Le peuple de l'air : La Princesse Oubliée

Chapitre 22

Emirya avançait à grands pas devant nous pour rejoindre atlas qui ressentais sa colère en tapant des sabots sur la roche. Sa colère était palpable, même à distance. Elle avait cédé, mais à contrecœur, et cela se voyait dans chacun de ses mouvements, dans la rigidité de ses épaules.

Je remontai sur ma monture, jetant un regard vers Cain et Azura qui échangeaient quelques mots doux, leurs mains entrelacées. Cela m'arracha un sourire malgré la situation tendue. Pourtant, une pensée me hantait : la tension entre Emirya et Azura n'allait pas disparaître facilement. Le passé entre elles était trop lourd, trop marqué par la trahison.

Je talonnai mon bouc géant pour le faire avancer à côté de Cain qui avait fait monter Azura avec lui. Nous reprîmes la route en silence, mais une nervosité sourde émanait de tout le groupe. Azura, bien que discrète, restait une source d'inquiétude pour Emirya.

— Tu crois vraiment que c'était une bonne idée de la laisser venir ? murmurai-je à Cain pour éviter qu'Emirya n'entende.

Il haussa les épaules, un sourire en coin.

— Je n'allais pas la laisser là-bas, seule. De plus, elle est capable de se défendre, Cassian. Tu la sous-estimes.

Je levai un sourcil, sceptique, mais je n'ajoutai rien. Azura, malgré ses compétences, restait une source de discorde, et dans un groupe comme le nôtre, la confiance était primordiale.

Alors que nous continuions à gravir les sentiers escarpés des montagnes, le ciel commençait à se teinter d'un gris menaçant. Le vent se levait, et les nuages sombres s'amoncelaient au-dessus de nous, annonçant une tempête imminente. La végétation se faisait plus rare, laissant place à des rochers et des crêtes acérées.

Emirya s'arrêta soudain, levant une main pour nous faire signe de stopper. Elle fixait quelque chose à l'horizon, et je me tendis instinctivement, prêt à dégainer mon épée. Elle tourna légèrement la tête vers nous, ses yeux noirs brillants d'une froideur calculée.

— On approche, murmura-t-elle.

— Comment comptes-tu l'aborder ? demandai-je en avançant doucement à ses côtés.

Emirya me jeta un coup d'œil, ses lèvres s'étirant en un sourire froid.

— En force, comme d'habitude et en parlant de Rebecca, répondit-elle, sa voix égale, presque dénuée d'émotion.

Cain se rapprocha, écoutant notre échange, et lança un regard inquiet vers Azura, qui peinait un peu à suivre le rythme sur sa monture.

— Et si ça dégénère comme chez amor ? murmura-t-il.

Emirya ne lui répondit pas immédiatement.

— Il n'est pas comme amor. C'est un souverrain juste malgré qu'il soit froid. On aura le droit à une audiance.

Le chemin qui serpentait jusqu'à la forteresse se rétrécissait, bordé de précipices et de falaises vertigineuses. Le vent hurlait entre les rochers, portant avec lui une tension presque palpable. À mesure que nous approchions, l'air semblait se charger d'électricité, une sensation désagréable qui faisait se dresser les poils sur mes bras.

Soudain, une voix grave et retentissante brisa le silence.

— Que voulez-vous, étrangers ? retentit-elle, résonnant dans les montagnes comme un grondement lointain.

Nous nous arrêtâmes net. Une figure massive se tenait devant nous, presque dissimulée par l'ombre des rochers. Son visage était partiellement masqué, mais ses yeux jaune brûlaient de méfiance, sans doute un garde.