Chapitre 30 | Une fin heureuse ? (2)

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Je tombe des nues. Donc depuis des mois, ma mère était au courant de tout et elle ne l'a pas dit ? Je ressens un étrange sentiment de trahison à l'égard de ma mère, une douleur que je n'avais jamais éprouvée auparavant.

— Pour me protéger moi ? je répète.

— Oui, nous avions compris qu'Isabelle ne te lâcherait pas tant que tu ne serais pas partie. Paula, enfin Halima, m'a donc mis au courant de ton envie de déménager à Madrid et de recommencer vos vies. J'ai donc voulu apporter ma pierre à l'édifice, car après tout c'est de ma faute si tu t'es retrouvée dans une situation pareille.

— Non Gabriel, il n'y a pas de fautif pour ça. Mais je me demande, comment as-tu fait pour mon admission à l'Instituto Universitario de la Danza Alicia Alonso ?

Gabriel se gratte l'arrière de la nuque, comme gêné d'avance de la réponse qu'il me donnera. Je comprends instantanément.

— Tu as des contacts là-bas également ? je devine avec presque trop de facilité.

— Oui, mais le conseil d'admission a tout de même vu les vidéos que ta mère m'a données. Ils ont réellement été impressionnés par ton talent.

Je rougis suite à ce compliment. Je suis sincèrement touchée par le plan élaboré par Gabriel et ma mère dans mon dos, mais je ne me sens pas à l'aise avec tout cela. La situation est bien trop complexe pour se résoudre simplement. Il faut l'accepter, parfois dans la vie, les choses ne se finissent pas par un « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants ».

— Merci beaucoup Gabriel, pour tout ce que tu as fait. Mais je ne peux pas accepter.

— Pourquoi donc ?

— Parce que si j'accepte, cela signifiera que j'aurai toujours un lien avec toi et je ne peux pas risquer cela pour la sécurité de ma mère. Nous nous remettrons de cette peine de cœur, et un jour, tu épouseras une autre femme et j'espère que j'arriverai à me réjouir pour toi.

Mon cœur se serre à cette pensée, mais je pense qu'il s'agit de la meilleure chose à faire. Cependant, une partie de moi est en désaccord avec cette décision, tourmentée par le poids des souvenirs et des émotions partagés. Mais Gabriel ne semble pas de cet avis et il me le fait comprendre :

— Mais ce n'est pas ce que je veux. Tu es la seule avec qui je veux passer le reste de ma vie Mia ! Je t'aime et je n'abandonnerai pas tant que tu ne seras pas de nouveau ma femme.

Le crépuscule enveloppe la scène d'une atmosphère tendre et romantique. Je tente de protester, mais Gabriel me devance en attrapant mes deux mains et en les approchant de son cœur palpitant :

— Isabelle n'est pas à craindre, ce n'est pas elle qui a le pouvoir chez moi. Je m'affranchirai des privilèges de mon nom de famille, ce n'est pas important pour moi.

— Et ton père ?

— Mon père se fiche de moi, tout ce qui l'intéresse c'est son empire. Moi, je me fiche de la fortune des Montclar. Certes, je ne me plains pas, j'ai eu une vie très facile grâce à elle, mais aujourd'hui je me rends compte que tout cet argent ne me servirait à rien, si je ne peux pas t'avoir à mes côtés. (Il aborde ensuite un sourire malicieux.) Et puis, la loi française l'empêche de me déshériter.

Je rigole de bon cœur, me débarrassant de toutes mes craintes. Gabriel se met à genou, et ressort l'écrin rouge qu'il m'avait présenté il y a presque six mois.

— Mia Cruzado El Shami, accepterais-tu de redevenir ma femme ?

Un sentiment de joie pure me traverse tout le corps, mais je me sens également déstabilisée. Avant que je ne puisse donner ma réponse, Gabriel ajoute une précision :

— Et cette fois, ce sera mon oui contre ton nom.

La lueur orangée du crépuscule se mêle aux ombres naissantes, enveloppant la scène d'une chaleur douce et mélancolique. Gabriel, toujours à genou, regarde dans mes yeux avec une intensité douloureuse.

— Mia, il n'y a pas de doute, tu es celle avec qui je veux partager ma vie. Mais je comprends tes craintes, et je ne veux pas que tu prennes une décision que tu pourrais regretter plus tard.

Je sens le poids de ses mots. Une partie de moi désire ardemment accepter sa demande, tandis qu'une autre reste suspendue dans l'incertitude. La nuit tombe, et avec elle, une décision cruciale doit être prise.

— Gabriel, je t'aime aussi. Mais je dois être honnête avec moi-même. Je ne peux pas m'engager dans cette voie sans être certaine que nous pourrons surmonter tous les obstacles ensemble.

Gabriel hoche la tête, compréhensif, mais son regard trahit une tristesse palpable. Il se lève doucement, rangeant l'écrin avec un soupir lourd.

— Alors, peut-être que notre amour a besoin de temps. Peut-être que nous devons trouver une voie où nous pourrons nous reconstruire séparément pour mieux nous retrouver.

Je le regarde, les larmes aux yeux, mais un sourire timide se dessine sur mes lèvres.

— Oui, peut-être que c'est la meilleure chose à faire pour l'instant.

Nous nous prenons dans les bras, dans une étreinte émotionnelle. La promesse d'un futur incertain mais plein d'espoir flotte entre nous. Gabriel se retire lentement, laissant place à la nuit qui nous enveloppe dans son manteau étoilé.

En marchant vers des chemins séparés, nous emportons avec nous les souvenirs et les espoirs d'un futur que nous aurons peut-être la chance de partager un jour.


***

Bonjour ! Comment allez-vous après la lecture du dernier chapitre ?

- Qu'en avez-vous pensé ?

- Vous attendiez-vous à cette fin ?

- Est-ce une fin heureuse pour vous ? Ou auriez vous aimé un autre scénario ?

- Mia et Gabriel font-ils le bon choix ?

Je poste l'épilogue demain et on fera un point sur tout le roman ! Mais je souhaitais d'ores et déjà vous remercier pour tout le soutien que vous m'avez témoigné au fil des chapitres ! Cela m'a sincèrement donné de la force pour la rédaction de ce roman !

A demain pour l'épilogue qui va clore cette histoire.

xoxo

Un Mal pour un BienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant