Chapitre 40 p1

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Devon

Les rayons du soleil au travers de mes fenêtres me sortent des bras de Morphée, enfin d'Elena. Je prends quelques instants pour la contempler, endormie, la bouche demi-ouverte laissant entrevoir ses dents blanches et un bout de sa langue. J'aurai envie d'y enfoncer ma queue, de sentir la chaleur de ses lèvres autour de ma verge. Il me faut un temps pour me ressaisir et faire redescendre cette trique matinale à la simple vue de ce corps nu dans mon pieu.

J'ai à faire aujourd'hui. Je n'ai pas oublié la promesse silencieuse que je me suis faite hier. Tout mettre en œuvre pour la protéger, à n'importe quel prix. Je dois passer voir Jack et tenter de négocier sa sécurité. Avant d'aller dans la gueule du loup, parce que ouais, au vu des derniers jours, aller lui parler directement s'apparente à avoir des envies suicidaires... j'anticipe les potentiels rapports que je vais devoir lui donner. Je dois rejoindre Scott pour lui parler de mes récentes découvertes.

— Hé Dev ! Chaude la petite salope que tu nous as ramenée hier !

Je m'arrête net, interrompant ma marche, et pivote lentement vers la droite. Ryder est là, accoudé au bar, une bière à la main malgré l'heure matinale.

— Tu nous la prêtes pour qu'on la fasse crier aussi ? Se marre-t-il tout en mimant des gestes obscènes.

Les gars autour de lui se marrent. Il n'est même pas 9 h 30, et ces connards carburent déjà. Son sourire mauvais s'élargit en voyant que ses mots ont attiré mon attention. Mon sang bouillonne, et il me faut toute ma maîtrise pour ne pas lui éclater sa putain de chopes en pleine face. Gardant un masque impassible, je le fixe de la tête aux pieds. À côté de lui, Scott et Waren se figent, leurs visages devenant livides en une fraction de seconde. Eux ont deviné avec qui j'ai passé ma nuit, sans aucun doute. On repassera pour la discrétion.

— Hé Ryd', pour ça, faudrait-il que tu saches te servir du truc minable que t'as entre les jambes.

Il se redresse d'un coup, les traits déformés par la colère. Il fulmine. Ses acolytes n'en mènent pas large, comprenant que je ne suis pas d'humeur. J'attends qu'une chose, qu'il réponde et que je puisse lui en coller une. Mon poing me démange, et j'espère qu'il fera l'erreur de vouloir m'affronter. C'est une question de secondes avant que la situation ne dégénère, et je n'attends qu'un mot de travers pour lui faire un ravalement de façade.

— T'as raison je vais te laisser ta pouffe d'hier soir, j'ai toujours la petite infirmière dans le viseur, fit-il en agrippant ses couilles à travers son jean.

Oh le fils de pute.

Il n'a même pas le temps de me voir arriver à sa hauteur qu'il finit encastré le dos contre la table voisine. Je vois rouge, la bête qui sommeille en moi ne demande qu'à extérioriser toute cette rage que je contiens depuis des jours. Les yeux écarquillés Ryder m'implore de le lâcher, mais je n'entends quasiment rien, la colère bourdonnant dans mes oreilles.

— Tu la regardes, je te crève les yeux. Tu lui parles, je te coupe la langue et je te la fais bouffer. Tu la touches, je te coupe les mains, une à une, puis je t'étouffe avec ce qui te sert de bite. Tu m'as compris ?

Il acquiesce rapidement, et je le relâche après mettre assuré d'une pression contre sa gorge que le message était bien passé. Encore un peu et il appelait sa mère.

Scott me tire doucement en arrière, tentant de faire redescendre l'ambiance.

Un pas en arrière, puis un autre, la tension qui m'anime a du mal à d'estomper. Je les regarde un à un, traduction : ça vaut également pour vous. Vu leurs têtes, ma réaction doit paraitre complètement disproportionnée, c'est l'effet de ma brune.

Black Shadow : l'écho des secretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant