18. La mission

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 Adam marche au bord de la route. Le contact de sa chemise humide lui est désagréable, il tuerait pour une douche bien chaude.

– Comment tu te sens ? demande Thomas quand il revient près de la voiture.

– Mal.

– T'es sûr que tu veux pas rentrer chez toi ?

– Ça va passer.

Sa valise est restée dans le coffre. Adam l'ouvre, en tire une chemise propre, se change sur la banquette arrière. Thomas fait bien attention à ne pas regarder dans sa direction.

– T'es malade en voiture ? demande-t-il.

– Et en bateau, en avion, en montgolfière, en tout ce que tu veux. Il n'y a que le train que je supporte.

– J'avais pas remarqué.

– Je te l'ai dit. Tu conduis bien.

Adam va fouiller du côté du siège passager, regarde par terre.

– C'est ça que tu cherches ? demande Thomas en lui tendant sa cravate.

– Merci, répond Adam.

Il la noue autour de son cou. Sa veste l'attend, suspendue à un appui-tête. Il se souvient l'avoir abandonnée derrière lui, en vrac sur le siège. Il l'enfile, elle n'a pas un pli.

– Pourquoi tu m'as pas demandé de t'emmener ? J'aurais pu, tu sais.

– Laisse tomber. C'est entre Lacourt et moi.

Encore barbouillé, Adam s'installe sur le siège passager. Thomas se met au volant, attend son assentiment pour démarrer. Sa conduite est aussi fluide que d'habitude. Adam ouvre la fenêtre en grand. Vingt minutes plus tard, il entrevoit le site. Tout, ici, est plus petit qu'au siège : le parking, la guérite qui sert de PC sécurité, les bâtiments : une usine de production et un hangar de stockage.

Lacourt et son fils quittent la guérite pour les accueillir.

– Je préférerais attendre dans la voiture, si ça te dérange pas, dit Thomas.

– Ça risque d'être long.

– J'ai des heures de sommeil à rattraper.

– Comme tu veux, soupire Adam.

***

La visite du site s'est déroulée sans encombre. La production des tamis débutera en petite série dès le mois prochain.

– Une formation de dix jours est prévue pour les opérateurs, explique Jérôme. Notre prestataire a fini l'installation des deux lignes de production la semaine dernière. Tous les voyants sont au vert.

Adam demande à voir les filtres à disque rotatif, le produit phare du site et pose toutes ses questions. À treize heures passées, il regagne la voiture. Thomas se réveille quand la portière s'ouvre.

– Ça s'est bien passé ? demande-t-il en se massant la nuque.

– Lacourt a dit qu'il ne te payait pas à te tourner les pouces dans une voiture.

– J'avais pas envie de voir Jérôme. Et si j'étais retourné à STL, il m'aurait reproché de t'avoir fait attendre sur le parking.

– Je sais, murmure Adam.

Il consulte son téléphone. Le message de Malika attend toujours qu'il le lise. Elle lui demande de l'appeler, il s'exécute.

– Faut pas être en train de mourir avec toi ! crie-t-elle en décrochant.

Une petite histoire de vengeanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant