28 - worst mistake ever

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Les blessures du passé

Les blessures du passé

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KESSYAH

2 ans et 6 mois auparavant

La première chose que je me dis en franchissant cette porte, c'est : je n'ai pas ma place ici. Encore quelques mois plus tôt, je ne me serais jamais cru capable de faire le mur et de m'enfuir de chez moi en douce pour me rendre à une fête à laquelle mes parents m'avaient interdit de mettre les pieds. Pourtant, me voici ce soir face à une horde de collégiens - futurs lycéens plus exactement - alors que mon coude m'est encore douloureux après que je sois descendue par la fenêtre de ma chambre qui est au premier étage, heureusement. Mes yeux balaient anxieusement ce nouvel environnement. Quelques personnes viennent de l'autre collège de la ville, mais la majorité des visages me sont familiers. Je m'avance d'un pas peu assuré dans cette antre. Tout le monde a l'air si à l'aise et semble savoir exactement ce qu'il fait, à côté, je fais tâche. Gênée, je passe mes mains tremblantes sur mon pantalon noir évasé pour le lisser.

Puis, mes yeux se posent sur lui. Au centre de la pièce, entouré d'une dizaine d'autres personnes, Lucas dit quelque chose qui fait rire tous ceux autour de lui. Comme d'habitude, il respire l'assurance et les gens semblent être naturellement attirés par son charisme. Un faible soupir échappe mes lèvres et je m'arrête inconsciemment de marcher pour continuer à l'observer. Ces derniers mois, contre toute attente, nous sommes devenus amis. Après tout le mal qu'il m'a fait, j'étais d'abord méfiante, mais c'est mon unique ami et il s'est excusé pour son comportement avec moi avant. Par contre, j'ai toujours du mal à aller vers lui quand il est autant entouré. J'ai peur qu'on se demande pourquoi il traîne avec une fille comme moi et je ne veux pas entendre toutes ces méchancetés. Je sais que même ses amis se moquent de moi dans mon dos. Mais je préfère prétendre de ne rien savoir si ça peut me permettre de continuer à traîner avec Lucas dans l'insouciance.

J'en étais là de mes pensées quand un garçon que je ne connais pas, sûrement un élève de l'autre collège, me bouscule parce qu'il ne regardait pas devant lui. Prise de court, je m'empresse de reculer, contrairement à lui, et le contenu de sa canette se déverse sur sa chemise hawaïenne.

- Mais regarde où tu marches, putain ! aboie-t-il.

Plusieurs paires d'yeux se tournent vers nous et je voudrais que le carrelage s'ouvre en deux pour m'aspirer. Je peux sentir leur regard sur moi, en train de me dévisager de haut en bas. J'entends quelques murmures. Je sais qu'ils sont à mon sujet. Et mon malaise ne fait que s'accroître. Je déteste être le centre de l'attention. Ça me rappelle certains souvenirs que je préférerais oublier à jamais. Comme être encerclée par une dizaine de garçons qui s'amusent à m'insulter et se moquer de mon physique quand j'avais huit ans.

- T'excuses pas surtout ! s'emporte-t-il, attisant encore plus la curiosité autour de nous.

Consciente que je suis sensée parler, je prends une grande inspiration par le nez pendant que mes ongles s'enfoncent dans mes paumes et je suis sûre qu'il y laisseront des croissants de lune. Je me décide à ouvrir la bouche et-

Nos combats les plus précieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant