West Village || New York.
NOVEMBRE.— Tu veux dire qu'il t'a embrassé ? Alors qu'il a un mec.
Grignotant le bord de la fourchette couverte de gratin de pâtes, je hoche la tête. En faisant abstraction du goût de fromage dans ma bouche, je peux encore sentir la saveur du thé blanc et de mon sang. Et c'est un pur délice.
D'autant plus les heures qui ont suivi notre premier baiser, bagarre, reproche, mots crus. Quand il s'est dirigé vers le serveur, j'ai d'abord cru qu'il voulait protéger son image à tout prix, éviter un nouveau scandale pour son mec. Sauf que j'avais tort, sa conscience - ou plutôt sa colère s'est mise en marche dès qu'il a croisé mon regard. Il suffit d'un geste enivrant pour qu'un homme considère ça comme une demande, une faiblesse.
— Ce n'est pas bien Dior, gronde Ari-Soo, surtout pour son copain.
— Qui s'en préoccupe ? Certainement pas lui. pouffais-je.
Une claque à l'arrière de ma tête m'oblige à recracher la bouchée de pâte que je venais d'engloutir, Ari-Soo prône la mode et la fidélité, c'est une première chose que Hyun respecte chez elle, et une deuxième qu'il déteste le plus. Tromper son petit frère avec lui n'est désormais plus une option considérable.
— Une personne en couple est intouchable, tu n'es même pas censé te réjouir d'avoir pu l'embrasser.
Contrairement à Hyun, les reproches d'Ari sonnent creux, comme ceux d'une mère qui apprend la pire bêtise venant de son fils. Bien que quelques jours avant, j'insultais Matveï pour avoir caché sa relation, et je sais parfaitement que c'est malsain.
Son gilet Prada atterrit sur l'une des chaises en cuir du salon alors que je roule des yeux, Matveï est un grand garçon, il est au courant qu'une gifle suffit à repousser quelqu'un, mais il ne l'a pas fait. Le café glacé d'Ari tourne légèrement entre ses doigts fins.
— Je ne suis pas en train de me réjouir.
Ses longs cils se posent sur mes lèvres, entrouvertes pour cacher un sourire éclatant, je suis en train de me réjouir, et j'adore ça. Une deuxième claque suffit à me faire ravaler l'air égayée et provoquant de mon visage, bordel, la douleur est égale aux gifles de mon père à l'arrière du crâne.
— Comment Baek-Hyun peut t'inciter à exploiter cette relation ? C'est malsain, luv.
En haussant les épaules, je continue d'avaler. Baek-Hyun est lui-même inconscient d'exploiter sa relation avec Ari-Soo et son petit frère, plus il est proche d'eux, plus il ressemble à un pervers à deux doigts de sauter sur la coréenne. Bordel, je le plains.
Hyun seul est immature, mais à deux, nous le sommes encore plus, ce qui rend les décisions communes et personnelles très compliquées à gérer. Comme la fois où je l'ai inciter à avouer ses sentiments, et qu'il a cauchemarder pendant deux mois comme un gamin.
— J'aime ce qui est malsain. chuchotais-je.
Une plainte quitte ses lèvres alors que j'esquisse un large sourire innocent, j'ai l'impression de ressembler à un enfant, avec sa fourchette à la main. Un bruit d'escarpin me coupe de ma léthargie au moment où je m'apprête à attraper le verre d'eau sur le comptoir.
— Tu as enfin décidé de fuguer à cause de tes parents surprotecteurs ? Bon choix, trésor.
Des lèvres couvertes d'un rouge mat déposent une trace plutôt apparente sur ma pommette, la mère d'Ari-Soo est une pâle copie de sa propre fille. Amusé, je pouffe avant de la saluer d'un simple geste de la main.
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STARBOY
RomanceT3. De son nom adoptif, Dior Ivory Arslan Shaplen, est un fils surprotégé par ses deux pères, Cooper et Colin. Les deux plus grands hockeyeurs de Los Angeles, des États-Unis et de la Californie. L'atmosphère des articles, des interviews et des photo...