Chapitre 25 | Cœurs brisés (2)

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Les mots, pleins de sincérité et de dévouement, frappent comme des vagues contre le rivage de mon cœur, chaque phrase ajoutant du poids à la gravité de ma décision à venir. Les yeux de Gabriel quittent enfin sa lettre, et ce geste déclenche chez moi une crise de larmes inextinguible. Les larmes se pressent contre mes paupières, débordant et coulant sur mes joues avec une intensité brûlante, chaque goutte étant une perle de tristesse et de regret. Gabriel me serre contre son cœur pour me consoler. Ses bras, tendus autour de moi, sont comme des piliers solides dans un océan de confusion émotionnelle, une tentative désespérée de me garder proche malgré la tumultueuse tempête que je traverse. Ses bras sont une ancre dans l'ouragan de ma détresse, mais la mer de mes émotions ne cesse de déferler. Ces larmes sont un mélange de bonheur profond et de tristesse déchirante. Chaque larme est une manifestation de ma douleur, de ma culpabilité, et de l'agonie de devoir trahir l'amour sincère qu'il me porte.

Je cherche encore un moyen de contourner le dilemme posé par Isabelle, mais rien ne me vient à l'esprit. Je suis comme une exploratrice perdue dans un labyrinthe sombre et sans fin, chaque recoin apportant de nouvelles couches de désespoir. Je suis dans une voie sans issue, un labyrinthe d'émotions sans issue visible, où chaque solution semble encore plus douloureuse que la précédente

Chaque souffle que je prends semble alourdi par l'impasse dans laquelle je me trouve, la respiration elle-même devenant un rappel de l'issue inévitable. La culpabilité de devoir le quitter malgré tout ce qu'il m'a offert, de devoir détruire le rêve qu'il a construit avec tant d'amour, m'écrase comme une pierre froide sur mon cœur. Je me demande comment je pourrais un jour me pardonner cette trahison, cette fausse promesse, et je m'efforce de ne pas céder à l'envie de crier, de hurler ma douleur et ma révolte contre le destin cruel.

Je suis consciente des risques qu'il encourt aussi, les répercussions désastreuses qu'il pourrait subir en ayant accepté ce faux mariage, ignorant totalement les circonstances irrégulières de ma mère. Mon cœur se brise en un million de morceaux, rien qu'à l'idée de ce que je vais faire du sien. La pensée de causer une telle douleur à quelqu'un qui m'aime et m'a soutenue si profondément me consume de l'intérieur. Alors je décide de le faire le plus rapidement possible, en espérant que la douleur ne sera que temporaire, comme lorsque l'on arrache un pansement, avec l'espoir que la souffrance rapide et intense sera suivie de soulagement. La décision est prise, froide et impitoyable, comme une lame acérée tranchant à travers la chair et les tissus de mon âme. Je prends une profonde inspiration, mon souffle court et saccadé, et enfile le masque d'une Mia dans un monde parallèle, un masque de froideur et de détachement que je force à tenir, malgré le tremblement de mes lèvres et la brûlure dans ma poitrine. Puis je me lance dans un ultime mensonge :

— Gabriel, je pense que notre contrat arrive à son terme.

Le visage de Gabriel se décompose littéralement, comme si chaque mot que je viens de prononcer était une déflagration dans la pièce. Son expression passe du bonheur radieux à une douleur cruelle, ses yeux s'écarquillant sous l'effet du choc, ses épaules se voûtant imperceptiblement sous le poids d'une révélation dévastatrice. Il ne s'attendait certainement pas à cette réponse suite à sa déclaration. Moi non plus, d'ailleurs. J'aimerais pouvoir lui dire que je n'en pense pas un mot et que je l'aime plus que tout. Que chaque mot prononcé précédemment est un coup de poignard dans ma propre poitrine. Que moi aussi, j'ai envie de passer le reste de ma vie main dans la main avec lui. Mais cette pensée est une illusion, un rêve inaccessible qui se brise contre les rochers de la réalité. Mais je ne peux pas. Isabelle m'a volé ce choix, et je me sens comme une prisonnière de mon propre destin. Une prisonnière dont les chaînes sont faites de promesses brisées et de regrets impossibles à ignorer. Avant qu'il ne puisse réagir verbalement, je lui confie :

— Je ne peux plus faire semblant Gabriel. (Dans un sens, cette déclaration est vraie.) Je suis désolée, je sais que nous avions convenu d'un arrangement de deux ans, mais je me rends compte que c'est trop dur pour moi.

— Je ne comprends pas, Mia, chuchote Gabriel, d'une voix brisée. (Ses mots sont un murmure désespéré, un appel à une compréhension qui semble hors de portée.) Je pensais que tu partageais mes sentiments.

Ses yeux se noient dans une mer d'incompréhension et de chagrin, chaque battement de cil un reflet de son espoir s'effritant. Mon cœur se serre, torturé par le mensonge. Chaque mot que je prononce est une éraflure sur la surface fragile de son espoir, une entaille qui saigne les dernières traces de son amour inébranlable. Je mets mes sentiments de côté et je réponds de manière presque robotique :

— Non, Gabriel. Je faisais tout ça pour que tes parents y croient.

— Et notre nuit hier soir ? Tu ne peux pas me dire que c'était pour les yeux de mon père et d'Isabelle ?

— J'avais juste envie d'assouvir un désir charnel. Rien de plus.

Chaque mot prononcé est une morsure acérée, enfonçant les aiguilles de la culpabilité plus profondément dans ma conscience.

À ce moment précis, je vois dans son regard le miroir de mon propre désespoir, un éclat de douleur pure qui me renvoie le reflet de ma trahison. Son cœur se brise définitivement. Chaque fragment de son expression brisée est une lame de plus dans le déchirement de mon propre être. Et je n'en suis pas fière. Le poids de ma culpabilité est écrasant, un fardeau que je ne peux pas écarter, et chaque instant de silence entre nous semble amplifier l'étendue de ma trahison. Un voile de tristesse et de culpabilité obscurcit ma vision, les larmes menaçant de déborder à chaque instant, les traits de son visage se gravant douloureusement dans ma mémoire. Chaque détail de son expression me renvoyant le reflet douloureux de mon propre sacrifice. J'ai envie de pleurer, de le serrer contre moi et de lui assurer que je parle sous la contrainte. Mais je ne peux pas. Les mots restent coincés dans ma gorge, le poids de ma décision les empêchant de se libérer. Alors, je me contente seulement de lui dire :

— Désolée si je t'ai fait croire le contraire. Je ne voulais pas te blesser.

Chaque mot prononcé est une tentative désespérée de panser les plaies que je viens d'infliger, une manière de me soulager en partie de la douleur que j'ai causée. Et pour la première fois depuis le début de la soirée, je suis entièrement honnête avec lui. Cette confession est à la fois une libération et une condamnation, le début de la fin d'un amour que je suis contrainte de détruire. Gabriel se détache enfin de moi et laisse tomber sa tête entre ses mains. Son corps semble se replier sur lui-même, comme une coquille vide laissée derrière une vague déferlante, une image poignante de l'effondrement émotionnel. Je me lève doucement, en tâchant de toujours ne laisser transparaître aucune émotion. Chaque mouvement est une épreuve, chaque geste une confirmation de la séparation imminente. Mon cœur bat avec une intensité douloureuse, chaque pas me rapprochant d'une conclusion inévitable. Je rassemble mes affaires et quitte la chambre. Le bruit de mes pas résonne comme des coups de tambour dans le silence lourd, chaque écho accentuant la gravité de ce que je fais. Je jette un dernier regard à Gabriel, totalement démuni, son visage marqué par la dévastation et l'incompréhension, un regard qui se gravera à jamais dans ma mémoire. Avant de fermer la porte violemment. Le claquement de la porte est comme une sentence, une séparation brutale qui résonne dans le vide de mon cœur. Ce n'est qu'à ce moment-là que je m'autorise à être la vraie Mia et à fondre en larmes, exprimant ainsi ma peine de cœur. Les larmes coulent librement, chaque goutte étant une libération de la douleur accumulée, un soupir de tristesse et de regret.

Je me demande comment j'aipu en arriver là, comment je vais pouvoir vivre avec le poids de cettedécision. La tristesse m'envahit, une vague déferlante d'émotions brisées et desouvenirs heureux maintenant impossibles à vivre. Chaque souffle est une luttecontre la douleur, chaque pensée un rappel cruel de ce que j'ai perdu et de ceque j'ai imposé à quelqu'un que j'aimais réellement.


***

Coucou ! Comment allez-vous ?

- Quels sont vos avis sur ce chapitre ?

- Est-on arrivé à un point de non-retour dans la relation Mia et Gabriel ?

- Que se passera-t-il dans la suite du roman ?

Merci pour votre soutien, je vous donne rendez-vous demain !

xoxo

Un Mal pour un BienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant