31 - to the moon and back

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À cœur ouvert

À cœur ouvert

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JAREK

La sonnerie qui retentit à dix-huit heure est un véritable soulagement. La journée a été longue et je suis affreusment fatigué. C'est peut-être une impression renforcée par le fait que j'attendais impatiemment d'être en week-end et surtout par la décision que j'ai prise après des heures à ruminer dessus.

Monsieur Hernandez finit de nous dicter nos devoirs sous le brouhaha des chaises qui grincent au sol et les bavardages. Désintéressé, je me lève brusquement malgré mes muscles endoloris d'être resté assis deux heures dès que je vois Ichiro franchir la porte promptement. Je me tourne vers le fond de la classe et mon regard croise tout de suite celui de Kessyah. Je n'ai pas besoin de lui expliquer quoi que ce soit qu'elle comprend. Elle me fait un signe de tête et se lève précipitamment pour me rejoindre. Après un rapide "au revoir !" marmonné à notre professeur, on se retrouve à trottiner dans les escaliers pour arriver au niveau d'Ichiro.

— Ichiro, attend ! l'appelle Kessyah quand on franchit le portail.

Il n'avait visiblement aucune idée qu'on le suivait puisqu'il se retourne dans un petit sursaut avant de faire plusieurs pas en arrière pour nous rejoindre. Ses sourcils se froncent sous l'incompréhension mais il ne pipe pas un mot, attendant qu'on s'explique. Toutefois, en voyant Kessyah pantelante, il sort la gourde qu'il garde toujours dans son sac et lui tend.

— Elle n'a toujours pas de cardio, finis-je par dire pour briser le silence.

Pendant quelques secondes, je me demande s'il va accepter de nous parler ou si on finira par partir chacun de son côté en s'ignorant comme on le fait depuis des semaines. Je dois avouer que les battements de mon cœur s'accélèrent sous l'attente. À l'affût de ses moindres gestes, je guette sa réaction. Mes ongles s'enfoncent dans mes paumes et y laisseront pour sûr des croissants de lune. Quand tout à coup, le scepticisme sur son visage s'efface pour laisser place à un sourire taquin que je ne lui avais pas vu depuis longtemps.

— Certaines choses ne changeront jamais, répond-t-il dans un petit rire.

Après avoir bu plusieurs gorgées d'eau, la concernée nous fusille du regard à tour de rôle.

— T'as vu la taille de ses pas aussi ! se plaint-elle, puis elle se tourne vers Ichiro en croisant les bras sur son torse. Franchement, c'est injuste que des filles comme moi se font traiter de girafe depuis la primaire alors que de véritables géants comme toi n'ont jamais reçu la moindre insulte.

Je retiens difficilement un sourire face à sa mine boudeuse puis mon regard croise celui d'Ichiro qui lève les yeux au ciel et ne se gêne pas pour se marrer.

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