Retard

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Tina poussa un lourd soupir en se levant de sa chaise de bureau, se forçant à ignorer les deux chaises à présent vides.

La boîte à biscuits de Ree était encore ouverte du dernier qu'il avait englouti avant la soirée précédente, et la cravate de rechange d'Abi gisait sur son bureau.

Achille était allé aider les autres Aurors américains, alors Tina avait été seule la plupart de la journée à un îlot de bureaux vides, quand elle n'était pas en plein interrogatoire (ce qui avait tout de même pris une bonne partie de la journée).

La plupart des partisans avaient refusé de parler, Rosier était toujours inconsciente et Abernathy avait soudainement reperdu sa langue, mais ils avaient le temps de tirer des informations de chacun d'eux.

Quelques semaines à Azkaban avaient toujours suffi à délier les langues, selon Thésée, alors elle plaçait des espoirs sur cette issue.

Tina se dirigea vers le bureau de Thésée, étirant son dos et son cou.

Après que les deux Aurors aient quitté tous ceux qui étaient toujours assis à la table de la cuisine du cottage, ils avaient transplané dans ce qui pourrait être défini au mieux comme le chaos.

Les cellules de détention étaient pleines, la presse tentait de s'introduire à l'intérieur du Ministère, et ils avaient quatre Aurors en moins.

Heureusement, peu après leur arrivée, tous les Aurors étrangers mobiles étaient venus les aider, mais cela n'avait pas réduit la charge de travail.

Tina était certaine que Thésée ne s'était pas assis depuis cinq heures, et pas un seul Auror ne s'était arrêté pour déjeuner, alors l'épuisement était palpable.

Pourtant, dès le lendemain, les partisans pourraient rejoindre Grindelwald à Azkaban, alors Tina se traîna dans le bureau de Thésée pour lui dire bonne nuit, dans la perspective de rejoindre les ascenseurs après.

Alors qu'elle entrait, elle vit l'état dans lequel se trouvait l'homme, et lui adressa un faible sourire. Il avait de l'encre répandue partout sur le visage, ses cheveux ressemblaient plus à l'habituel nid d'oiseaux de Newt, et sa chemise avait l'air d'avoir eu du café renversé dessus à un certain point de la journée.

« Bonsoir, Goldstein, » soupira Thésée en levant les yeux d'un parchemin.

« Je pense que nous pouvons laisser tomber les formalités, monsieur, » plaisanta Tina d'une voix caverneuse, et il laissa échapper un rire épuisé.

« Très juste, Teenie. »

Elle plissa les yeux, et il se recula en arrière sur sa chaise, couvrant son visage de ses mains.

« N'en rajoute pas, Theo. »

Il rit de nouveau. « Par la barbe de Merlin, quelle heure est-il? » demanda-t-il.

« Presque neuf heures. »

Il farfouilla dans sa poche et en sortit sa montre, acquiesçant avant d'agiter sa baguette pour réarranger son bureau.

Il le parcourut une nouvelle fois du regard, avant de se lever et de marcher vers Tina. Il lui fit signe de sortir du bureau, puis la suivit dans l'étage vide.

« Au moins, tout le monde est rentré à la maison, maintenant. J'ai dit tout à l'heure que maintenant que tout le monde avait été enregistré, nous n'avions pas besoin que ce soit de nouveau la course demain. J'ai dit ça, n'est-ce pas? »

Sa voix était teintée d'épuisement, mais il avait toujours une faible étincelle de ce ton habituel de Thésée.

« Tu l'as dit. Puis tu as ordonné à tout le monde de prendre une pause thé. »

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