Chapitre 13

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Le lendemain matin, je rejoignis Cain qui était déjà occupé à préparer nos montures pour le départ. Je jetai un coup d'œil vers Emirya, un peu à l'écart, en train de faire ses adieux à Rebecca.

— Nous nous reverrons dans quelques mois à la forteresse du Dragon, dit Emirya, sa voix empreinte de détermination. D'ici là, rassemble tes troupes.

Rebecca hocha la tête, un sourire confiant sur les lèvres.

— Ne t'en fais pas, nous serons les premiers à arriver. Elle lui lança un regard complice. Surtout que Gavriel s'y trouvera, n'est-ce pas ?

Un rire léger échappa à Emirya.

— Je n'en doute pas un seul instant, répondit-elle avec malice.

Les deux femmes échangèrent un sourire avant de se séparer, leur amitié marquée par des années de confiance.

Cain s'approcha de moi, ses mains sur les rênes de son cheval, et déclara d'une voix calme :

— On est prêt.

Sans un mot de plus, Emirya monta sur Atlas, sa monture majestueuse, et prit la tête de notre petit groupe. Peu à peu, le château nacré disparut derrière nous, avalé par la brume matinale. Nous nous enfonçâmes dans les bois, en direction du château d'Amor. La lumière du jour déclinait à mesure que nous progressions, et les arbres semblaient mourir autour de nous, leur écorce sèche et tordue, leurs branches dénudées comme des griffes squelettiques tendues vers le ciel.

Emirya ralentit légèrement l'allure, probablement pour permettre à nos montures de reprendre leur souffle. Je vis Cain fixer Atlas du coin de l'œil, notant à quel point le cheval d'Emirya restait infatigable.

— Il est vraiment impressionnant, murmura-t-il, presque pour lui-même.

Emirya, entendant le compliment, tourna légèrement la tête et sourit.

— Serait-ce un compliment que je viens d'entendre ? dit-elle, ses yeux pétillants d'amusement.

Cain haussa les épaules, un demi-sourire aux lèvres.

— Bien sûr. Je fais souvent des compliments, surtout aux êtres vivants qui le méritent, répondit-il, son ton faussement désinvolte.

— Et qu'as-tu pensé du lion de ma cousine, par rapport à Atlas ?demanda Emirya, visiblement curieuse de son opinion.

Cain réfléchit un instant, ses yeux plissés.

— Atlas est certainement plus dangereux, mais son lion est plus impressionnant, je dirais. Il dégage une aura différente. Et les autres seigneurs, ils ont quoi comme montures ? demanda-t-il ensuite, sincèrement intéressé.

Je fus surpris de l'entendre discuter ainsi, lui qui d'habitude était si distant avec Emirya. Peut-être que, malgré tout, il commençait à l'accepter.

Emirya haussa légèrement les sourcils avant de répondre.

— Amor possède un loup blanc géant, originaire des contrées du Nord. Quant à Gavriel, il chevauche un griffon doré, ce qui lui va bien, lui qui possède la plus grande mine d'or des terres. Xenaya, elle, avait un taureau noir aux cornes aussi redoutables que celles d'un dragon, mais il a été tué lors d'une guerre. Cela l'a beaucoup affectée... elle a trouvé une nouvelle monture depuis: un cheval-dragon, il paraît. Elle aime particulièrement les créatures à cornes, comme ses conquêtes, d'ailleurs, ajouta-t-elle avec un sourire en coin.

Cain fronça les sourcils, un peu perplexe.

— Un fétichisme étrange, non ? ajoutai-je en essayant de détendre l'atmosphère.

Le peuple de l'air : La Princesse OubliéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant