Chapitre 18: Justine

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Je la vois monter l'escalier, son pas tapant contre les marches de celui ci, elle se précipite à toute vitesse et elle disparaît après avoir escaladé la dernière marche.

Mon regard se baisse vers mon poignet blessé. Putain mais qu'est ce que j'ai été débile de taper dans ce vase la nuit dernière. Heureusement que ma stagiaire a des notions de premier soin finalement, elle a directement su comment agir.

Même si elle pense être inutile, cette fille est assez compétente mais surtout assez réfléchi. Elle a des qualités qu'elle arrive à mettre dans ses travaux pour les rendre uniques en leur genre. Elle est aussi très sensible de ce que j'ai pu voir, mais sa sensibilité fait sa force et puis comme on dit: "Etre sensible c'est être vivant, et nous ne sommes jamais trop vivants"

Je jette un coup d'œil dans la pièce et aperçoit au loin mon piano. Je m'assoie sur mon siège, je relève le cache du clavier et commence à appuyer sur les touches.

*FA, DO* les notes que mes doigts jouent sans vraiment d'idées me font penser à une musique que j'aimais beaucoup écouter auparavant. Je n'avais jamais joué cette chanson au piano mais ayant l'oreille facile, pourquoi pas tenter ?

[Les garçons de Zaho de sagazan] *FA, DO, RE, LA*, j'essaye tant bien que mal de jouer la musique, mais ça fait longtemps que je ne l'ai pas écouté, alors j'essaye de faire avec mes souvenirs. Je me souviens encore la chantonner quand j'étais plus jeune, c'est à dire adolescente. J'étais encore une jeune fille innocente qui ne savait pas trop ce qu'était l'amour.

Je voulais un garçon dont toutes les petites filles rêvaient, celui sans aucun défaut qui ne fait ni dégât ni coups bas. Mais le prince charmant n'était jamais tombé dans mes bras jusqu'à aujourd'hui, j'avais vécu 3-4 histoires d'amour mais à chaque fois, l'expérience se transformait en quelques choses de décevant.

Je me faisais juste plein d'idées fausses à propos de comment serait mon homme plus tard. Je voulais un homme, un vrai. Un garçon qui puisse me protéger en cas de danger, un garçon intelligent, gentil, drôle, attentionné,...

En soit quand j'étais jeune, je trouvais ce que je recherchais chez eux directement à la surface, mais quand on creusait un peu, on trouvait directement beaucoup de défauts. Il pouvait être comme tu pensais/ l'imaginais mais au final, quand tu en apprends plus sur lui, tu découvres une autre personne, un homme froid, joueur, égocentrique, destructeur,...

Et comme d'habitude tu fais l'idiote en pensant avoir trouvé le bon. Celui qui te fait rêver avec ce qu'il montre de lui mais te fait vivre un amour meurtri qui te blessera à chaque fois. La preuve, récemment j'en ai encore fait les frais, pensant que c'était l'homme idéal, je me suis retrouvée humiliée, le retrouvant lui dans les bras d'une autre.

Mais à chaque relation que j'ai terminé, après un certain temps, pour me réhabituer au célibat et me changer les idées, j'allais dans des bars, mais à chaque fois je recommençais à fréquenter des garçons. En même temps je n'y peux rien. Il m'attire tous.

J'appuie toujours sur mes notes, les paroles me reviennent soudainement en tête, ces paroles qui me tue mais qui sont si réel sur ce que je ressens. Alors que je tape sur mon piano, des larmes commencent à couler le long de mes joues, ma gorge se sert et je commence à chantonner ces paroles qui me font si mal.

J- "Je suis encore amoureuse de toi..."

Les pleurs sont tellement présents sur mon visage que ma vision se trouble.

J- "Délaissée, triste et seule, je me retrouve là."

je suis presque incapable d'apercevoir mon piano, ma gorge est nouée de dégoût.

J- "À chanter notre rupture sur piano."

Ça en est trop, pourquoi je me fais du mal comme ça ? Je ferme le clapet du piano, je m'en vais me poser sur mon fauteuil, le regard dans le vide se dirigeant vers mon plafond, mon corps allongé de tout son long sur mon canapé, les larmes coulant à flots, mon cœur est brisée en mille morceaux.

J'ai encore une fois fait confiance aveuglément à quelqu'un, je lui aurait tout donné, quitte à me mettre en faillite ou dans de mauvaises situations, mais pour lui je n'étais rien à part une conquête.

J'entends le parquet du premier étage craquer, je me relève subitement et essuie les larmes qui pouvait être apparentes sur mon visage, il faut que j'arrête de penser à lui, de toute façon c'est fini et il n'y aura pas de marche arrière, pas de retour dans le passé et encore moi de pardon.

Alors faut que j'arrête de penser à ce qu'aurait donner la vie s'il ne c'était rien passé ce soir là, que j'arrête de penser à pourquoi il a fait ça, que j'arrête de penser à lui tout court. Je vois du coin de l'œil, Hortense descendre l'escalier, à sa vitesse qui lui est propre. Elle me voit et m'offre un grand sourire qui me réchauffe le cœur.

Finalement, je me dis que c'est plutôt pas mal d'avoir une stagiaire, pile quand ceci m'arrive dans ma vie. Parce que sans le savoir, Hortense me fait penser à autre chose, elle me fait rire, sourire, elle est intelligente et très drôle mais elle est surtout attentionnée et prend soin de moi.

Sa compagnie me fait du bien et me rassure, je suis contente de ne pas traverser cette épreuve qu'est ma rupture, seule. Au final, Hortense est une bouée à laquelle je me raccroche afin de ne pas passer mes journées à déprimer.

Tout va changer. [HortyUnderscore×BagheraJones]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant