possession. Ce dernier soupira, le malaise et l'agacement se mêlant doucement en un cocktail explosif.

- Nolwenn, ça suffit, dit-il finalement, sa patience clairement à bout. C'est un dîner d'affaire, pas le moment pour...

Il s'interrompit, réalisant que la situation échappait totalement à son contrôle alors que la belle brune l'embrassa de nouveau.

Gabriel, sentant la tension grimper, préféra ne pas réagir, se contentant de rester assis, en silence, une expression indéchiffrable sur le visage.

Nolwenn, prends une chaise. Un peu de tenue, s'il te plaît, dit le jeune homme d'une voix glaciale, tout en la forçant délicatement à se relever. Il lui montra une chaise un peu plus loin, son regard se durcissant.

Ne me dis pas que je te fais honte ! répliqua-t-elle en forçant un rire, dont la teinte amère résonnait désagréablement à l'oreille.

Gabriel soupira, sentant la pression palpable autour de lui.

Ne vous embêtez pas pour moi, je vais partir, fit-il en se levant, sa voix teintée d'une légère lassitude. La situation devenait trop inconfortable pour qu'il reste.

La femme le toisa moqueuse, victorieuse et impatiente qu'il s'en aille pour retrouver son "territoire" et son conjoint.

Finalement, mon chéri, on pourra se faire un petit tête-à-tête, ajouta-t-elle, son ton presque triomphal.

La France brûlera pour Nous, Le Monde brûlera pour ToiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant