Chapitre 13 | Officialiser (1)

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Ma journée de repos n'est pas aussi reposante que je ne l'aurais espéré. J'ai posé ma journée, avec l'accord de Gabriel, pour me préparer au mieux pour son dîner d'anniversaire. Cependant, je suis rongée par la culpabilité et le mensonge depuis hier soir. Ma mère semblait tellement heureuse que Gabriel et moi nous fiancions, que cela m'a brisé le cœur. Je me sens à présent obligée de poursuivre ce mensonge, pour ne pas la décevoir.

Il est à peine neuf heures quand je termine mon petit-déjeuner. Ma mère n'est pas là aujourd'hui, elle s'est rendue chez une amie. Je pense que ça lui fera du bien de voir du monde et de ne pas rester confinée à la maison. Je m'installe tranquillement sur le canapé, prête à entamer des recherches pour comprendre comment se déroulera le dîner de ce soir. Je n'ai jamais été conviée à un dîner de société. J'ignore quels sont les codes. Peut-être que je me mets trop de pression et qu'il ne s'agit que d'un dîner informel, en famille. Tant de questions se bousculent dans ma tête.

Je suis soudainement tirée de mes pensées par la sonnerie de mon téléphone. Il me faut quelques secondes avant que je ne revienne sur Terre. Je vois le nom de Gabriel affiché sur l'écran, ce qui m'apaise immédiatement. Il est le seul au courant de cette combine, je sais que je peux me confier à lui.

— Joyeux anniversaire ! je chantonne en décrochant.

— Merci ma fiancée.

— Ne m'appelle pas comme ça s'il te plaît. Je ne suis pas du tout confortable avec ce terme.

Je réussis à décrocher un petit rire chez Gabriel, qui m'annonce :

— Je t'appelais concernant le dîner de ce soir. J'imagine que tu te demandes quel type de dîner ce sera ?

— J'allais justement te poser la question !

— Ce sera assez informel, mais connaissant Isabelle, elle va vouloir une soirée assez chic pour étaler son statut.

Je suis confuse. Dois-je sortir le grand jeu ou rester simple ? Mon silence suffit à poser la question à Gabriel qui me répond simplement :

— Je pense qu'une tenue bien habillée devrait faire l'affaire.

Je réfléchis à ce que je pourrais porter pour me présenter à la famille de Montclar. J'ai bien une ou deux robes élégantes, mais je ne sais pas si je rentre encore dedans.

— Gabriel, je t'avoue que cela me fait assez peur ce dîner. Je crains de ne pas être à la hauteur et faire tout rater.

— Sois juste toi-même Mia et je t'assure que tout ira bien !

— Mais nous ne venons pas du même monde, j'ai peur de dire ou faire une bêtise.

Gabriel me réconforte, en m'assurant que l'argent sur le compte en banque n'a rien à voir avec le savoir-être et le savoir-vivre d'une personne. Il est persuadé que je me débrouillerai très bien, sans trop d'effort. Je me détends un peu, mais la crainte est toujours présente.

— Je dois y aller, m'annonce Gabriel. N'hésite pas si tu as besoin de quoi que ce soit dans la journée, tu peux m'appeler.

— Merci. Bonne journée et encore joyeux anniversaire !

— Merci Mia !

Je passe une bonne heure à la recherche de la robe parfaite pour ce soir. J'opte finalement pour une petite robe noire à col droit et manches trois-quarts. Elle est simple, mais elle fera l'affaire. Je trouve une vieille paire de bottines à talons noires en daim. Elles sont un peu abîmées, mais je n'ai pas le temps, ni le luxe, de m'acheter une paire de chaussures pour la soirée.

Tandis que je me coiffe et me maquille, les pensées négatives envahissent mon esprit. Je ne cesse de douter de ma capacité à tenir ce mensonge. Je n'ai vraiment pas l'habitude de mentir, cela m'angoisse trop. Tout cela, sans parler du risque que je nous fais courir, à ma mère et moi. Je suis interrompue dans mes pensées par une personne qui sonne à la porte. Je m'empresse d'aller ouvrir. Je découvre sur le pas de la porte, un homme dans un costume deux pièces noir, portant une cravate bleue marine. Il tient entre ses mains, une grande boîte, dont j'ignore le contenu. L'homme se présente :

— Bonjour Mademoiselle Cruzado. Je suis envoyé par monsieur Gabriel de Montclar pour vous livrer ceci.

Il me tend la boîte que j'attrape. Elle n'est pas aussi lourde qu'elle en l'air. Je suis curieuse de découvrir ce qu'elle contient. L'homme poursuit :

— Lorsque vous serez prête, je vous conduirai au manoir.

— Ne vous en faites, merci. Je vais y aller par mes propres moyens.

— Monsieur Gabriel de Montclar a insisté.

Je suppose alors que je n'ai pas le choix. Je propose à l'homme d'entrer le temps que je finisse de me préparer, mais il décline l'invitation et m'indique qu'il m'attendra dans la voiture. Il me précise également que nous devrions partir dans une heure et demie.

Je referme la porte et dépose la mystérieuse boîte sur la table de la cuisine, impatiente de découvrir son contenu. Je retire le couvercle et laisse m'échapper un hoquet de surprise.

— Mais il est fou ! je m'exclame.

Je sors une magnifique robe dorée, ornée de strass et de perles. Le décolleté est légèrement plongeant, mais pas trop. La robe est cintrée à la taille, puis évasive et s'arrête juste au-dessus du genou. Je n'ai jamais vu une aussi belle création. J'ose à peine l'enfiler. Je remarque également une paire de sandales à talons dorés, assortis à la robe. Je me sens terriblement gênée que Gabriel m'ait acheté un tel cadeau, c'est beaucoup trop. Je ferai attention à la robe durant la soirée et je la lui rendrai ensuite. Je ne peux pas accepter.

J'enfile avec la plus grande délicatesse la robe, comme si c'était une pièce d'art. Je ne sais pas comment Gabriel a fait, mais la robe me va parfaitement. Elle épouse chacune de mes formes avec grâce. Le décolleté met en valeur ma poitrine, sans pour autant être vulgaire. La couleur de la robe contraste parfaitement avec la couleur ambrée de ma peau et mon épaisse chevelure brune. Je ne me suis jamais trouvée aussi belle.

Je termine ma préparation avec un maquillage léger et rassemble mes cheveux en une queue de cheval, en laissant deux mèches encadrer mon visage. J'enfile les chaussures, qui allongent mes jambes, et rejoins le chauffeur dans la voiture en bas de chez moi.

En arrivant au manoir, Gabriel m'attend en bas des marches de l'entrée, seul. Je le vois à travers la vitre du véhicule et détaille sa tenue. Il porte un costume bleu marine, qui met en valeur sa carrure, le rendant plus imposant et plus protecteur. Je sors de la voiture et pose mes pieds sur le sol graillonneux, incertaine de tenir sur ces échasses. Lorsque je croise le regard de Gabriel, ses yeux s'illuminent et il s'approche de moi. Il m'offre son bras, afin que je puisse m'y agripper et évitant ainsi tout risque de tomber. Une fois que nous atteignons les marches, Gabriel se recule pour mieux me regarder. Il me complimente :

— Tu es sublime ! Le doré te va à ravir.

— Merci, je réponds un peu intimidée. Et merci pour la tenue, je te la rendrai à la fin de la soirée.

— Non, c'est un cadeau.

Je m'apprête à objecter, mais Gabriel me prévient :

— Tu ne me feras pas changer d'avis.

Je le remercie par un sourire et lui retourne le compliment. Avant que nous n'entrions dans le manoir, Gabriel fouille dans sa poche et en sort un écrin rouge. Je comprends rapidement de quoi il s'agit et m'empresse de dire :

— Gabriel, arrête de dépenser autant pour moi. Ce n'est pas un vrai mariage.

Je suis davantage gênée par le montant qu'il dépense pour moi, plutôt que par les cadeaux en eux-mêmes, parce que je sais que je ne serais pas capable de lui rendre la pareille. Gabriel ouvre l'écrin et me laisse découvrir une bague de fiançailles de la maison Cartier. Le bijou est d'une beauté à couper le souffle. Il s'agit d'un solitaire, serti d'un diamant poire et pavé de diamants brillants.

***

Bonjour à tous ! Comment allez-vous ?

- Quels sont vos avis sur le chapitre ?

- Aimez-vous comment la relation entre Mia et Gabriel évolue ?

- Avez-vous hâte de découvrir le dîner avec la famille de Montclar ?

- Que souhaiteriez-vous voir par la suite ?

Je vous remercie pour le soutien que vous me témoignez ! Je vous souhaite une bonne journée !

xoxo

Un Mal pour un BienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant