Deux ans plus tard
Préfecture de Kyoto, Japon
Je suis scotché debout devant la télévision, un sourire aux lèvres exprimant toute ma fierté envers ce jeune journaliste présentant un reportage sur le festival de la musique en France.
— Il a l'air de te plaire ce reportage, lance Léo derrière-moi, occupé à tapoter sur son ordinateur portable.
Je me retourne.
— En effet, mais disons que c'est plus le journaliste qui me séduit, répondis-je en jouant avec mes sourcils.
Il finit ce qu'il avait à faire et se lève pour me rejoindre et regarder avec moi.
— Pas certain qu'il aurait dû porter cette veste, remarque-t-il en plissant les yeux.
— Ne raconte pas n'importe quoi, tu es super avec.
Il rougit et j'embrasse sa tempe.
Je dépose la télécommande près des cadres photos où celui de ma mère et mère trône toujours, mais cette fois-ci près de nos photos de couple que nous avons parsemé au fil des années.
Bien des choses ont évolué pendant ce temps. Léonard a eu son diplôme, ce qui lui a ouvert des portes et octroyé une place pour un prestigieux poste au sein d'une grande chaîne de télévision. Les images qui sont affichées sont le reflet d'un travail acharné. Son plus grand reportage jusque-là et je suis certain qu'ils se succéderont. J'ai foi en lui, davantage qu'à moi-même. J'espère qu'il sait à quel point je suis fier de lui.
Une notification de message retentit depuis son portable. Il le sort de la poche de son jean et hésite un moment à répondre après sa lecture. Je le devine tracassé.
— Quelque chose ne va pas ?
— Non... c'est rien. Juste ma mère qui me félicite pour ça, dit-il en désignant le reportage.
Voilà un parfait exemple de ce qui a changé. La relation avec ses parents. Le fait qu'il leur annoncé notre relation peu de temps après note officialisation, n'avait pas arrangé le conflit perpétuel généré par ce silence. Il a fallu du temps pour que sa mère et son père puisse dialoguer avec leur fils, sans se jeter des reproches à la figure. Si au départ ils étaient contre que leur fils soit gay et en couple avec un homme plus âgé, aujourd'hui, leur mentalité a changé, en bien. Certes, nous n'avons jamais discuter. Le peu de mots que nous nous sommes échangés se faisaient via Léonard. Mais à partir de l'instant où il a réussit ses études, ils se sont montrés plus attentifs. Je suppose que ça a un lien avec moi. Ils ont du voir que j'étais une bonne influence pour lui. Quelques fois, il lui ait arrivé d'envisager arrêter ses études à cause du rythme que ça lui imposait. Je lui avait dit de ne jamais baisser les bras, que je serai toujours là pour le soutenir dans les moments les plus difficiles, comme les plus faciles. Il n'est pas question de l'abandonner.
— Et ça te contrarie ? demandé-je, perplexe.
— Non, c'est pas ça. Elle se demandait aussi quand je rentrais. Oh... et à propos, ils veulent te rencontrer. Ils sont sur Paris en ce moment, alors... on peut organiser ça à notre retour de vacances. Qu'en penses-tu ?
Je me mets face à lui et caresse sa joue.
— Ce sera avec grand plaisir. Et avant que tu me le demande : oui, je le pense sincèrement. C'est l'occasion idéale de les rencontrer.
— Alors... je le lui dirai. Merci, Take.
— Mais voyons, de quoi ?
— D'être un homme si formidable.
C'est à mon tour de rougir.
Je pourrai lui dire qu'il l'est tout autant, mais je me retiens. D'une parce qu'il le sait et de deux, parce que je le lui dit plusieurs fois par jour et que ça n'en finirai pas.
Je me contente de lui sourire et de déposer un baiser sur ses lèvres.
Les informations touchant à sa fin, Léonard propose de nous installer sur la terrasse que nous avons aménager pour plus de confort, avec petite table et coussins, afin de prendre l'apéritif au coucher de soleil. Il part en premier, me laissant le temps de récupérer une petite boîte, acheté en France il y a un petit moment déjà. J'attendais le bon et j'ai bien l'impression que c'est maintenant.
Léonard étire ses bras, face à la vue tandis que je me faufile derrière lui, posant un genou à terre.
— Dis, tu crois qu'on pourra faire une petite excursion en forêt demain ? demande-t-il. Il paraît que c'est le temps idéal.
Je prends une grande inspiration et ouvre l'écrin.
— Dārin ?
— Hum ? fait-il avant de se retourner et de réaliser ce qui se passe.
Il baisse la tête, sa mâchoire en tombe.
— Voilà deux ans et demi que tu es rentré dans ma vie et que je chérie chacune de mes journées avec toi, car tu es constamment dans mon cœur. Je sais que nous nous connaissons pas depuis un certain nombres d'années, pourtant, c'est comme si je t'avais toujours connu. Et il est hors de question de passer une année de plus sans t'appeler mon époux. Veux-tu m'épouser ?
Les battements erratique font trembler ma poitrine.
Son souffle se coupe et les larmes s'accumulent dans ses yeux.
— E-Est-ce... que... c'est réel ?
— Oui, dārin. Il ne s'agit pas d'un rêve.
— T-Tu... veux que je sois...
— Mon époux ? souris-je. Oui, plus que tout au monde.
— Oh mon dieu ! s'écrie-t-il en couvrant sa bouche et en s'esclaffant, ou en pleurant, difficile de savoir. Mais bien sûr que je le veux !
J'expire dans un soulagement encore jamais vécu. Je me joins à ses larmes, passe la bague à son doit, tremblant comme une feuille, puis me relève, une paume sur sa joue tandis que l'autre tient encore sa main.
— Je t'aime tellement, Léonard. Tellement...
— Je t'aime aussi, souffle-t-il en nous embarquant dans un baiser passionné tant il est tendre.
Nos perles salées se réunissent, formant un seul et même filet de larmes.
En acceptant ce rendez-vous et sans le savoir, j'ai non seulement fait la rencontre d'un homme exceptionnel, mais aussi celle de mon destin.
Je l'ai trouvé et je ne compte pas le lâcher.
FIN
VOUS LISEZ
Seductive Therapy (romance MxM)
Romance[1ER JET TERMINÉ ET NON CORRIGÉ] Quand plaisir et apprentissage font bon ménage. Léo, jeune étudiant de 24 ans à l'université de journalisme, n'a jamais connu le plaisir que peut procurer le sexe entre hommes, même si son attitude désinvolte et prov...