CHAPITRE 17 - DIOR

698 50 3
                                    

Upper East Side || New York.
NOVEMBRE.

Couvert de sueur et entouré d'un parfum familier, je serre les draps entre mes doigts pour espérer faire disparaître les visions érotiques de mon rêve. Étrangement, et malgré les fois où il me suffit de penser à autre chose, la fleur d'oranger est omniprésente autour de moi.

Un gémissement de bien-être quitte mes lèvres lorsque la chaleur derrière moi bouge légèrement, je n'ai pas le souvenir de m'être endormi avec Ari-Soo, ni même de l'avoir rejoint chez elle après notre balade sur le Pont de Brooklyn.

— Tu penses qu'ils ont couché ensemble ? Ce gamin est incapable de survivre plus de deux jours sans sexe.

La voix de mon oncle traverse la pièce au moment où j'entrouvre les yeux, bordel, le mélange de vodka et des deux autres alcools ensemble ne font toujours pas un bon mélange. Épuisé, j'enfonce ma tête dans le coussin près de mon visage.

— Ce n'est qu'une sombre copie de ton frère et toi, Lyam. Plus rien ne me surprend depuis qu'il organise notre mariage comme un putain d'anniversaire.

Le langage d'Espen atteint mes oreilles avec difficulté, la migraine qui s'installe dans mon crâne me donne envie de les gifler, tous les deux. Mes hanches se soulèvent légèrement pour faire disparaître la couverture qui m'entoure. Ce n'est qu'en prenant une longue inspiration que je sens une main enroulée autour de ma gorge - avec tendresse.

— La ferme, pestais-je, bordel, vous êtes aussi bruyant que des animaux.

— Si tu savais à quel point je suis capable de crier, tu éviterais de me parler sur ce ton, sale morveux.

À tâtons, je récupère le deuxième coussin pour le jeter aveuglément dans le vide. La plainte sourde de Lyam réussit à me confirmer qu'il a reçu le message, c'est après quelques secondes de silence que j'entends la porte se fermer.

— Mmm.

Le contact d'un bijou froid sur ma peau est inhabituel, j'ai encore - et très certainement, baiser un inconnu pendant ma longue soirée remplie d'alcool dans un bar. Mais les ivrognes et différents mecs que je ramène n'ont pas pour parfum du Yves Saint Laurent, au contraire, ils empestent la bière et le narcissisme.

Généralement, la moitié d'entre eux se lèvent avec pour objectif d'avoir un deuxième tour. Que je sois éveillée ou non, ce n'est pas l'importance, celui-ci semble avoir déposé sa jambe autour de ma taille et préférer la position cuillère, sans arrière-pensée quelconque.

— Tu devrais dégager avant que je te fourre mon poing dans la gueule, grondais-je, je ne suis pas d'humeur matinale.

Semblant attiré par le timbre de ma voix, il resserre son emprise autour de ma gorge et répand son souffle sucré à l'arrière de mon oreille. Des frissons parcourent mes bras en me laissant gémir à nouveau, ça, c'est anormal. Mes fesses ne ressentent aucune douleur, contrairement au matin où je me réveille après avoir laissé ces hommes me sauter toute une nuit. OK, ça m'inquiète.

— Je suis sérieux, quel que soit ton nom je vais te défigurer.

Mes paroles n'ont plus aucun sens, je suis pris entre l'excitation et l'agitation, mes doigts remontent lentement sur la main toujours enroulée autour de ma peau. C'est en sentant le tissu fin d'une veste que je comprends que le mec derrière moi est habillé, et totalement couvert.

— Bordel, qu'est-ce que j'ai foutu.

Je sais qu'il est toujours endormi, rien qu'à sa respiration très légère. Avec hésitation, je trace le contour de ses doigts en effleurant ma gorge, le bijou froid se situe à son index. Un anneau fin et brûlant désormais sous mon toucher, nerveusement, je joue avec pendant quelques minutes. J'en viens à espérer qu'il ne parte jamais, comme un enfant, je me loge un peu plus dans ses bras.

STARBOYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant