Chapitre 30

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Osman arrête le cheval devant la tente du Sultan et deux janissaires aident ce dernier à descendre de cheval.

– Allez chercher le médecin ! Hurle Osman en direction de deux autres janissaires qui s'approchaient.

Les deux hommes hochent rapidement la tête avant de se mettre à courir dans le sens opposé.

Avec l'aide des deux janissaires, il transporte Mehmet jusqu'à l'intérieur de la tente et le couche sur un divan.

– Je vais bien, assure Mehmet en s'asseyant sur le divan.

Osman le contredit avec fermeté :

– Si je n'étais pas arrivé à temps, tu aurais été tué mon frère.

– J'en ai bien conscience, merci Osman. Mais je vais bien.

Le Physicien, escorté par les janissaires, finit par arriver.

– Je n'ai pas besoin d'être soigné, je vais bien, continue le Sultan en faisant signe au scientifique de partir.

Osman empêche l'homme de partir.

– Laisse le te regarder Mehmet, l'implore-t-il avec un ton assez ferme.

La coutume aurait voulu que jamais un Shezade ne se serait adressé au Sultan de cette façon. Les deux hommes en ont conscience. Pourtant Mehmet ne va pas se fâcher contre son frère pour cela. Il comprend bien qu'il s'inquiète.

Mehmet finit donc par céder et le Physicien entreprend de l'ausculter. À part quelques égratignures vite pansées, Mehmet n'est pas blessé.

– Je te l'avais dis, joue-t-il en souriant à son frère.

– Ce polonais était tellement proche de toi que je n'ai pas vu s'il t'avait blessé ou pas, se justifie Osman en baissant la tête, se rappelant soudain des convenances.

Mehmet se lève et pose une main sur son épaule.

– Ne t'inquiète pas mon frère.

Osman se tourne pour suivre Mehmet du regard alors qu'il quitte la tente. Le Shezade le suit en se demandant ce qu'il compte faire et le voit prêt à monter à cheval. Osman l'interroge du regard tandis que Mehmet monte en selle.

Le Sultan se tourne alors vers son frère avant de dire.

– Tu viens ? La bataille n'est pas terminée.

Osman hoche alors vigoureusement la tête avant qu'un janissaire ne lui apporte son cheval.

L'été est sur le point de terminé. Le ventre de Leyla s'est bien arrondi tandis que celui de Safir est sur le point de donner naissance. La jeune concubine russe passe désormais la majorité de son temps allongé suite à un ordre de la sage-femme. Ce confinement forcé ne déplait pas à Leyla qui ne se retrouve plus obligée de la croiser dans le Harem. L'accouchement imminent de sa rival ne la met pas en joie non plus. Leyla prie tous les jours pour qu'une fille naisse. Elle n'ose pas imaginer ce qui adviendra si Safir met au monde le premier Shezade.

– Leyla ? L'appelle la Sultane Samira.

La jeune concubine papillonne des yeux en se rendant compte qu'elle a eu une absence. Elle se tourne vers la Sultane avant de s'excuser.

– Désolée Valide, j'étais perdue dans mes pensées.

La Sultane Samira et Leyla sont assises dans l'herbe à profiter des derniers beaux jours chauds de l'été. La Sultane est assise sur un petit fauteuil en velours rouge tandis que Leyla se trouve sur une pile de coussins. Devant elles, une petite table avec des fruits de saison a été posée.

SultaneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant