CHAPITRE 13 - DIOR

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Salle d'entraînement Mad. Avenue || New York.
NOVEMBRE.

Brando De Costa, ses réseaux sociaux ont été étrangement faciles à trouver. Grâce à la dernière story postée il y a moins de vingt-quatre heures, je peux facilement en déduire qu'il était à une soirée prisée de Rome quand la photo lui est parvenue. Pauvre ange, je lui ai gâché un coup génial.

Peu importe le cliché sur lequel il apparaît, Brando est un babydoll. Ses boucles brunes encadrent son visage pour faire parfaitement ressortir son grain de beauté sous l'œil, j'ai mis quelques heures avant de comprendre l'atout qui attirait Matveï, parce qu'il en avait forcément un. Ils ont tous un atout.

Puis j'ai fini par comprendre aux alentours de quatre heures du matin : c'est un connard. Brando De Costa est agaçant, provocateur, fumeur, joueur, pire encore. Il est insolent. Rien qu'au vu des dizaines de mentions sur son compte, et à son comportement dans la plupart des vidéos, il sait s'amuser.

Perdu dans mes pensées, je sursaute quand le bruit insupportable des applaudissements du coach résonne dans la pièce, signant la fin de l'entraînement. Je me laisse tomber sur les matelas couverts de sueur et d'eau avant de cracher le sang dans ma bouche. Reprendre mon souffle est insupportable avec le goût de fer qui s'immisce désormais dans ma gorge.

— Bordel, ta l'air d'un camé.

Une main tendue, Baek-Hyun constate d'abord l'ampleur des dégâts sur mon visage. Je lui ai dit de ne pas y aller de main morte cette fois, de boxer comme il ne l'avait jamais fait. Et ce crétin m'a suivi au pied de la lettre. Les douleurs dans mon abdomen me forcent à gémir douloureusement lorsque je prends appui sur mes pieds.

Si Junno Chavez a réussi à abîmer mon visage, Hyun vient de détruire entièrement mon corps. Sa matinée n'a pas dû être de toute gaieté non plus, se réveiller avec les cris d'Ari-Soo et les halètements de son frère doit être un supplice. Rectification, on a l'air de deux camés. Avec rage, je retire mes gants pour les jeter hors du ring.

— Fais gaffe Shaplen, tu vas finir à genoux dans les vestiaires pour retrouver ta réputation de bagarreur. hurle l'un des boxeurs à l'autre bout de la salle. Peut-être que les autres vont vouloir tester la marchandise avant de t'humilier.

Sous les rires des hommes présents dans la pièce, je lance un regard noir à Shyn qui se contente de reprendre son entraînement. Je ne sais pas ce qui me retient de lui casser la gueule, au sens littéral, de le défigurer, certainement l'emprise de Baek-Hyun sur mon poignet.

— C'est quoi le problème ? chuchote Hyun.

— Mis à part cet idiot qui a combattu contre un mec d'un mètre vingt, hurlais-je en direction de Shyn, et qui a perdu. Espèce de mauvi-

La main de Hyun m'empêche de terminer ma phrase, en laissant Shyn sourire comme un idiot, un pauvre con. Dès que mes fesses rejoignent le banc, j'écarte mes jambes en soupirant.

— Ce n'est pas le moment de te mettre à dos la plupart des boxeurs, pas avec les prochains combats qui t'attendent.

Son regard s'attarde sur mes doigts qui triturent une bouteille d'eau fraîche, je déteste quand il fait ça. Quand il m'analyse pour savoir ce qui ne va pas, Hyun est encore plus collant qu'Ari-Soo. En sentant à nouveau le goût de fer dans ma bouche, je ferme les yeux.

— Qu'ils aillent se faire foutre. crachais-je.

Particulièrement Shyn et sa bande, si je dois combattre cet enfoiré sur un ring d'ici deux semaines, autant que ça en vaille le coup. Que les médias ne s'emparent pas seulement de sa version, exactement comme avec Chavez.

STARBOYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant