Chapitre 43: Hortense

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[Glad he's gone de Tove lo]

On est posé dans le jardin de la graphiste, moi sur mon ordi retouchant les photos, petite bière à la main. Justine, chantant et dansant sur les musiques qu'elle a mises sur son enceinte depuis mon ordinateur, je cite "oui mais toi c'est pas juste, tu as la version craquée de Spotify".

L'heure approche fortement les 18h alors, étant en stage chez une sudiste, ce serait un sacrilège de ne pas faire un apéro avant le repas. Je la regarde tout ramener, pour préparer ce fameux moment de la journée.

H- tu veux de l'aide au lieu de faire 45 aller-retour ?
J- nan t'occupes, continue de bosser sale gosse.
H- Justine on va se battre !
J- ramène tes échasses demi-portion.

Je la vois revenir le sourire jusqu'aux oreilles. Je suis indignée parce qu'elle vient de me dire.

H- re-dit une chose comme ça, je te monte en l'air.
J- quand tu veux, j'attends que ça.

Elle retourne dans la maison, je reste perplexe face à sa réponse. Elle vient vraiment de me dire qu'elle attendait ça ? Non c'est pas possible j'ai dû rêver. Elle revient et se pose à côté de moi. Elle pose sa tête sur mon épaule et je la repousse.

H- tu penses vraiment que tu vas squatter mon épaule alors que tu viens littéralement de me demander d'amener des échasses ?

Je la vois faire la moue, je rigole et elle finit par me dire avec un sourire taquin.

J- t'as pas l'air d'être tant énervé que ça.
H- parce que je le montre pas.
J- okay !

Je fronce les sourcils face à sa réplique, mais aucune réponse de sa part. Elle n'a pas l'air si frustrée que ça, de ne pas me voir en colère. À la place elle se lève et retourne à l'intérieur. Le refrain de la musique se lance je hurle ces paroles que je connais par cœur.

H-"Never no tears for that sucker. Only one dick, that's a bummer !"

J'entends Justine hurlait au loin, alors je m'arrête de chanter pour l'écouter.

J- JE SAIS QUE LES BITES C'EST ENNUYEUX POUR TOI, T' AIMES LES FEMMES HORTENSE.
H- putain mais ta gueule !

Je me remets à me concentrer sur mon ordinateur. Je ne peux m'empêcher de rigoler à ce que la graphiste vient de dire. Je ne sais pas si elle le fait exprès ou elle a réellement pas compris, mais ce running gag me fait fortement rire. Au bout de quelques minutes, j'entends mon nom résonnait dans la maison, la voix de la graphiste me demande de venir. Je la rejoins et elle me tends un paquet.

J- tiens, je l'avais pris pour moi mais c'est trop petit. Toi ça t'ira, j'en suis sûre.

Elle quitte la salle de bain me laissant seule avec ce colis dans les mains. J'ouvre ce paquet et désespère en voyant le contenu. Une robe. Justine m'a filé une robe. Bon tant pis, je vais l'essayer pour lui faire plaisir. Je l'enfile et en me regardant dans le miroir, je dois avouer qu'elle me plaît plutôt bien finalement. Je sors de la pièce et Justine m'attend sur le palier. À peine me voit-elle que sa bouche est grande ouverte.

J- t'es magnifique.
H- merci.

Je replace ma mèche derrière mon oreille et elle me confirme.

J- garde là, je t'en fais cadeau.

Je me rapproche d'elle, lui embrasse la joue et la remercie de ce cadeau. Elle s'embrase à mon contact. Je retourne dans la salle de bain et me change. Justine m'a attendu pour redescendre ensemble dans le jardin.

On redescend retrouver son Jardin, j'avance vers la table et constate que mon téléphone est allumée. Je m'approche et découvre les plusieurs appels manqués de ma mère ainsi qu'un message me demandant de la rappeler.

J'attrape le téléphone dans mes mains, fais un signe à la graphiste de se taire et mets ma mère sous haut-parleur. Les bips d'appel résonnent dans le jardin, tandis que Justine s'empresse d'éteindre la musique sur mon ordinateur. un blanc s'installe tandis que mon interlocuteur décroche enfin.

H-allô ?
MH-Hortense ma puce ! Comment tu vas ? Ça fait 2 semaines et demie qu'on a plus de nouvelle de toi.
H-ça va.
MH- et avec ta maître de stage ? Elle avait l'air sympa, j'espère que c'est réellement le cas !
H-oui, t'inquiète pas de ça.
MH-tu es sure que tu vas bien Hortense ? 
H-oui oui, je-juste je sais pas quoi te dire...
MH-Oh d'accord. Dit moi tu pourrais me passer ta maître de stage ?

Je tourne mon regard vers la graphiste l'interrogeant. Elle me regarde et me fait un signe de mort. je lui répond en haussant mes épaules comme pour lui dire qu'elle n'a pas vraiment le choix. Je lui envoie le téléphone et elle répond d'un voix tremblotante.

J-bonjour !
MH-bonsoir jeune demoiselle. 
J-bonsoir excusez moi.

Je la regarde en rigolant silencieusement, très clairement je me fous de sa gueule. Elle me regarde avec son regard noir peu crédible, en continuant d'échanger avec ma mère.

MH-elle ne vous embête pas trop ? sinon n'hésitez pas à la corriger !
J- je ne l'entends presque pas.
MH-tant mieux, j'espère qu'elle apprend des choses et que vous travaillez bien.

je penche la tête en fronçant les sourcils. Ça doit bien faire 5 jours que nous n'avons pas fait de nouveau projet, puisque la graphiste le faisait soit seule et rapidement soit nous n'avions pas de nouvelle commande.

MH-merci de cet échange, je pourrais récupérer ma fille ?
J-euh oui pas de soucis, je vous la repasse.

Elle me tend mon téléphone que je récupère en manquant de le faire tomber. je me lève et m'écarte de Justine. Je veux discuter seule à seule avec ma mère.

MH-elle a l'air sympathique cette demoiselle.
H-elle est exceptionnellement gentille et talentueuse, si c'est ta question maman.
MH- elle te plait ? 
H-non !
MH- tant mieux ! j'en ai marre de te voir sortir avec des femmes. Franchement Hortense, tu te rends pas encore compte que c'est pas un amour sain ? je suis sure que c'est depuis que tu as rencontré cette fille de ta promotion que tu es devenu Bisexuel, non mais honnêtement qu'elle idée d'aimer les 2 sexes et encore plus le sexe opposé !
H-Maman...
MH-Hortense, ouvre les yeux ? regarde où ça t'as mené d'aimer cette fille. Tu sais bien que moi et ton père t'acceptons mais quand même, là il faut que reconnaître qu'on a pas totalement tord.

J'inspire un long coup. Tout ce que je redoutais après 2 semaines sans parler à ma mère est en train de se produire. Mon cœur se serre, les larmes me montent. 

H- faut que je te laisse maman, je dois aller manger.
MH-d'accord Hortense, passe une bonne soirée ma puce ! j'ai hâte de te revoir.
H-moi aussi maman...

Je quitte l'appel. Je suis toujours assise au fond du jardin de Justine, mon cœur est meurtri par les mots de ma mère. J'ai besoin de rester seule encore quelques minutes.

Tout va changer. [HortyUnderscore×BagheraJones]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant