CHAPITRE 18 - MATVEÏ

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Upper East Side || New York.
NOVEMBRE.

JUNNO CHAVEZ DEMANDE UN NOUVEAU COMBAT CONTRE SON ANCIEN ADVERSAIRE, DIOR SHAPLEN. DANS L'ATTENTE D'UNE RÉPONSE DU CÔTÉ DU JEUNE BOXEUR.

J'ai du mal à comprendre les mots du New York Times, parfois, les journalistes et personnes engagés pour écrire les articles ne sont pas qualifiés dans ce genre de domaine : le sport, le hockey, et particulièrement la boxe. Je sursaute lorsqu'un éclair illumine le ciel, à l'extérieur, les bruits assourdissants de la pluie sont déjà assez angoissants pour ne pas en rajouter.

Assis sur le sol contre mon lit, j'approche doucement l'article près de mon visage pour tenter d'apercevoir les nombreuses lettres écrites. Les noms de Dior et de Junno sont très clairs, mais le reste de l'article ne l'est pas - et je dois uniquement ça à ma vision merdique dans la nuit nocturne.

Le mois de novembre est le pire pour les entraînements de hockey : le temple pluvieux, le froid, la glace qui se durcit un peu plus. Du côté des oncles de Dior, c'est un mois de mariage qui approche à grands pas, une raison de plus pour détester novembre. Enfiler un costume de luxe et assister à des échanges de vœux sont de loin ce qui m'ennuie.

— Nouveau constat, chuchotais-je, non ce n'est pas ça. Bordel, je vois rien.

Aux vibrations de mon téléphone sur les draps, je relâche le journal avant de décrocher. Deux heures du matin, ça doit être Baek-Soon après son service ou l'un des joueurs de hockey qui sort d'une fête.

— Mmm.

— Matveï, je m'attendais à tomber sur ta messagerie.

Merde. Ce n'est pas définitivement pas Soon ou l'un des gars de l'équipe, après avoir pris une légère inspiration, je me pince le nez. Il doit être huit heures en Italie, voire un peu plus en comptant les minutes.

— Je ne dors pas énormément, Brando.

Le peu de sommeil que j'ai eu le temps de m'accorder cette semaine est avec Dior, et j'ai la nette impression que c'est loin d'être des mots que Brando veut entendre. Il va me tuer, c'est certain.

— Oh, c'est l'une des raisons pour lesquelles tu ne m'appelles pas, souffle-t-il, bordel cuccioletta, je pensais sortir avec un agent secret. Tu m'enlèves un poids.

Je roule des yeux face à son ton humoristique, Brando n'a jamais bien pris le fait d'être laissé sur le côté pendant des semaines. Au son de tissu, je comprends qu'il est en train d'enfiler son uniforme pour se rendre en cours. Changeant de position pour me mettre en tailleur, je ferme les yeux en me laissant guider par sa voix.

Un sourire se dessine sur mes lèvres quand je repense à sa phrase, c'est ce côté provocateur qui fait de Brando une copie de Dior. En moins froid et plus joueur, leur personnalité sont deux choses différentes. 

— Tu ne dors pas parce que tu baises ton voisin, ou c'est une simple coïncidence ?

Nerveusement, mes pieds se tortillent entre eux alors que j'essaie de trouver une excuse plausible à cette phrase, je n'ai pas baisé avec Dior - mais je l'ai embrassé et j'ai rêvé plusieurs fois de bien pire. Peut-être que formuler de cette façon, Brando comprendra. Après quelques secondes de silence, il soupire.

— N'essaie pas de mentir, OK ? Je connais ta voix quand tu as envie de sexe ou que tu deviens stressé. Et c'est exactement la première option que j'ai entendue quand tu étais enrhumé.

Dans un geste habitué, je me rends à la cuisine pour attraper un bol de sorbe. Je remercie secrètement mon père pour les avoir achetées à la dernière minute après son travail, en avalant une poignée, je surprends les battements de mon cœur s'accélérer.

STARBOYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant