CHAPITRE 22 - BAEK-HYUN

658 41 4
                                    

Appartement 501 Brooklyn || New York.
NOVEMBRE.

Je n'ai pas réussi à dormir plus d'une heure, ce qui est plutôt ironique pour un mec dont le frère est en deuxième année dans l'hôpital le plus réputé de New York. Généralement, la médecine et les révisions ne font pas bon ménage, surtout quand il s'agit d'observer Baek-Soon apprendre avec Grey's Anatomy et Good Doctor.

Pathologies chroniques stabilisées, ablation, anastomose, athéromatose, dysplasie.

Toutes ces merdes me rendent malade, en observant l'horloge murale, je comprends que les quatre heures du matin sont passées, et que les deux paquets de cigarettes ont fini entièrement vidés dans la poubelle. Réunissant les dizaines de livres de médecines sur la table basse, je jette la plupart des feuilles de brouillons sur le côté. 

Lorsque mon téléphone vibre dans ma poche, je m'empresse d'ouvrir la conversation avec Dior. Une simple photo accompagnée d'un doigt d'honneur, avec un Matveï Azarov plus souriant que jamais. Bordel, cet enfoiré n'écoutera jamais les conseils que je lui donne.

— Quel connard.

Lassé, je balance mon vieil Iphone avant de fermer les yeux, j'ai besoin d'une bière, voire deux. Dior qui se fait la malle pendant que je dormais est encore plus mauvais que mon taux d'alcool dans le sang. Le tissu sombre de mon sweat se tord facilement entre mes doigts, qui ont du mal à ne pas trembler face aux paquets de cigarettes vides.

Le léger bruit de clefs dans la serrure me pousse à courir vers le hall d'entrée, je n'ai jamais eu autant envie de gifler Dior qu'à cet instant.

— Bordel, je vais te buter.

Accoudé à la porte, je referme immédiatement la bouche lorsque j'aperçois le visage surpris et pâle d'Ari-Soo, combien de personnes ont accès à notre appartement depuis que nous habitons ici ? Je ne veux même pas le savoir.

— OK, chuchote-t-elle, c'est une façon étrange de me saluer.

— Non ce n'est pas.. je pensais que Dior était revenu.

L'index enroulé autour de sa boucle d'oreille en argent, elle hoche la tête, certainement gênée. À ses pieds, je remarque les dizaines de sacs de luxes, soit elle prévoit de déménager dans les plus brefs délais, soit son studio de couture n'est plus capable de recevoir autant de produits.

Le quartier mal famé dans lequel nous sommes ne permet pas de garder des marques comme Dior, Yves Saint Laurent, Ralph Lauren, et encore moins du Burberry. Mais ça ne semble pas importer à Ari-Soo, depuis le temps qu'elle dépose des cadeaux de ce genre, la plupart des voisins sont habituées au vol et à la manipulation pour obtenir ne serait-ce qu'un de ces vêtements.

— Baek-Soon n'est pas là, avouais-je d'un ton ferme, et tu ne devrais pas l'être non plus vu l'heure.

Tout en sachant que cette réponse ne va pas lui suffire, j'essaie de lui offrir un visage peu accueillant, espérant la faire partir au plus vite. En réalité, je suis plutôt effrayée par sa présence, habituellement, Dior ou Soon se mettent entre nous pour faire barrage.

— Dior a besoin de nouvelles affaires pour les interviews, je suis venu lui apporter.

Imbu de lui-même, il a dû lui demander la plupart des nouvelles collections et certains vêtements impossibles à dénicher en boutique. Les poings crispés, je me décale pour la laisser entrer en emportant les sacs, les effluves de vanille et d'iris qui émanent de son parfum sont horribles. Pas horrible dans le sens où l'odeur est difficile à supporter, mais elle est atroce car elle lui appartient.

STARBOYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant