Appartement 501 Brooklyn || New York.
OCTOBRE.J'émerge en sentant une légère odeur boisée accompagnée de fleur d'oranger. Si mes yeux avaient du mal à s'ouvrir au début à cause de la migraine et de la faible lumière qui éclaire la pièce, ils ont désormais la chance de contempler le visage concentré de Matveï.
Malheureusement, les souvenirs qui affluent par dizaines dans mon esprit n'ont pas ce même constat. Je dois continuer d'avoir l'air complètement éméché pour ne pas le gifler de toutes mes forces, j'ai beau voir notre relation évoluer heure après heure, entrer dans ma chambre est l'une des conditions que je n'accepte pas, et il le sait.
Absorbé par le shampooing à la pêche qui mousse sur mes cheveux, il n'a pas encore remarqué mon réveil. La douleur à l'arrière de ma nuque est en train de prouver que je suis penché depuis de longues minutes sur le rebord de la baignoire. Coincé entre les jambes entrouvertes de Matveï, je baille légèrement.
Quand Baek-Hyun a appelé aux alentours de trois heures du matin, j'ai d'abord pensé à une blague futile, Azarov ne dort quasi jamais chez les Baek. Excepté quand il est forcé par Soon, dans ce cas précis, franchir l'étape d'explorer ma chambre à rouvert mes pulsions de commettre mon premier meurtre, sur lui. Si je n'avais pas été bourré avec un martini espresso vanille, deux verres de whisky et d'un autre alcool différent, j'aurais pu tenir pour m'énerver.
Mais voir son expression faciale quand j'ai avoué tenir un journal entièrement dédié à mes fantasmes n'a pas de prix comparé aux émotions. Il y a deux nuits de ça, j'étais en train de faire un rêve érotique, avec lui.
— Foutu miel. chuchote-t-il.
Je suppose qu'il va devoir blâmer Ari-Soo pour s'être amusé avec la bouteille de miel. Les effluves d'alcool restants m'empêchent de penser clairement, même si je dois continuer à agir comme un ivrogne dans un coma éthylique, j'ai l'impression que ça ne va pas tarder à devenir le cas.
Habituellement, je ne supporte pas le contact des doigts froids contre mes cheveux, j'ai toujours fait des crises à mes parents pour me laver seul. Bien obligés, ils ont cédé. Pourtant, le toucher de Matveï provoque l'inverse.
— Tes yeux ont un vert très clair.
Malgré le fait que je bafouille, sa main se fige sur ma pommette. Le jet d'eau tiède retombe dans la douche dans un bruit sourd, alors qu'il humidifie ses lèvres avant de croiser mes yeux.
— Tu ne le remarques que maintenant ?
Il doit certainement penser que je suis encore éméchée, ce qui est à moitié le cas. Matveï qui me lave les cheveux dans une baignoire, à cinq heures du matin et dans l'appartement des Baek, je pourrais réellement croire que c'est un rêve envoyé directement par les bouteilles d'alcool.
— Tu ne m'as jamais regardé aussi longtemps pour que je le fasse.
Lentement, je tourne la tête pour tomber sur ses lèvres entrouvertes et son air confus. Il s'agit peut-être de cet instant, dans la salle de bain des Baek, que j'ai aperçu pour la première fois un sentiment autre que du dégoût pour lui.
Ma poitrine se soulève difficilement à chaque respiration, un défaut à supporter après avoir trop bu, c'est également l'une des raisons pour lesquelles mon père ne cesse de s'inquiéter. Mon cœur ne semble pas supporter l'alcool comme mon esprit, cette fois-ci, c'est un mélange de haut-le-cœur et d'une autre sensation physiquement dérangeante.
— C'est un bon moyen d'arrêter l'alcool non ? souffle-t-il.
Au moment où il s'éloigne, je le retiens par le simple biais de sa jambe. Enroulé autour de sa cheville, je resserre mon emprise dès qu'il la secoue pour se débarrasser de moi. Ce qui n'arrivera jamais.
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STARBOY
RomansaT3. De son nom adoptif, Dior Ivory Arslan Shaplen, est un fils surprotégé par ses deux pères, Cooper et Colin. Les deux plus grands hockeyeurs de Los Angeles, des États-Unis et de la Californie. L'atmosphère des articles, des interviews et des photo...