Chapitre 15 | Préparatifs (1)

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Mon pied frappe frénétiquement le sol et je ne parviens pas à me calmer. L'ennui et la tension sont palpables dans cette pièce austère, où l'air semble lourd et stagnant. Je commence à détester cette salle d'attente. Les murs blancs et les chaises inconfortables semblent accentuer l'angoisse qui me ronge. Le sol carrelé, d'un blanc clinique, reflète la lumière froide des néons au plafond, ajoutant à l'atmosphère glaciale. Je suis de retour dans cette salle d'attente froide du médecin traitant de ma mère. L'odeur antiseptique et le bourdonnement discret des équipements médicaux ajoutent à l'inconfort. Je ressens une pointe de soulagement lorsque qu'il nous appelle, sa voix douce contrastant avec le silence oppressant de la pièce, brisant enfin le monologue intérieur qui me tourmente. Son visage est moins grave que lorsqu'il lui a annoncé son diagnostic.

— Madame Cruzado, comment allez-vous ?

Ma mère ment et répond qu'elle se sent bien, malgré ces derniers jours compliqués par une fatigue intense, comme si chaque mot était un effort surhumain. Ses yeux, habituellement vifs, semblent légèrement éteints, mais elle force un sourire que je reconnais comme un masque de courage. Le médecin, observant attentivement, semble percevoir le poids que ces derniers jours ont représenté pour elle. Il continue, sa voix empreinte d'un optimisme mesuré :

— J'ai une bonne nouvelle à vous annoncer : votre maladie évolue plus lentement que ce qui était prévu.

Le soulagement se lit instantanément sur le visage de ma mère. Ma mère et moi nous sautons littéralement dans les bras, nos cœurs battant à l'unisson dans une étreinte pleine d'espoir. Les larmes de soulagement brillent dans nos yeux comme des éclats de lumière perçant à travers une tempête. Enfin une bonne nouvelle dans ce brouillard de tristesse et d'incertitude qui nous entourait depuis des mois. L'atmosphère semble se détendre autour de nous, comme si les lourds nuages d'inquiétude se dissipent lentement pour révéler un ciel plus clair.

Dios mío ! Merci docteur, articule ma mère, les larmes aux yeux.

Elle regarde le médecin avec une reconnaissance sincère, comme si elle venait de recevoir un cadeau précieux qu'elle pensait perdu à jamais.

Nous quittons le cabinet médical, enfin soulagées. L'air semble plus léger autour de nous, chaque respiration semblant se remplir d'une nouvelle vitalité. Une brise douce et presque imperceptible semble chasser la lourdeur des semaines passées, apportant avec elle une fraîcheur bienvenue. Bien qu'elle ne soit pas encore guérie, cette nouvelle nous redonne espoir. Chaque pas hors du cabinet nous donne l'impression de marcher vers une lumière nouvelle, comme si les ombres de l'incertitude se retiraient lentement devant nous. Nos épaules se décontractent peu à peu, le poids du monde semblant se faire plus léger avec chaque mouvement, chaque souffle.

La maladie ne l'emportera pas aussi vite qu'on pouvait le craindre. Je sens un flot de soulagement mêlé d'une prudente joie, mais aussi une légère tension persiste dans mon esprit. Ma mère me serre dans ses bras et me confie avec une émotion palpable :

— Je suis certaine que c'est un signe divin. Dieu est en train de bénir ton mariage avec Gabriel.

J'en doute sincèrement, sachant pertinemment que même si la nouvelle est encourageante, la route reste semée d'embûches. Mais le sentiment de béatitude qui m'habite me rend hermétique à tout sentiment négatif pour le moment. Les pensées tourbillonnent dans mon esprit, chaque question se heurtant à l'évidence de la réalité à laquelle nous devons encore faire face. Mais la chaleur de l'étreinte et la douceur de ses paroles forment un cocon de sérénité qui m'enveloppe, me permettant de savourer cet instant de répit et de clarté.

Ma mère et moi avons prévu de passer l'après-midi ensemble, afin de s'occuper des derniers préparatifs du mariage, notamment la coiffure, le maquillage et surtout la robe. L'air est rempli d'une excitation palpable, mêlée d'anticipation, chaque instant semblant flotter dans une bulle de bonheur fragile. Nous nous rendons chez un coiffeur-maquilleur que Marlène, la wedding planner, m'a conseillé. Le salon, un écrin de sophistication moderne, est décoré avec goût : des murs aux teintes douces de crème et des sols en parquet poli réfléchissent la lumière chaude des lampes au plafond. Des miroirs ornés de lumières LED, diffusant une lueur chaleureuse, entourent les stations de coiffure, créant une atmosphère de luxe discret. Une odeur délicate de produits capillaires de luxe flotte dans l'air, mélange de fleurs fraîches et de bois précieux, rendant l'environnement encore plus agréable.

Nous choisissons ensemble un chignon sophistiqué, avec des mèches subtilement bouclées et ondulées qui encadrent mon visage avec une élégance naturelle, et un maquillage simple mais raffiné. Le coiffeur, minutieux et concentré, utilise des peignes en argent poli et des brosses en soie pour façonner chaque mèche avec une précision experte. Le parfum subtil des produits capillaires flottant dans l'air ajoute une touche de luxe à l'expérience. Le maquilleur, armé de pinceaux fins et de palettes de couleurs douces, applique chaque produit avec une douceur méticuleuse, créant un effet lumineux et frais. Les nuances délicates sur mes paupières captent la lumière, tandis qu'un soupçon de rouge à lèvres rehausse mes lèvres d'une couleur naturellement séduisante.

À peine ai-je le temps de me regarder dans le miroir, que je reçois un appel de Gabriel. Mon cœur bat un peu plus vite en attendant de répondre.

— Salut Mia, comment ça va ? demande-t-il, sa voix chaude et familière me réconfortant instantanément.

— Je vais bien et toi ?

— Ça va bien merci. Je voulais juste te dire, j'ai passé l'après-midi au téléphone avec plusieurs chefs de service de cliniques privées, que mon père connaît personnellement, afin que Paula soit prise en charge le plus rapidement possible après le mariage.

Je suis sincèrement touchée par l'engagement de Gabriel, ses efforts résonnant comme un écho de soutien précieux. Une vague de gratitude m'envahit, comme un baume apaisant qui efface momentanément toutes mes inquiétudes.

— Je... Je ne sais pas comment te remercier pour tout ça, Gabriel.

Je décide de lui raconter le rendez-vous médical de ce matin, décrivant en détail la rencontre avec le médecin, les nouvelles encourageantes, et l'espoir retrouvé. Gabriel écoute attentivement, sa voix empreinte d'une sincère compassion.

— C'est une super nouvelle ça ! dit-il, et je peux presque voir son sourire à travers le téléphone.

— Oui, on est contente. Mais bon, cela ne veut pas dire que la maladie a disparu, malheureusement.

Je le rappelle à la réalité, mais avec une lueur d'espoir dans la voix. Gabriel confirme et poursuit en me racontant la suite de ses appels. Il évoque les chefs de service, tous en costume impeccable, faisant preuve d'une bienveillance inébranlable, endossant des rôles de protecteurs de la famille Montclar. La gratitude et le respect dans la voix de Gabriel résonnent comme une mélodie sincère, révélant à quel point il prend cette responsabilité à cœur.

— Je suis tellement reconnaissante, Gabriel. C'est adorable de ta part, vraiment.

Cependant, je tiens à m'assurer qu'il se sent à l'aise à demander ces services. Il me répond avec une chaleur réconfortante :

— Oui Mia, ne t'inquiète pas. C'est le moins que je puisse faire pour toi.

— Gabriel, je ne sais pas comment te remercier. J'ai l'impression que ma part du contrat est tellement infime par rapport à ce que tu fais pour moi.

Mon cœur se serre, conscient de la disproportion entre ses efforts et ce que je lui apporte en retour. Gabriel m'assure que j'en fais beaucoup pour lui, que chaque geste et chaque mot ont une importance qu'il ne sous-estime pas. Nos mots flottent entre nous comme une promesse de soutien mutuel, chaque phrase renforçant le lien fragile et précieux que nous partageons, un pont entre nos mondes respectifs.

Nous nous souhaitons une bonne journée et nous raccrochons. Je repose mon téléphone avec un soupir de soulagement, le cœur un peu plus léger, comme si le poids des préoccupations avait été un peu soulagé, et je reprends mon miroir avec un sentiment de calme retrouvé.


***

Coucou ! Comment allez-vous ?

- Qu'avez-vous pensé du chapitre ?

- Les choses semblent-elles s'arranger enfin ?

- Que se passera-t-il ensuite ?

Je vous dis de nouveau à demain !

xoxo

Un Mal pour un BienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant