CHAPITRE 6 - MATVEÏ

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Appartement 501 Brooklyn || New York.
OCTOBRE.

Je n'arrive pas à dormir, d'une part, les entraînements intensifs d'aujourd'hui avec mon père ont réussi à tendre la plupart de mes membres pour créer des douleurs dans mes jambes. D'autre part - en réalité il n'y a qu'une part, j'ai eu tort. La poupée terrifiante sur le coussin en soie est en elle seule la raison pour laquelle je n'arrive pas à dormir.

Deux jours sont passés depuis ma dernière rencontre avec Dior dans sa voiture, si j'ai tenté de l'éviter pendant mes allers-retours au hockey, et également avec Baek-Soon, je n'ai pas réussi à jeter sa maudite poupée.

Sa chaleur semble être un feutre indélébile sur la peau, en entrant chez moi ce soir-là, j'ai commencé à frotter mes pommettes et la quasi-totalité de mes cheveux. À un tel point que les mèches brunes qui retombaient sur mon front avaient une allure de paille, une texture affreuse.

Je ne me souviens pas non plus avoir réussi à oublier ses mots froids et son sourire éclatant, parce qu'il va me faire payer à coup sûr mon insolence. Dior Shaplen n'est pas de ceux qui abandonnent après avoir reçu une insulte, non, il va rétorquer avec plus de force, et c'est ce qui m'empêche de me concentrer dès que j'entre sur la glace. Je suis certain qu'il a mis une partie de son âme dans cette putain de poupée.

— Un objet si petit ne peut pas faire de mal. chuchotais-je.

J'essaie de m'en persuader depuis qu'il est apparu sur le pas de ma porte, après tout, la poupée n'est pas si grande, elle tient à peine dans la paume de ma main. Pourtant, Dior est loin de me dépasser, et il reste quand même effrayant pour un homme de dix-huit ans à peine majeur à New York.

À mes côtés, Baek-Soon bouge légèrement pour récupérer la couverture. Je n'aurais jamais dû accepter de dormir chez lui en sachant pertinemment que Baek-Hyun serait présent, après tout il s'agit de son grand frère, un boxeur qui me déteste est déjà oppressant, mais deux l'est d'autant plus.

— Ari-Soo à la taille d'une barbie déguisée avec une robe signée Saint Laurent et des Louboutin, elle reste quand même terrifiante. Ce malade t'a offert une poupée vaudoue, et il s'amuse à piquer ta poitrine en espérant te provoquer un arrêt cardiaque. bafouille-t-il.

Tiraillé par la curiosité, j'attrape délicatement les mains de la poupée pour observer le panier rembourré de coton. Elle n'a rien de terrifiant, au contraire. Seulement, dès qu'elle a quitté mon sac de sport pour rejoindre le lit de Baek-Soon, une odeur de bois de santal et de vanille s'est répandue. Et je n'arrive définitivement plus à fermer l'œil.

La particularité dans l'appartement des Baek - bien qu'il ne soit pas très luxueux en vivant sur le salaire d'un infirmier et d'un boxeur, est la chambre totalement à l'est de celle de Baek-Soon. Une chambre inoccupée par les deux frères, car elle sert uniquement à Dior Shaplen quand il décide de s'échapper après ses combats. Il a une putain de chambre à lui seul ici.

— Pourquoi je n'ai pas de chambre ?

En me retournant, j'aperçois les yeux fermés de Soon se plisser légèrement. Son cycle de sommeil ne risque pas d'être perturbé à cause d'une simple question, au vu des trois heures du matin qui s'affiche sur l'horloge murale.

— Baek-Hyun et Dior entretiennent une relation malsaine et beaucoup trop dérangeante pour les laisser dormir seuls dans une même chambre. La première nuit, Dior n'a pas supporté sa respiration alors il a tenté de l'étouffer avec un oreiller.

Je rejette la tête en roulant des yeux, typique de Shaplen, même son meilleur ami l'exaspère au point de vouloir le tuer. Fort heureusement, je n'ai jamais connu la sensation de dormir avec lui, voire de passer plus de trente minutes dans une pièce similaire.

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