Upper East Side || New York.
NOVEMBRE.Assis sur le comptoir de la cuisine, les cuisses ouvertes et le regard vitreux, Dior fronce les sourcils. Je le sens poser les yeux sur mon portable qui vibre depuis plusieurs secondes, messages après messages.
C'est ça, Dior, rends-toi compte que je suis pris par quelqu'un d'autre. Que la raison pour laquelle je te repousse à chaque fois est uniquement due à lui.
Plusieurs émotions passent sur son visage les premières secondes : confusion, assimilation et rage. Bordel, je pourrais jurer avoir entendu sa gifle jusqu'à l'appartement de Baek-Soon. La brûlure sur ma pommette se confond avec la fièvre toujours présente sur ma peau.
— Depuis combien de temps ? hurle-t-il.
Ses cheveux blonds en bataille lui donnent un côté sauvage, mon maillot blanc fait ressortir ses yeux bleus à la perfection. Dior est une beauté dans n'importe quelle circonstance, et même si ça me fait chier de l'admettre, le voir porter mon maillot de capitaine m'a fait briller. Au point d'en oublier Brando.
— Tu voulais que je retire la photo pour ce connard ! Tu sais qu'il va la voir et reconnaître ta nuque.
Inconsciemment, je sais surtout que Dior et Brando sont issus de deux mondes différents, la boxe et le lycée privilégier des quartiers de Rome. Ils n'ont jamais entendu parler l'un de l'autre, jusqu'à maintenant. En soupirant, je remonte le plaid sur mes épaules avant de me servir un verre d'eau.
— C'est quoi ça Dior, une crise de jalousie ?
— Je ne suis pas un amant qui attend sagement à la maison, les cuisses écartées. Ton mec est au courant que j'ai passé deux semaines à tes côtés ou tu lui as raconter que Baek-Soon s'occupe de toi, encore ?
Mon silence semble le mettre d'autant plus en colère, puisqu'il peste contre lui-même. Note à mon futur : ne plus jamais tomber malade et approcher Dior Shaplen, parce qu'à cet instant, je jure d'avoir ravivé sa haine envers moi.
— Il sait que ton putain de voisin quémande ta queue tous les jours et supplie que tu le baises ? Que tu lui donnes ton maillot.
Oh non, ça c'est un secret que je tombe emporter dans ma tombe. Voir Dior supplier et perdre ses moyens est la chose la plus excitante qui puisse exister. Mais je ne peux pas me permettre de le désirer.
— Supprime la photo Dior, soupirais-je, et on en parle plus. Jamais.
Subitement, il éclate de rire avant de retirer rageusement mon haut. Il ne faut pas plus de deux secondes pour qu'il me le jette à la figure, suivi d'insultes que j'aurais préféré ne pas entendre.
— Va te faire foutre Veï, tu m'as aguiché pendant deux semaines pour que je me soumette à toi. Je vais faire bien mieux que d'exposer la photo devant tous les médias et la supprimer, je vais appeler ton mec.
Je déglutis en comprenant qu'il est plus que sérieux, ses mains se saisissent de mon téléphone alors que je lui arrache instinctivement. Pendant un quart de seconde, une lueur peinée passe dans son regard avant qu'elle ne s'échappe.
— Tu n'étais pas censé te mêler de ma vie comme tu l'as fait, après le match contre Boston tu aurais dû rester à ta place.
— Rester à ma place ? pouffe-t-il. Je ne suis pas l'un de tes fans prêt à se mettre à genoux et te sucer.
Délicatement, je replace mon maillot sur le comptoir en faisant abstraction du parfum vanillé de Dior. Notre relation était au point mort avant mon match contre Boston, aucune pique, aucun flirt, puis il a fini par reprendre un peu plus après ma défaite.
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STARBOY
DragosteT3. De son nom adoptif, Dior Ivory Arslan Shaplen, est un fils surprotégé par ses deux pères, Cooper et Colin. Les deux plus grands hockeyeurs de Los Angeles, des États-Unis et de la Californie. L'atmosphère des articles, des interviews et des photo...