Chapitre 29 | Bienvenido a Madrid (2)

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En début d'après-midi, je prends la direction du campus de ma nouvelle université, qui se trouve un peu en dehors du centre-ville de Madrid. La lumière dorée du soleil se reflète sur les façades modernes des bâtiments universitaires, ajoutant une touche de chaleur à l'atmosphère. Je suis à la fois excitée et un peu nerveuse. Mon esprit est un tourbillon d'anticipations et de craintes. J'essaie de me rassurer en me concentrant sur les aspects positifs de ce nouveau chapitre de ma vie.

En me dirigeant vers l'aile Alicia Alonso, dédiée à la danse, je suis frappée par l'élégance de l'architecture. Les lignes épurées des bâtiments sont accentuées par des touches de verdure : des parterres de fleurs soigneusement entretenus, des arbres taillés avec soin, et des espaces verts invitants. La signalisation est claire et bien visible, ce qui me permet de trouver facilement l'entrée principale.

À l'intérieur, les couloirs sont lumineux et accueillants, ornés de photographies en noir et blanc de danseurs en pleine performance, capturant des moments de grâce et de puissance. Les murs sont peints dans des teintes neutres et apaisantes, avec des accents de couleur pastel qui ajoutent une touche de fraîcheur. Les espaces de travail sont modernes, avec des miroirs de danse et des barres parfaitement alignées le long des murs. Je me laisse envahir par un sentiment de liberté et d'inspiration, imaginant déjà les heures de pratique à venir.

Tandis que je marche sans but précis pour explorer les lieux, une voix douce m'interpelle. Je me retourne et découvre une fille qui semble un peu plus jeune que moi. Elle est vêtue d'une tenue pourpre, un contraste frappant avec les murs neutres de l'université. Ses cheveux châtains coupés au carré tombent en douceur autour de son visage, soulignant ses yeux vifs et son sourire chaleureux. Il y a quelque chose de spontané et d'authentique dans son apparence.

— Salut, me lance-t-elle avec un sourire chaleureux. Tu es une étudiante du bachelor en danse ?

— Salut ! Oui c'est ça. Et toi, tu es aussi inscrite dans le programme ?

Elle sourit davantage, ses yeux s'illuminant d'une lueur d'amitié. Je remarque que son nez frémit légèrement lorsqu'elle sourit, un détail qui ajoute une touche d'innocence et de sincérité à son visage.

— Je m'appelle Cristina, enchantée !

— Mia, enchantée aussi.

Nous nous serrons la main. Ce geste formel contraste avec l'énergie naturellement chaleureuse de Cristina. Je suis rapidement frappée par sa maturité malgré son jeune âge. Elle a l'air d'une personne qui a déjà beaucoup réfléchi sur elle-même et sur ses objectifs.

Cristina m'explique qu'elle commence également sa première année dans ce programme. Elle est originaire de Saragosse, et ce déménagement à Madrid est un grand pas pour elle, laissant derrière elle la familiarité de sa famille. Elle avoue, un peu timidement, qu'elle est assez réservée et qu'elle redoute de ne pas se faire d'amies. Je trouve cela à la fois touchant et surprenant, car sa manière de m'aborder est pleine d'assurance et de chaleur.

Je décide de partager mon histoire avec elle, en omettant certains détails personnels, pour briser la glace. Nous échangeons sur nos parcours respectifs, et Cristina m'invite à discuter autour d'un café dans le hall de l'université, un lieu de rencontre moderne avec des sièges confortables et des tables en bois clair.

— J'imagine que tu es boursière également ?

Je réfléchis un instant. Les frais de scolarité doivent être exorbitants, et il ne me serait pas venu à l'esprit de remettre en question le financement avant cette rencontre.

— Je t'avoue que je n'ai pas demandé à ma mère. Comme je te l'ai dit, elle m'a inscrite un peu de manière surprise avant qu'on quitte la France, mais je ne m'étais pas posée la question avant.

Un Mal pour un BienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant