27 - f*cking trying

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Révélations

Révélations

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ICHIRO

Boum. Boum. Boum.

Ma tête n'est plus qu'un champ de bataille où s'affrontent le peu de motivation qu'il me reste et ma résignation à accepter ma situation. Tout est foutu de toute façon. J'ouvre doucement les yeux et la lumière de ma chambre m'aveugle pendant quelques secondes. Je porte alors mes mains à mon visage pour retrouver l'obscurité qui me berçait. J'ai si mal au crâne que j'ai l'impression de recevoir des coups de marteau à répétition. Pourtant mes souvenirs sont intactes, et je sais que la réalité m'a rattrapé. Mais je ne suis pas prêt à affronter les conséquences de mes actes.

- Ichiro, m'appelle la voix inquiète de ma grand-mère.

On dirait bien que je ne peux pas fuir le monde réel plus longtemps. Je me redresse en position assise sur mon lit et ma couverture glisse de mon torse à mes genoux. Je ressens une douleur lancinante dans ma jambe droite qui me fait grimacer. Prenant sur moi pour ne pas gémir de douleur, je concentre mon attention sur les yeux inquiets de ma sœur qui se ronge les ongles et ma mamie au bord de mon lit qui caresse doucement mes cheveux. Sur ma table de chevet, mon téléphone sonne en continue et sachant pertinemment de qui il s'agit, je me contente de l'éteindre avant de le ranger au fond d'un tiroir.

- Ils ont aussi appelé le fixe, lâche Hanae.

Je retiens un soupir en passant les mains sur mon visage. Après la débâcle de la soirée du nouvel an, je n'ai pas vu Kessyah et Jarek le reste des vacances. Je me suis évidemment enquis de l'état de Kessyah qui m'a assuré que c'était sa faute et pas la mienne, et qu'elle était profondément désolée pour les discordes que cela a pu engendrer entre Jarek et moi. Mais la vérité c'est que même si les choses s'étaient passées autrement ce soir là, on aurait fini par atteindre ce point de non retour à un moment ou un autre. Je pense juste que nos vies à tous les trois ont trop évolué ces derniers temps pour que rien ne change entre nous, et visiblement, il s'agit du genre d'épreuves auxquelles on doit faire face seul.

- Depuis la rentrée, ils ont appelé plusieurs fois mais là c'était toute la matinée, précise ma mamie.

Une première semaine de cours est passée et je n'ai pas mis les pieds au lycée. Je n'en avais ni la force ni l'envie. J'alternais entre les courses de moto et glander chez moi. J'ai conscience de tout faire de travers en ce moment et j'avais prévu de revenir aujourd'hui pour reprendre ma vie en main. Après tout, on devait passer pour notre exposé en histoire à huit heures. Le problème c'est que je ne suis jamais venu.

Hier soir, j'ai rejoint Hawk pour qu'on se mette au clair. Je veux m'éloigner un peu de tout cet univers illicite parce que je reconnais que ça m'a apporté plus de soucis qu'autre chose. Peut-être que l'argent que j'ai gagné ne vaut pas la peine que je devienne quelqu'un de si différent. Qui ment à ses proches. Qui se renferme sur lui-même. Qui néglige les cours. Qui se bat. Quelqu'un de pathétique.

Nos combats les plus précieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant